La série "Rome" (et les péplums en général)

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Sisyphe
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La série "Rome" (et les péplums en général)

Post by Sisyphe »

:) Suite d'une demande de Goodvibs sur freelang.fr

Goodvibs wrote: Et si vous connaissez cette serie, j'aimerai savoir aussi si historiquement elle tient la route ??? (par exemple que Rome etait dirigée par Jules Cesar et "Pompei" en meme temps? que Pompei a vraiment fuit rome ? ....)
:) J'en ai regardé par hasard quelques épisodes, et j'ai été agréablement surpris : oui, elle "tient la route".

Du point de vue historique, je crois avoir repéré quelques légères inexactitudes, mais j'ai oublié lesquelles, preuve qu'elles n'étaient pas bien graves. Bien sûr il y a les licences artistiques : les deux personnages "secondaires" mis en avant (le soldat puni et le centurion) n'ont jamais existé en tant que tel bien sûr.
Mais en fait, c'est justement sa précision historique qui en fait son intérêt : ses réalisateurs ont pris soin de reconstituer le déroulement de l'année 50/49 dans le détail, y compris institutionnel (ce qui en soi pourrait sembler peu passionnant dans un film), notamment le complexe problème de la date de la fin de l'imperium de César, corrélativement celui de son éligibilité ou non au consulat, et enfin celui de la "constitutionalité" de la décision du sénat du 5 janvier 49 (le pouvoir d'intercessio, c'est-à-dire grosso modo de véto des tribuns de la plèbe - césariens - n'ayant pas été respecté). Toutes choses que je connais relativement bien pour avoir précisément étudier le De Bello civile ("à propos de la guerre civile") de César lui-même (ouvrage de mémoire/propagande) cette année, et que le film expose mieux que je ne pourrais le faire.

Pour répondre à ta question, oui, Rome a bien été gouvernée ou du moins dominée (sous la forme non-instutionnelle du "triumvirat" en 60) par César et Pompée (Cnaeus Pompeius en latin, Pompey en anglais mais Pompée en français - Pompéi, c'est la ville détruite par le Vésuve un siècle plus tard ;) ). Et oui, Pompée a bien fui Rome devant l'arrivée de César, pour rejoindre Brindes (aujourd'hui Brindisi en Italie) puis l'Albanie actuelle. Cela étant, l'entrée de César dans Rome ne lui a pas apporté grand-chose car le pouvoir ne s'y trouvait plus.

Quant au plan artistique, je trouve que là aussi le film se défend. Les acteurs sont franchement bons, quoiqu'ils en fassent "un peu trop" (le soldat en question fait un peu trop "Rambo"). Le parti-pris de violence gore et de sexe peut sembler un peu excessif, mais bon, d'une part les Romains n'étaient pas des anges, d'autre part ça fait culturellement parti du genre du péplum !
Le choix de montrer l'adolescence d'Octave est assez original (autant que je sache, nous ne savons pas grand-chose sur sa jeunesse), comme celui de mettre en valeur le personnage d'Atia.

Enfin bref, j'ai vu pas mal de péplums dans ma vie, que je classerais ainsi :

1. Les nullités (ex.récemment sur M6, avec des soldats romains barbichus aux cheveux mi-longs :-o !)
2. Les "nanars" volontairement ou involontairement drôles (on pourrait ranger là-dedans tous les péplums crypto-érotiques des années 1970)
3. Les bien fichus
4. Les grands films ou feuilletons hélas méconnus (comme Massada)
5. Les chefs-d'oeuvres (Cléopatre de Mankiewicz, Ben Hur, Spartacus)

Je rangerais volontiers "Rome" dans la 3e catégorie, ainsi d'aileurs que Gladiator.

Mon site préféré sur les péplums : http://www.peplums.info/

Celui-là n'est pas mauvais non plus : http://perso.orange.fr/laurent.ccfg/peplum/intro.htm
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
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Dada
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Post by Dada »

Dans le 5, y'a Barabas aussi non?
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Manuela wrote: J'ai l'abonnement au Monde, je publie ici les articles dont je t'ai parlé...
Orgies romaines et accent british
Article paru dans l'édition du 01.07.06

QUOI DE NEUF à la télévision ? Le péplum ! C'était l'idée des producteurs de la chaîne américaine HBO, qui, en collaboration avec la BBC, se sont lancés dans un projet grand comme l'antique : « Rome », série à gros budget, avec foule de figurants, reconstitution de batailles et décors haut de gamme.

