
Saluton Flamenco !
Mi neniam "vere" lernis l'esperanton, kaj mi ne rajtas diri, ke mi estus "samideano" de tio lingvo. Tamen povas mi diri tiel da vortoj kai da dirmanieroj kiel mi farus je l'inglo.
Bon, j'arrête, je serais incapable de tenir tout un discours sans "crocodiler".
Kokoyaya wrote:Mon opinion sur les langues artificielles est claire : il y a assez de langues naturelles qui meurent sans avoir besoin d'en créer d'autres. De plus, l'éloignement géographique et les différences culturelles vont nécessairement à terme engendrer des différences, des variantes régionales d'espéranto, ce qui réduira à néant sa portée universelle.
C'est une vue bien européenne des choses que de croire que les langues s'excluent mutuellement. On ne parle pas breton OU français. Vikr ou un autre pourrait nous parler des formes de bilinguisme ou à tout le moins de diglossie en Inde (anglais au bureau, hindi dans la rue et marathi avec ses enfants).
L'espéranto - Zamenhoff a toujours été très clair là-dessus -
ne prétend pas remplacer les autres langues. Mais de dresser un pont. On a le droit de dire que c'est utopique, mais il n'y a pas d'intention "glottophagique" ou "nivellatrice" dans l'espérantisme.
Quant à la dialectalisation de l'espéranto, Bernard (le maître de la version espéranto de freelang) avait dit dans un post qu'à sa connaissance (trente ans d'espérantisme) elle n'avait jamais eu lieu.
Flamenco wrote:
c'est une langue artificielle sans culture particulière, on ne peut pas dire qu'il y ai une civilisation de l'espéranto, enfin, vous voyez ce que je veux dire
Curieux que tu dises ça, Flamenco, si tu as réellement appris l'espéranto.
Il y a une culture espéranta. Il y a une littérature (que je ne connais pas), une poésie lyrique (assez belle - même si l'impression "d'étrangeté musicale" y est sûrement pour beaucoup), etc.
Sans compter une radio au moins, des journaux, des associations. Et surtout, c'est la langue dans laquelle le plus de traductions d'oeuvres littéraires ont été opérées.
J'ai déjà entendu des éspérantistes parler, ils ont tous un accent bien marqué bien français
Ca c'est inévitable. C'est comme la prononciation restituée du latin : personne n'en est un locuteur maternel, donc personne n'a de manière innées les sons de cette langue.
Mais franchement, mêmes de très bons traducteurs conservent un petit accent. Ce n'est pas grave tant que la variation reste d'ordre phonétique (cf. notre discussion sur le r roulé ou non en français). Evidemment, ça peut poser des problèmes phonologiques si vraiment c'est mal prononcé.
il n'y a pas de repère d'accent

Moi j'avais appris que l'accent est sur la pénultième et n'en bouge pas : la memòro (mais si on élide l'accent reste : la memòr'). Est-ce que tout le monde arrive à le faire, ça c'est un autre problème.
hors le but déclaré de l'espéranto c'est tt de même d'avoir une langue de communication commune
Commune, oui. Unique non.
moi je serais plutot partisan d'une langue de rechange comme l'anglais est souvent utilisé par exemple. J'ai rien contre l'anglais mais je trouve que cette idée n'est pas si male...
J'ai pas compris ta phrase : tu défends l'anglais international ou pas ?
Parce que dans ce cas je réponds véhémentement :

POURQUOI L'ANGLAIS NOM D'UN ORNITHORYNQUE ? L'anglais ne s'est pas imposé parce qu'il est meilleur ou plus facile ou plus précis (au contraire ! souvenez-vous de cette résolutions des nations unies dont la version anglaise était ambiguë !). C'est parce c'est la langue de puissance dominante...
... Bon, c'est un fait. On a tous parlé le pidgin franchouillardisé un jour dans un aéoport. Je suis pas assez naïf pour dire qu'on peut par décret le remplacer par l'espéranto ou le tchétchène. Mais les langues sont toujours un combat : combattre le "sous-anglais" international par l'espéranto c'est aussi combattre d'une manière générale pour les langues qu'il menace réellement (Pwyll pourrait-il nous parler de l'irlandais ?).
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En fait il y avait plusieurs questions dans la question de Sylvain :
1) L'espéranto existe-t-il réellement, est-il vraiment parlé ?
Incontestablement, oui. (Google : "esperanto" = 995.000 réponses, ελληνικα (grec, en grec) = 141.000 réponse. Le mot "esperantigi" (traduire en espéranto, en espéranto) = 1.010 réponses).
Les associations espérantistes revendiquent 5 millions de membres officiels. C'est plus que l'islandais par exemple. Autrefois on estimait le nombre d'espérantophone à dix millions et d'espérantophiles dans mon genre (espéranto lu mais pas vraiment parlé) à une quinzaine de millions. Même en divisant les chiffres par quatre ça resterait imposant.
2) L'espéranto peut-il un jour être une langue de communication pour tous
Là j'ai des des doutes. Mais dans certaines situations, ça pourrait être pratique. Qu'au moins elle serve de langue-relais entre deux traductions.
3) L'espéranto est-il facile ?
Hyper ! Je ne l'ai
jamais étudié du tout : je n'ai jamais suivi de cours par internet, j'ai la méthode assimil mais je ne l'ai jamais pratiquée : je l'ai juste feuilletée... Et j'en sais autant en espéranto qu'en anglais. Voir plus.
... Entre parenthèse, si Assimil sort un volume pour l'espéranto, c'est bien qu'il y a une demande !
4) Quelles sont les faiblesses selon vous de l'espéranto ?
Les préjugés idéologiques contre elles. C'est vrai aussi que sa structure, notamment son régime de composition ressemble plus à l'allemand qu'à l'anglais. Donc pour calquer les néologismes anglais c'est un peu compliqué. Et puis les les mots se ressemblent beaucoup, la variation sémantique se fait trop vite, notamment les fameux "petits mots" de l'espéranto : kiel, tiel, ties, cxio, tio, io, iu, etc. Une faute de frappe et on change le sens (j'avais écrit "kial" au lieu de "kiel" ci-dessus)
Je crois qu'il faut distinguer aussi "espérantophonie" et "espérantisme". L'espérantisme historique, avec son "idée interne" faite de pacifisme et d'humanisme parfois béat, c'est un peu naïf. Si les hommes se détestent, ça n'est pas seulement à propos de la langue.
Pour ma part, mon intérêt pour l'espéranto est surtout linguistique. C'est une langue fascinante en effet, parce qu'elle met au jour des tas de principes linguistiques. Alors que Zamenhoff n'était pas linguiste du tout (heureusement !). Et puis tout en partant de principes plutôt européens (cas, sujet-objet, principes analytique), l'espéranto a la capacité d'être aussi bien une langue analytique qu'une langue agglutinante.