
Bonjour,
Il s'agit du "hwair"... C'est une lettre, ou plus exactement la ligature de deux lettres : H+W, que l'on utilise pour transcrire une unique lettre de l'alphabet gotique (sans 'h' en français quand on parle de la langue) qui se prononçait [xw] ([x] = r dur, comme l'allemand "ach").
Il existe aujourd'hui un signe unicode qui la représente : ƕ (si du moins votre ordinateur est configuré de façon adéquate, sinon vous risquez de voir un petit carré). Mais à l'époque où a dû être rédigé le dictionnaire freelang, ce n'était pas le cas. Donc, son rédacteur a dû choisir d'utiliser le signe monétaire £ qui lui ressemble vaguement.
Permettez-moi d'être un peu technique :
- En indo-européen, existait le sons [kw] ("occlusive à appendice labio-vélaire"), qui s'est par exemple maintenu tel quel en latin : "quid" ? ("what ?") = [kwid]. C'est pour cela qu'on écrit encore "qu" en français, même si l'on ne prononce plus que la première moitié.
- Dans les langues germaniques, il s'est produit une mutation qui a transformé tous ces [kw] en [xw]. C'est le signe caractéristique des langues germaniques (première mutation consonantique). À partir de là, les choses ont varié suivant les langues :
En anglais, le son est devenu encore plus "léger" : de [xw] on est passé à [hw] ; ainsi en vieil anglais écrivait-on "hwaet ?" "quoi ?". On est ensuite passé à encore plus simple : [w] ; mais
comme on savait qu'on devait mettre un "h" quelque part, mais que l'on ne savait plus pourquoi, on s'est mis à écrire n'importe comment... D'où ces "wh" de l'anglais moderne qui n'ont aucun sens.
- Même chose en allemand mais on va plus loin : [w] > [v]
Donc :
quid = what ? = was ? = ti (en grec) ?