kokoyaya wrote:flamenco wrote:En grec (moderne et ancien), je crois que le point d'interrogation est en fait un point virgule.
En moderne, oui.
En ancien, ça ne me dit rien mais c'est possible (mes souvenirs de grec ancien sont loin).
Les signes de ponctuations sont les mêmes en grec moderne qu'en grec ancien, à savoir :
Le point < . > qui équivaut à notre point
Le point-en-haut < · > qui équivaut à notre point-virgule et à nos deux-points
Le point d'interrogation, qui se fait effectivement comme un point virgule < ; >
Il n'y a pas de guillemet en grec ancien ; pour mettre en valeur un mot, on utilise les "litterae disjunctae", c'est à dire qu'on espace les l e t t r e.
Il me semble par contre qu'on les utilise désormais en grec moderne.
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Pour être exact, les "Grecs anciens" n'utilisaient pas vraiment de ponctuation. D'ailleurs ils écrivaient tout en majuscule et tout attaché DECETTEMANIERELA. Du moins avant le IIIe siècle.
On attribut l'invention des trois points à Aristophane de Byzance, au IIIe/IIe siècle avant JC. De fait, ce dernier n'a sans doute fait qu'entériner un usage établi. Mais la généralisation de l'usage des ponctuations ne date que de l'époque byzantine.
Le même Aristophane de Byzance (en réalité : l'ensemble des biblothécaires d'Alexandrie) ont introduit un ensemble assez important de signes de critique textuelle, encore utilisés : l'obèle † qui marquait un endroit douteux, le double obèle ‡, la paragraphos (une sorte de @), l'astérisque *, les crochets anguleux ‹ ›, et la coronis, qui est en fait notre signe de paragraphe §.
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Pour le latin, on utilise les mêmes signes de ponctuation qu'en français, à l'exception, en théorie, des guillemets.
En fait, c'est comme pour le grec ancien : les Anciens utilisaient parfois des signes (un point en haut, un point en bas, deux-points, trois-points, etc.) mais sans système bien constitué.
Il me semble - mais Tom pourrait en parler mieux que moi - que c'est au cours du moyen-âge que l'usage du point et de la virgule ("virgula", diminutif de "virgum", donc la "petite verge" - ça fait rire les élèves, ça

) puis des deux-points et du point-virgule se sont généralisés. Le guillemets datent de la Renaissance.
Du coup, l'usage pour les textes latins dépend du pays où a été édité le texte : dans une édition française (Budé), c'est l'usage français, dans une édition allemand (Teubner) l'usage allemand, etc.
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Même bazar en espéranto : en théorie, c'est l'usage allemand (cad une virgule après chaque proposition). Dans les faits, il y a un peu de flou. Il me semble que la virgule avant "ke" (que conjonctif) : "mi kredas, ke..." est quasi-obligatoire, mais je préfère laisser parler Bernardo.
Je m'étonne que personne n'ait encore parlé de l'Allemand, d'ailleurs, qui comme souvent a l'usage le plus logique et le plus rationnel (et même le plus pratique).