Mais attention ! Pas l'Antiquité chaste et vaguement élégiaque de Puvis de Chavannes. Du saignant, du cru, et même du très cru. Orgies romaines à tous les étages ! Javelots qui s'enfoncent dans les chairs, os qui craquent et sang qui gicle ! Le militaire est sanguinaire, et la Romaine est souvent coquine.

Tout ce monde tue et fornique avec la plus vive allégresse. Avec une préférence marquée, côté sexe, pour le coitus a tergo, un détail qui n'est pas dû au hasard mais serait le fruit, comme le reste, de recherches approfondies, expliquent sans rire les auteurs du scénario.

Canal+ diffusait, jeudi 29 juin, les deux premiers épisodes de la première saison, qui en compte douze. Chaque jeudi, jusqu'au milieu de l'été, le téléspectateur est donc invité à se plonger dans un univers plus impitoyable encore que celui de Dallas et nettement plus osé.

L'action commence en 52 avant Jésus-Christ. César a vaincu les Gaulois. Ses soldats, lourds de butin, voudraient bien rentrer à la maison. Pompée, auréolé de ses conquêtes en Espagne et en Syrie, est le maître à Rome. Il s'inquiète des largesses accordées au peuple par le héros de la guerre des Gaules. La guerre civile commence lorsque César franchit le Rubicon, simple ruisseau où pêche un enfant. Avec lui, deux soldats de la treizième légion. C'est à travers leurs yeux qu'est vue l'histoire en train de se faire.

Ce ne sont pas des personnages totalement inventés. « Erant in ea legione fortissimi viri centuriones », écrit César dans La Guerre des Gaules (livre V, chapitre XLIV). « Il y avait dans cette légion deux centurions d'une grande bravoure. » Lucius Vorenus, le militaire droit et honnête, et Titus Pullo, le soudard. Ils sont dissemblables et inséparables. Le premier rentre chez lui, où sa femme est censée l'attendre. Le second va directement au bordel. Dans un cas comme dans l'autre, le retour ne se passe pas comme prévu.

Et tout cela dans une Rome qui ressemble davantage à une ville du tiers-monde, grouillante, insalubre et agitée, qu'à la capitale hiératique de l'Empire, peuplée de citoyens drapés dans leurs toges. L'éclairage est souvent sombre, le rouge domine. Le clou, c'est l'accent distingué des acteurs, majoritairement britanniques, qui retrouvent tout naturellement des élans shakespeariens. Cela, au moins, est authentique.

Péplum et sitcom à Rome
Article paru dans l'édition du 08.07.06

CÉSAR poursuit implacablement son destin, chaque jeudi soir, sur Canal Plus. Il a les traits anguleux de l'acteur britannique d'origine irlandaise Ciaran Hinds. Concoctée par la BBC et la chaîne câblée américaine HBO, « Rome » est la série la plus chère de l'histoire de la télévision. Du péplum, mais singulièrement épicé. Le rouge domine, celui des étendards et des manteaux militaires, mais aussi du sang qui gicle comme dans un abattoir. Et la Romaine n'est décidément pas bégueule. Une mention, dans ce domaine, pour la nièce de César, la belle Atia, dont les auteurs du scénario font une véritable Messaline, alors que Tacite la décrit comme un modèle de vertu. Elle est loin d'être la seule. Rome a l'aspect d'un immense lupanar, d'un cloaque aussi, dans lequel les poules picorent au milieu des ordures.

C'étaient, jeudi 6 juillet, les épisodes 3 et 4 de cette série qui en compte douze. César, qui a franchi le Rubicon, marche sur Rome avec une seule légion. Pompée est obligé de fuir précipitamment et piteusement vers le sud, accompagné de Caton, de Cicéron et d'une partie du Sénat.

Il y a ceux qui partent et ceux qui restent. Brutus suit Pompée, qui se présente comme le défenseur de la République, alors que sa mère, Servilia, amoureuse de César, reste sur place. Celui-ci fait donc son entrée dans une ville à moitié vide. Cela ne l'empêche pas de donner le soir même une grande soirée mondaine, à laquelle il invite le chef des augures. Pour une coquette somme, il s'assure ainsi que les sorts, consultés le lendemain, lui seront favorables...

