Salut tous
Un message recent m'a rappelé de quelque chose que je voulais vous demander.
Est-ce qu'il a des règles en ce qui concerne l'usage de la construction "l'on" dans les phrases comme:
Le succès, c'est de pouvoir obtenir ce que l'on veut.
Je ne maitrise pas cet aspect de la langue française. En fait, est-ce que c'est quelque chose qui est plutot formel ou plus correct? Plutot écrit que parlé?
Merci à tous
Andréas
quand utiliser le dans "l'on" ?
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
Re: quand utiliser le dans "l'on" ?
Le premier cas qui me vient à l'esprit est "qu'on" => "que l'on" (à mon avis pour éviter la ressemblance entre "qu'on" et "con").
En langage parlé un peu relâché, on peut dire "qu'on" mais le mieux à mon avis est de dire systématiquement "que l'on' et on n'aura pas de problème
En langage parlé un peu relâché, on peut dire "qu'on" mais le mieux à mon avis est de dire systématiquement "que l'on' et on n'aura pas de problème

- Sisyphe
- Freelang co-moderator
- Posts: 10954
- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Nous en avions déjà parlé, notamment ici :
viewtopic.php?t=4941&
Je me cite :
Il faut comprendre en fait que "l'on" n'a qu'une vertu euphonique : éviter un hiatus. Donc, en début de phrase, par définition, il est inutile, puisque le point précédent suppose une pause (!) dans le débit de la phrase.
Pour tout le reste, ce n'est qu'une question d'oreille. "Que l'on" est préféré à "qu'on" parce que ce dernier fait entendre "une syllabe déshonnête" (= con). Mais il n'est pas faux.
*
Toutefois, historiquement, "l'on" n'a pas qu'une valeur euphonique : c'est tout simplement l'article défini. Car "on" vient du latin "homo" (l'homme), au nominatif :
ille homo > l'on (cas-sujet)
illum hominem > l'homme (cas-régime)
"On" signifie bien "un homme, quelconque, une personne" ; cf. en allemand Man = on, à côté de Mann = l'homme. [/quote]
Pour ce qui est du registre de langue, nous en avions longuement discuté sur ce topique.
Je dirais que :
- C'est plutôt formel, et plutôt écrit.
- Mais cela ne relève pas pour autant du langage précieux ou littéraire, et il n'est pas du tout exclu à l'oral, même dans un registre plutôt familier, ou du moins courant.
-> La preuve, c'est que généralement les élèves le connaissent (donc ce n'est pas quelque chose de rare, de littéraire, de factice, comme l'imparfait du subjonctif ou le passé simple) mais ils l'emploient souvent à mauvais escient, notamment en début de phrase "*l'on pourrait dire que" (ce qu'on appelle une hypercorrection*).
Ne pas l'utiliser ne trahit pas forcément un français populaire ou relâché, et l'utiliser n'indique pas forcément que l'on vient du 16e arrondissement.
*exemple immédiat : je suis en train d'écrire de manière plutôt soignée, parce qu'il s'agit de mon domaine de spécialité universitaire et que je suis sérieux, et pourtant j'ai écrit sans m'en rendre compte "qu'on" et non pas "que l''on"
Je crois que c'est surtout une question de rythme et d'euphonie : "ce qu'on appelle" fait quatre syllabes, rythme plus naturel que cinq syllabes (cf. en poésie, la césure du décasyllabe, toujours à quatre et non à cinq). De plus "ce que l'on appelle", cela ferait deux "e muets" à la suite (cE quE), or le "e muet" ou "e caduc", par définition, cherche toujours à se faire oublier, le mettre en valeur n'est pas naturel. Enfin "ce que l'on appelle" ferait beaucoup de [l].
viewtopic.php?t=4941&

En fait, seule les dernières règles sont vraiment importantes et peuvent vraiment être comptées comme une faute (et encore, liste de contre-exemples chez les meilleurs auteurs dans Grevisse).Les règles sont assez floues, mais voici ce qu'on (ou que l'on) nous disait en hypokhâgne, et que je complète par Grevisse §725f :
1. " l'on " n'est jamais obligatoire
2. " l'on " ne doit se mettre que s'il y a un hiatus, donc après un mot terminé par une voyelle phonétique : "si l'on veut", "c'est pourquoi l'on dit", etc. (mais pas *"comme l'on veut" car phonétiquement "comme" est terminé par une consonne [kom]).
3. " l'on" doit être évité devant un mot commençant par un l (si on loue" et non pas "* si l'on loue").
4. " l'on" ne se met pas après "dont" ("dont on", avec liaison [dõ t õ]).
5. " l"on" ne se met jamais en début de phrase.
Il faut comprendre en fait que "l'on" n'a qu'une vertu euphonique : éviter un hiatus. Donc, en début de phrase, par définition, il est inutile, puisque le point précédent suppose une pause (!) dans le débit de la phrase.
Pour tout le reste, ce n'est qu'une question d'oreille. "Que l'on" est préféré à "qu'on" parce que ce dernier fait entendre "une syllabe déshonnête" (= con). Mais il n'est pas faux.
*
Toutefois, historiquement, "l'on" n'a pas qu'une valeur euphonique : c'est tout simplement l'article défini. Car "on" vient du latin "homo" (l'homme), au nominatif :
ille homo > l'on (cas-sujet)
illum hominem > l'homme (cas-régime)
"On" signifie bien "un homme, quelconque, une personne" ; cf. en allemand Man = on, à côté de Mann = l'homme. [/quote]

Je dirais que :
- C'est plutôt formel, et plutôt écrit.
- Mais cela ne relève pas pour autant du langage précieux ou littéraire, et il n'est pas du tout exclu à l'oral, même dans un registre plutôt familier, ou du moins courant.
-> La preuve, c'est que généralement les élèves le connaissent (donc ce n'est pas quelque chose de rare, de littéraire, de factice, comme l'imparfait du subjonctif ou le passé simple) mais ils l'emploient souvent à mauvais escient, notamment en début de phrase "*l'on pourrait dire que" (ce qu'on appelle une hypercorrection*).
Ne pas l'utiliser ne trahit pas forcément un français populaire ou relâché, et l'utiliser n'indique pas forcément que l'on vient du 16e arrondissement.
*exemple immédiat : je suis en train d'écrire de manière plutôt soignée, parce qu'il s'agit de mon domaine de spécialité universitaire et que je suis sérieux, et pourtant j'ai écrit sans m'en rendre compte "qu'on" et non pas "que l''on"
Je crois que c'est surtout une question de rythme et d'euphonie : "ce qu'on appelle" fait quatre syllabes, rythme plus naturel que cinq syllabes (cf. en poésie, la césure du décasyllabe, toujours à quatre et non à cinq). De plus "ce que l'on appelle", cela ferait deux "e muets" à la suite (cE quE), or le "e muet" ou "e caduc", par définition, cherche toujours à se faire oublier, le mettre en valeur n'est pas naturel. Enfin "ce que l'on appelle" ferait beaucoup de [l].