
j'm'éloigne un peu du sujet mais j'ai l'impression que le fait de choisir une nationalité par intéret ne peut se faire que lorsqu'on ne doit pas renoncer à la notre, et meme si on dit ne pas y etre attaché, il y a toujours une déchirure, une douleur à laisser celle qu'on avait. Et pourtant il ne s'agit que d'un passeport... J'ai été pendant un an avec un passeport français provisoire parce que je devais "prouver ma nationalité". Née au Maroc de parents nés en Algérie de parents nés en Tunisie, en Algérie et heureusement avec une grand-mère née en Bretagne, j'ai passé une année à essayer de prouver que j'étais française, les extraits de naissance de ma mère et ses parents ont disparu comme pour un gros pourcentage des personnes nées en Algérie avant la guerre. Impossible donc de prouver leur nationalité et de toute façon (je ne sais pas si les lois ont changé ces cinq dernières années) il fallait trouver une personne née en France à moins de deux générations au-dessus. Le grand-père de mon père italien avait été naturalisé français, j'avais une copie mais allez retrouver l'original. En bref, heureusement grace à la grand-mère bretonne j'ai eu droit à mon passeport français mais bon... Pendant toute cette année-là j'ai compris ce que voulait dire le fait que les autres mettent en doute quelque chose qui nous semble évident, dont on se fiche pour cela, mais qui constitue pourtant une partie de notre identité, difficile à toucher, difficile à oublier. [en plus n'étant pas musulmane, je ne pouvais demander un passeport marocain, je me disais "s'ils ne me donnent pas mon passeport français, je suis quoi moi?"]
Pour les prénoms je crois qu'il est important aussi que cela nous rattache à une hérédité, une culture, que l'on partage. Mon prénom breton m'a toujours agacé parce qu'il me reliait à une grand-mère qui me "reniait" et que j'aurais voulu renier aussi de mon histoire (quand je pense que c'est grace à elle que je suis aujourd'hui française grrrr). C'est pour cela que j'ai trouvé qu'il était bien que mon fils ait le nom du grand-père de mon mari, mort quand le petit était dans mon ventre. C'est comme si les générations se suivaient en laissant l'histoire se répéter, comme s'ils ressuscitaient les générations précédentes. De meme ma fille a comme deuxième prénom celui de mon arrière-grand-mère espagnole Isabel, c'est un peu comme si je lui avais donné une bonne fée, comme si elle était marquée par une hérédité qu'elle n'aura pas envie de renier pour sa part... Parce que c'était une madame fort sympathique...