Ainsi va Rome, entre un sacrifice aux dieux, deux combats au glaive et trois orgies. On passe beaucoup de temps à table, à boire du vin et à manger toutes sortes de choses délicates, parmi lesquelles des huîtres et des testicules de taureau. Le peuple banquette aussi. En particulier le centurion Lucius Vorenus, qui a décidé de se lancer dans le commerce et de reconquérir le coeur de sa jeune épouse, délaissée pendant les huit années qu'il a passées en Gaule sous les ordres de César. Le péplum, cette fois, tourne sitcom. Lucius Vorenus et sa femme s'interrogent très sérieusement sur l'avenir de leur couple.

Le centurion demande conseil à son meilleur ami et camarade d'armes, nettement plus expérimenté. Ce n'est pas tous les jours que, dans une série coproduite par la BBC, l'existence du clitoris est révélée à un militaire romain ébahi. Ce cours de rattrapage en matière d'éducation sexuelle ainsi administré au centurion candide à la lueur d'un feu de bivouac est un des moments les plus surréalistes de cette série, qui en promet d'autres du même tonneau.

DOMINIQUE DHOMBRES
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Tout ce monde tue et fornique avec la plus vive allégresse. Avec une préférence marquée, côté sexe, pour le coitus a tergo, un détail qui n'est pas dû au hasard mais serait le fruit, comme le reste, de recherches approfondies, expliquent sans rire les auteurs du scénario.
Pas si risible que ça : la sexualité des Anciens, c'est uen grande mode de la recherche universitaire en ce moment, surtout aux Etats-Unis.
La guerre civile commence lorsque César franchit le Rubicon, simple ruisseau où pêche un enfant.
Scène d'ailleurs tout-à-fait réussie. Pour précision, le Rubicon est un tout petit cours d'eau (qu'on qualifiera néanmoins de fleuve puisqu'il se jette dans la mer) qui marque la limite nord de l'Italie des Anciens (qui exclue le nord de l'Italie actuelle, considérée comme "Gauloise"), et donc la zone où un général romain n'a pas le droit de pénétrer en armes.
Et tout cela dans une Rome qui ressemble davantage à une ville du tiers-monde, grouillante, insalubre et agitée, qu'à la capitale hiératique de l'Empire, peuplée de citoyens drapés dans leurs toges.
C'est c'est sans doute très proche de la vérité !
Le centurion demande conseil à son meilleur ami et camarade d'armes, nettement plus expérimenté. Ce n'est pas tous les jours que, dans une série coproduite par la BBC, l'existence du clitoris est révélée à un militaire romain ébahi.
9 wrote:En latin : landica, ae f. Ca peut être utile de le savoir...
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Dada
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Post by Dada »

Sisyphe wrote:
Tout ce monde tue et fornique avec la plus vive allégresse. Avec une préférence marquée, côté sexe, pour le coitus a tergo, un détail qui n'est pas dû au hasard mais serait le fruit, comme le reste, de recherches approfondies, expliquent sans rire les auteurs du scénario.
Pas si risible que ça : la sexualité des Anciens, c'est uen grande mode de la recherche universitaire en ce moment, surtout aux Etats-Unis.
J'avais vu un reportage sur la 5 je crois. Un mec avait decouvert une fresque ou une mosaique a Pompei montrant des scenes carement pornographiques. Du coup cette maison la etait fermee au public. Une scene montrait le maitre de maison 's'amusant' avec sa femme, une autre avec une servante, chose qui d'apres l'historien-archeologue etait tout a fait normale a cette epoque la dans la societe romaine.
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goodvibs
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Post by goodvibs »

Sympa le site sur les peplum :D

Vais essayer de trouver les films que tu classes en catégorie 5 et 6!! :P



Sinon quelques questions :) :

-Est ce que Pompée est bien allé en Egypte (tu parles de l'Albanie) ou est une disgression?
-L'or de l'empire a l'origine a ete vraiment sortie de Rome ? (comme dans la serie l'or revient toute façon a Cesar, je me dis que cela peut etre de l'invention)
- Et surtout pourquoi les Romains s'offusquent ils lorsque le l'on parle de "Roi" (alors que Dictateur cela passe tres bien :P )



Sinon chose curieuse: la série marche partout sauf... en Italie !!! :-o
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Maïwenn
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Post by Maïwenn »

goodvibs wrote:

Sinon chose curieuse: la série marche partout sauf... en Italie !!! :-o
Ca ne m'étonne guère, les peuples sont souvent chatouilleux sur leur histoire nationale quand elle est revue par des étrangers. Le Marie-Antoinette de Sofia Coppola n'a pas très bien marché en France non plus...
Penn ar Bed
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

