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question sur l'emplacement de l'adjectif

Posted: 13 Dec 2004 04:06
by Amazing_GG
la plus déprimante gêne
ou
la gêne la plus déprimante ?

encore,
le plus sauvage bombardement
ou
le bombardement le plus sauvage?

Merci!

Posted: 13 Dec 2004 04:15
by SubEspion
Personnellement, je dirais...

-> La gêne la plus déprimante

-> Le bombardement le plus sauvage

:hello:

Posted: 13 Dec 2004 04:20
by Amazing_GG
une autre question:
utilisez un mot a remplir le blanc:
___ separe la France et l'Espagne?

Posted: 13 Dec 2004 04:29
by SubEspion
Pas la moindre idée :roll:

Qui sépare la France et l'Espagne ?

J'aurais plus d'idée si ce n'était pas qu'un seul mot qu'il faudrait écrire
parce que cette phrase n'a pas de bon sens. Il commence à être tard
pour des neurones brûlées par des calculs mathématiques.

:hello:

Posted: 13 Dec 2004 05:57
by nyarzduk
:hello:
Je dirais comme SubEspion pour les deux phrases.
Pour le mot mystère, peut-être "Qu'est-ce-qui sépare la France et l'Espagne", mais ce n'est pas vraiment un seul mot :sweat:

Re: question sur l'emplacement de l'adjectif

Posted: 13 Dec 2004 10:43
by Nemo
Amazing_GG wrote:la plus déprimante gêne
ou
la gêne la plus déprimante ?

encore,
le plus sauvage bombardement
ou
le bombardement le plus sauvage?

Merci!
Les deux se disent : on trouve plus souvent le superlatif après le nom mais dans un français plus soutenu ou plus littéraire on peut le placer avant.
Amazing_GG wrote:une autre question:
utilisez un mot a remplir le blanc:
___ separe la France et l'Espagne?
Si on est dans un contexte géographique : une frontière, Andorre, une (chaîne de) montagne, les Pyrénées (séparent)...

Posted: 13 Dec 2004 11:43
by Latinus
Amazing_GG wrote:une autre question:
utilisez un mot a remplir le blanc:
___ separe la France et l'Espagne?
Je dirais : "Que".
Mais la phrase est construite de sorte qu'on pourrait comprendre "que séparent la France et l'Espagne?".

La France et L'Espagne, deux pays voisins que sépare la chaîne des Pyrénées...

Posted: 13 Dec 2004 15:43
by Nemo
Latinus wrote:
Amazing_GG wrote:une autre question:
utilisez un mot a remplir le blanc:
___ separe la France et l'Espagne?
Je dirais : "Que".
Mais la phrase est construite de sorte qu'on pourrait comprendre "que séparent la France et l'Espagne?".

La France et L'Espagne, deux pays voisins que sépare la chaîne des Pyrénées...
Je ne comprends pas très bien tes propositions :

- dans la première (que séparent la France et l'Espagne?) la France et l'Espagne est le sujet . La Fance et l'Espagne séparent quoi ? Pas les Pyrénées. ;)

- dans la deuxième (La France et L'Espagne, deux pays voisins que sépare la chaîne des Pyrénées...) la France et l'Espagne est complément (COD) et que le sujet.

Je n'avais pas vu que c'était une phrase interrogative (je pensais que le point d'interrogation était celui de la question de Amazing_GG )
Dans ce cas, pour que la phrase ait un sens ce n'est pas le pronom interrogatif que mais la locution qu' est-ce qui que l'on doit employer :

Qu'est-ce qui sépare la France et l'Espagne?

