
Personellement, j'en possède deux :
Parlons espéranto : par J. Joguin. Il est
excellent ; en fait, c'est une grammaire
complète de la langue (300 pages), avec même quelques extrapolations linguistiques bienvenues, et solides. À ma connaissance, c'est d'ailleurs la seule grammaire un peu sérieuse en français sur la langue esperanta.
S'il y a un petit aspect "militant", dans la préface et dans le dernier chapitre (linguistique contrastive de l'espéranto), il est réduit et de bon aloi, qu'on soit d'accord ou non avec tous ses arguments. Pour le reste, c'est du niveau des meilleures grammaires latines, allemandes, anglaises, etc.
Parlons schwyzertütsch : par Dominique Stich. Il est plus mince, mais pas mauvais. La présentation linguistique (historique et synchronique) de la langue est très intéressante, la partie grammaire est bien faite, mais ce n'est pas une grammaire complète comme pour Parlons espéranto ; disons que c'est du niveau d'une grammaire allemande pour lycéens. Le dictionnaire intégré fait deux fois cinquantes pages - il est assez complémentaire de "Suisse alémanique de poche" d'Assimil (qui présente lui une vocabulaire très centré, thématique et en situation, alors que dans le Parlons, c'est un dictionnaire général).
Je crois que les qualités et les défauts sont inhérents au principe même de ces publications : elles traitent de langues rares (ou disons "à part"), pour lesquels il n'existe pas de livres, ou que des livres pour spécialistes. Ils sont faits par des "demi-spécialistes" (J. Joguin est prof agrégé d'anglais en IUT : il sait ce qu'est une langue, mais ce n'est pas un spécialiste de type universitaire : D. Stich est linguiste, mais spécialiste du francoprovençal ; seulement il a vécu en Suisse alémanique, etc.).
D'ailleurs, si je puis me permettre ce genre de remarque, ils sont assez "brouillons" du point de vue typographique : on voit qu'ils ont été tapés sur un ordinateur personnel, en times new roman dans word (et encore, un vieux word : dans Parlons espéranto, les apostrophes sont encore droites, et non automatiquement anglaises

). Dans Parlons schwyzertütsch, il y a mêmes des puces issues de Wingdings et des petits dessins, en bas des pages, tirés de Webdings...
