Sinon, que de débats engendrés par mon pseudo ! (je suis flattée ). Mais toutes ces questions que tu te poses n'ont pas lieu d'être, tu te fatigues bien pour rien. Je ne vois pas du tout ce qu'il y a d'impossible à prononcer la suite de lettre sv telle quelle. Si toi tu n'y arrives pas et que tu veux apprendre le russe (comme pourrait le faire penser ton message), je te conseille de t'entraîner, parce qu'en russe, il y a plein de mots avec "sv" et ils se prononcent "sv", et non pas "zs" ou "sf". Et c'est la même chose pour les autres consonnes sonores : "sb" se prononce comme il s'écrit et non pas "sp", "sg" se prononce comme il s'écrit et non pas "sk".

Bon, je me permets d'anticiper la réponse de Toird', qui de toute façon est un cador en phonétique articulatoire : il va te répondre que si, si, en te mettant un kymographe dans la bouche (c'est une sorte d'instrument de torture... Enfin je crois que ça ne s'utilise plus), ont te prouverait que dans une séquence originelle [sv], à moins d'un effort conscient, manifeste et puissant du locuteur pour enchaîner la sourde [s] et la sonore [v], il y a presque obligatoirement assimilation régressive de voisement par anticipation d'une catégorie articulatoire de la consonne la plus forte (à vos souhaits

...). Cela étant, on aboutit à [zv], mais avec un [z] qui est un peu moins puissant, un peu moins sonore qu'un [z] "véritable".

J'anticipe donc ma propre réponse en lui disant (mais il le sait) qu'il ne faut pas confondre phonétique et phonologie : peut-être que le résultat est plus proche de [zv] du strict point de vue phono-ondulatoire (le kymomachin...), mais le locuteur, lui, ne se rend pas compte qu'il glisse de [s] à [z], il a toujours l'impression qu'il prononce réellement [sv].
En grec anciens on trouve des mots comme σβεννυμι "éteindre". Evidemment, techniquement parlant ça ne pouvait guère se prononcer autrement que [zb]. Sauf que même à l'époque où le zêta se prononçait [z], on ne trouve pour ainsi jamais "ζβ" dans les inscriptions - et pourtant (le répétez pas

) les Grecs faisaient des TAS de fautes d'orthographe à cette époque. Pour eux, c'était bel et bien un [s] qu'ils prononçaient.
Il fallut encore attendre deux mille ans pour qu'un phonéticien sadique (

)inventât le kymobidule.
... Mais comme l'a dit [zvεRn'u] (phonétique) ou /svernu/ (phonologie), si vraiment ça t'empêche de dormir, t'a qu'à l'appeler Sophie ou Sonka ou petit loir

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