Posted: 13 Dec 2004 15:58
by Latinus
Nemo wrote: Je ne comprends pas très bien tes propositions :

- dans la première (que séparent la France et l'Espagne?) la France et l'Espagne est le sujet . La Fance et l'Espagne séparent quoi ? Pas les Pyrénées. ;)
C'est exactement ce que je voulais dire... et j'ai donné cet exemple avec "séparer" à la 3è du pl. pour expliquer le "mais".
- dans la deuxième (La France et L'Espagne, deux pays voisins que sépare la chaîne des Pyrénées...) la France et l'Espagne est complément (COD) et que le sujet.
Un exemple de phrase "qui se tient" avec l'utilisation de "que"...
Je n'avais pas vu que c'était une phrase interrogative (je pensais que le point d'interrogation était celui de la question de Amazing_GG )
Dans ce cas, pour que la phrase ait un sens ce n'est pas le pronom interrogatif que mais la locution qu' est-ce qui que l'on doit employer :
Qu'est-ce qui sépare la France et l'Espagne?
J'aurais aussi tendance à utiliser le "qu'est-ce qui", mais on est loin de l'emploi d'un seul mot...

L'utilisation de "que" ne me choque pas plus que cela, mais peut-être n'est-il utilisé qu'à l'oral ? En tout cas je l'ai souvent entendu... usé à tord ou à raison, ça je n'en sais rien :c-com-ca:

@++
Lat

Posted: 14 Dec 2004 01:50
by Nemo
Latinus wrote:L'utilisation de "que" ne me choque pas plus que cela, mais peut-être n'est-il utilisé qu'à l'oral ? En tout cas je l'ai souvent entendu... usé à tord ou à raison, ça je n'en sais rien :c-com-ca:
Que n'a rien de choquant : mais il ne peut tout simplement pas remplacer qu'est-ce qui.

Les deux phrases :

Qu'est-ce qui sépare la France et l'Espagne ?
et
Que séparent la France et l'Espagne ?

n'ont pas le même sens et signifient même le contraire.

Et par rapport à la question posée ça ne peut pas être que puisque le verbe est au singulier.

Dans *Que sépare la France et l'Espagne ? * il y a soit une faute d'accord du verbe soit une mauvaise utilisation du pronom que.

Posted: 14 Dec 2004 03:58
by Sisyphe
:-? Je n'avais pas vu ce post :


1. La place de l'adjectif.

On a en déjà souvent parlé.

L'ordre le plus naturel en français pour un adjectif de plus de deux syllabes, et a fortiori une tournue superlative, c'est toujours :

NOM + ADJECTIF

Le bombardement le plus sauvage
La gêne la plus déprimante

Cette règle repose sur deux lois phonétiques :

a) on essaie toujours au maximum d'enchaîner Voyelle/consonne/voyelle/consonne/etc.

Si je dis :

"la plus déprimante gêne" -> [laplydeprimãtZen] le groupe /tZ/ n'est pas euphonique, pas facile à prononcer. Ou alors il faut prononcer le "e muet", mais dans ce cas la prononciation paraît artificielle et théâtrale.

b) En français, l'accent n'est pas posé sur chaque mot, mais sur des groupes de mot. Les substantifs ont obligatoirement un accent fort : gÊne, mais pas les adjectifs.

Si je dis :

la plus déprimante gÊne -> un seul accent fort

mais

la gÊne // la plus déprimANTe -> deux accent, et une pose entre les deux morceaux. C'est plus conforme au rythme général de la phrase française.

2. le mot mystère.

Soyons clair : si la phrase est une question, c'est obligatoirement "qui" ou "qu'est-ce que".

Qui sépare la France et l'Espagne ? -> Quelle personne ? (mais alors "séparer" doit être compris dans un sens figuré : Au XVIIe siècle, Mazarin sépare la France et l'Espagne = Au XVIIe, Mazarin mène une politique qui a pour conséquence que, d'un point de vue diplomatique, la France et l'Espagne s'éloignent l'une de l'autre).

Qu'est-ce qui sépare la France et l'Espange ? -> Quelle chose ? = les Pyrénées, Andorre, etc.

La solution la plus probable, s'il s'agit d'un exercice scolaire, c'est qu'est-ce que

Posted: 14 Dec 2004 11:23
by Latinus
Nemo wrote: Que séparent la France et l'Espagne ?
Grml !
Mon exemple en "séparent" était... un exemple, et n'est pas à prendre en compte.

