petite aide de pronunciation du français

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pc2
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petite aide de pronunciation du français

Post by pc2 »

salutations,
nous avons doutes avec la pronunciation du "p" final en le français.

est-ce que c'est mute? ex.: beaucoup /bocou/.

est-ce que il y a une regle pour la pronunciation du "p"?



merci
Merci de corriger notre français si nécessaire.
Paulo Marcos -- & -- Claudio Marcos
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Il n'y a pas de règle absolue, mais il n'y a pas beaucoup de mots qui finissent par -p en français.

Après un "ou", ils sont généralement muets :

coup [ku]
beaucoup [boku]
loup [lu]

Par contre après un "a", ils sont prononcés :

cap [kap]
hannap [anap]

:roll: je ne vois pas beaucoup d'autres mots.

Sauf bien sûr les mots étrangers (Alep, pop-up, ...), les onomatopées (flap ! pop !), ou les abréviations (sup' = supérieur, PEP = Pupilles de l'Enseignement Public), où ils sont toujours prononcés...
ElieDeLeuze
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Post by ElieDeLeuze »

A vue de nez, je dirais que la difficulté vient de l'histoire de la langue. Si un mot est assez vieux, le -p final sera muet. Si le mot est de date plus récente, le -p sera prononcé. Un romaniste-latiniste pour confirmer ou me corriger ???? ;)

cap ne doit pas être si vieux que ça, emprunté à une langue du sud de la France ou un latinisme récent. Si le mot était du français du nord, la combinaison {ca} ne serait pas restée [ka], on aurait un "cha-" ou "che-"

Tout ça pour dire qu'on peut difficilement donner des règles efficaces maintenant. :confused:
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

ElieDeLeuze wrote:A vue de nez, je dirais que la difficulté vient de l'histoire de la langue. Si un mot est assez vieux, le -p final sera muet. Si le mot est de date plus récente, le -p sera prononcé. Un romaniste-latiniste pour confirmer ou me corriger ???? ;)
Je crois que c'est encore plus compliqué : normalement, eu égard aux règles phonologiques du français, aucune consonne finale ne devrait se prononcer hors liaison, sauf /-al/ (et encore : le /l/ se vélarisait en ancien français devant toute consonne, raison non seulement des pluriels al/aux - de même que el/eux dans "aïeul" et ailleurs - mais encore d'une graphie comme "chevau-léger", ou de la variation "col/sou, sol/sou", et bien sûr de "mol/mou, fol/fou").

Mais trois éléments au moins viennent perturber le système

- L'emprunt de mots non-franciens.
- L'ajout absurde de lettres étymologiques entre le 12e et le 17e siècle
- Les interactions entre graphie et prononciation.

Il n'y a jamais[/] eu de [p] dans "Loup" (la preuve, c'est l'expression "à la queue leu leu = à la queue le [=du] loup"). On a rajouté un "p" dès le moyen-âge à cause du latin lupus. Mais comme c'est un mot plutôt courant, le p n'a jamais été rétabli.

Par contre, l'alphabétisation des couches populaires a eu tendance à faire prononcer des consonnes finales qui n'étaient plus prononcées. Par exempe dans "fils" (enfant) : chez Racine "fils" rime avec "permis" [-i]. Le -s n'est qu'un souvenir graphique, mais il sa prononciation est réapparue. De même "ours" se prononce [ur] au 17e siècle.

La tendance continue aujourd'hui : dans un parler populaire, on prononce les consonnes finales de "estomac, sourcil, plus, moeurs", etc.

L'exemple le plus étonnant, c'est "persil". D'abord le mot est un emprunt à l'oc : en langue d'oïl petroselinum > persin (le mot existe certainement encore dans le nord). Mais c'est celui du sud qui a triomphé : persilh [persiλ].

Dans un premier temps, le mot a obéi aux règles phonologique du français commun, qui refuse les consonnes en finale après voyelle, et s'est prononcé /persi/ (ainsi Littré et Larousse).

Mais quand les petits enfants des écoles de la IIIe République ont appris à écrire "persil", ils ont naturellement rétabli le [l] dans la prononciation. Aujourd'hui la France se divise entre /persi/ et /persil/.


cap ne doit pas être si vieux que ça, emprunté à une langue du sud de la France ou un latinisme récent. Si le mot était du français du nord, la combinaison {ca} ne serait pas restée [ka], on aurait un "cha-" ou "che-"


Effectivement, Cap est tout simplement l'équivalent en oc de "chef" (dans le sens général de "tête"). Il me semble qu'il y a eu des "cap de govern" à Toulouse (?) jusqu'à la Révolution.

*

Mais pour nos amis Pc2, j'ai préféré faire simple, et m'en tenir à une règle facile à expliquer. Je maintiens donc :

Après un "ou", ils sont généralement muets :

coup [ku]
beaucoup [boku]
loup [lu]

Par contre après un "a", ils sont prononcés :

cap [kap]
hannap [anap]

je ne vois pas beaucoup d'autres mots.

Sauf bien sûr les mots étrangers (Alep, pop-up, ...), les onomatopées (flap ! pop !), ou les abréviations (sup' = supérieur, PEP = Pupilles de l'Enseignement Public), où ils sont toujours prononcés...


Mais j'ai beau chercher, je ne vois pas d'autres mots avec un -p final (sauf des mots savants comme cep, croup, ....
vallisoletano
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Post by vallisoletano »

Très intéressant ...

Mais, question bête de la part d'un non-linguiste (on le saura :roll: ) : quel le rapport entre l'ancienne vélarisation du L et le pluriel cheval / chevaux ? Je suis perplexe.
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Miguel wrote:Très intéressant ...

Mais, question bête de la part d'un non-linguiste (on le saura :roll: ) : quel le rapport entre l'ancienne vélarisation du L et le pluriel cheval / chevaux ? Je suis perplexe.
Devant consonne, le -l se vélarise en ancien français (et même dès le latin), et en toute position :

alba > [ałba]

La vélarisation se poursuivant jusqu'à la vocalisation pure et simple du [ł] (cf. le polonais ł = [w])

[ałbe] > [aùbe] (diphtongue par coalescence) ensuite monophtongué en [ob(e)] "aube"

*

Le pluriels des mots en -al n'est à l'origine pas différents des autres : c'est un -s :

cheval
*chevals

Mais le second comportent une séquence [als] > [aùs].

Le x, lui, n'est qu'une ancienne abréviation mal comprise. En fait c'est la combinaison de "u" et "s". En AF on écrivait

cheval
chevax (a+u+s).

On l'a ensuite "transformée" en un x, et rétabli un u à côté.

*

On a me semble-t-il un phonémène à peu près semblable en portugais, sauf que la diphtongaison s'est produite de manière un peu différente, en dégageant un i : geral / gerais. < *generals.
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