Ma véritable proposition est "Que sépare"
Mais il peut très bien s'agir d'un belgicisme, ou d'une déformation de langage.

:hello:

Posted: 14 Dec 2004 13:04
by Olivier
Nemo wrote:Que séparent la France et l'Espagne ?
Ah oui en effet ce n'est pas une question impossible: elles séparent la Méditerrannée de l'Atlantique.
-- Olivier

Posted: 14 Dec 2004 14:45
by Latinus
Ha oui vu comme ça...
Faudrait savoir si la question initiale n'a pas subit une erreur de copie.

Posted: 14 Dec 2004 17:35
by Nemo
Sisyphe wrote:L'ordre le plus naturel en français pour un adjectif de plus de deux syllabes, et a fortiori une tournue superlative, c'est toujours :

NOM + ADJECTIF

Le bombardement le plus sauvage
La gêne la plus déprimante
On est bien d'accord (cf mon 1er post) mais il faut quand même préciser, surtout pour quelqu'un qui apprend le français, que la forme ADJ + NOM n'est pas fautive et qu'on la trouve constament dans la littérature française.

Voici donc la plus [extraordinaire/etonnante/phénoménale/ étourdissante/inutile/encombrante/affligeante/dégoûtante/ insupportable] micro-anthologie de l'adjectif de plus de deux syllabes placé avant le nom :
:drink:
Balzac(La fille aux yeux d'or) wrote:Elle est l'original de la délirante peinture, appelée "la femme caressant sa chimère", la plus chaude, la plus infernale inspiration du génie antique
Daudet (Le Petit Chose) wrote:Quelquefois je l'apercevais debout, sur la porte de la loge, du côté des ateliers ; il se tenait là tristement ; et lorsqu'il voyait que je le regardais, le malheureux poussait pour m'attendrir les plus effroyables rugissements, en agitant sa crinière flamboyante;
Stendhal(Le Rouge et le Noir wrote:Julien la regarda froidement avec des yeux où se peignait le plus souverain mépris.
Maupassant(Le Horla) wrote:Ayant gravi la rue étroite et rapide, j'entrai dans la plus admirable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre (...)
Jules Verne(Cinq semaines en ballon) wrote:La gravité calme respirait dans toute la personne du docteur, et l'idée ne venait pas à l'esprit qu'il put être l'instrument de la plus innocente mystification .
Proust (Du côté de chez Swann) wrote:Nous revenions par le boulevard de la gare, où étaient les plus agréables villas de la commune.
Montaigne (Essais) wrote:Quand les medecins ne peuvent purger le caterrhe, ils le divertissent, et desvoyent à une autre partie moins dangereuse. Je m'apperçoy que c'est aussi la plus ordinaire recepte aux maladies de l'ame.
Descartes (Discours de la méthode) wrote:Et remarquant que cette vérité, je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.
Rimbaud (Les Illuminations) wrote:Postillons et bêtes de songe reprendront-ils sous les plus suffocantes futaies, pour m’enfoncer jusqu’aux yeux dans la source de soie
Baudelaire (Les fleurs du mal) wrote:Non, il n’est pas d’archet qui morde
Sur mon cœur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
La Rochefoucauld (Maximes) wrote:Le repos de la paresse est un charme secret de l'âme qui suspend soudainement les plus ardentes poursuites et les plus opiniâtres résolutions
Bernanos( Journal de la guerre d'Espagne) wrote:Les plus irréparables sottises sont celles que l'on commet au nom des principes.
Christian Bobin(La femme à venir) wrote:Il y a deux manières de mentir. On peut inventer. On peut dire aussi la vérité en passant, d'une voix menue, comme une chose parmi tant d'autres sans importance. C'est la plus élégante façon de mentir.
Georges Perros (Papiers collés) wrote:La paresse est sans doute la plus difficile, la plus fatigante façon d'être qui soit.
Edgar Morin (Le vif du sujet) wrote:L'esprit humain est le plus admirable gadget à justifier n'importe quoi qui ait été jamais créé dans le cosmos.