J'avais vu un reportage sur la 5 je crois. Un mec avait decouvert une fresque ou une mosaique a Pompei montrant des scenes carement pornographiques. Du coup cette maison la etait fermee au public. Une scene montrait le maitre de maison 's'amusant' avec sa femme, une autre avec une servante, chose qui d'apres l'historien-archeologue etait tout a fait normale a cette epoque la dans la societe romaine.
:loljump: Oui, les fresques salaces de Pompéi sont, parmi d'autres, assez célèbres.
Est ce que Pompée est bien allé en Egypte (tu parles de l'Albanie) ou est une disgression?
:nono: digression (par aillleurs, je pense que tu as commis une impropriété : une digression, c'est hors-sujet, quand on quitte le sujet d'un discours pour faire un cours exposé sur autre chose ; ça n'implique pas que cette autre chose soit fausse).

Oui : la guerre civile est tout entière une course-poursuite entre César et Pompée sur différents théâtres d'opération, et qui se termine en Egypte. En effet, après la bataille de Pharsale, gagnée par César, Pompée fuit en Egypte en espérant y reconstituer une armée. Mais le très jeune pharaon Ptolémée (je ne sais plus son numéro, XIII je crois) décide de le faire mettre à mort et d'en offrir à la tête à César, car il veut gagner son amitié et son alliance dans le conflit qui l'oppose à sa soeur et théorique épouse, la grande Cléopâtre.
Manque de chance, d'une part César n'apprécia pas du tout la violence de l'acte (César et Pompée, quoique ennemis, s'estimaient : Pompée a été le gendre de César, et il semble bien que Julia, la fille de César, aimait réellement son mari). D'autre part, César a rencontré Cléopâtre et poum, ça a été le coup de foudre et l'une des plus célèbres histoires d'amour de l'Histoire... :love:

... Je ne sais pas si la série "Rome" en parle ni comment, mais dans le Cleopâtre de Mankiewicz, la présentation de la tête coupée de Pompée et une grande scène !

-L'or de l'empire a l'origine a ete vraiment sortie de Rome ? (comme dans la serie l'or revient toute façon a Cesar, je me dis que cela peut etre de l'invention)
En tout cas c'est César qui le prétend (histoire de dire que Pompée est un voleur - et aussi un sacrilège, car l'or est déposé dans les temples). C'est vraisemblable : quand on doit quitter une place, on ne laisse rien qui puisse servir à l'ennemi !
- Et surtout pourquoi les Romains s'offusquent ils lorsque le l'on parle de "Roi" (alors que Dictateur cela passe tres bien )
Il ne faut pas se laisser abuser par l'usage moderne du terme "dictateur". En latin, "dictator", c'est simplement "celui qui dicte <des ordres>". La dictature est une magistrature exceptionnelle : en temps de crise, le Sénat confie tous les pouvoirs civils et militaires à un homme (le dictateur) pendant une période limitée (six mois je crois) pour qu'il sauve l'Etat romain - mais les libertés publiques restent garanties, et l'on nomme par ailleurs un "maître de cavalerie" qui assiste le dictateur, mais qui est indépendant de lui et qu peut servir de contre-pouvoir.
Nous avons exactement le même dispositif en France (article 16 de la constitution de la Ve République) : le président de la République peut se saisir de tous les pouvoirs exécutifs et législatifs en cas de crise, après consultation du président du Conseil Constitutionnel et des présidents des deux assemblées. Mais ce pouvoir est limité dans le temps (quelques mois), et si le président recours à ce pouvoir, le Parlement se réunit aussitôt de plein droit, ce qui signifie que les députés et sénateurs sont de droit couverts par l'immunité parlementaire et ne peuvent être arrêtés pour quelque motif que ce soit. De Gaulle y a recouru une fois en 1962, lorsqu'un "quarteron de généraux en retraite" a tenté de prendre le pouvoir depuis Alger lors de la guerre d'Algérie. Les périodes "d'union sacrée" au sein d'un Parlement, où les partis renoncent à toute opposition, comme ça été le cas en France entre 1914 et 1918 ou au Royaume-Uni sous la direction de Churchill entre 40 et 44, sont dans le fond comparables à la "dictatura" romaine. BREF, "dictature/dictateur" à Rome ne signifie pas "pouvoir arbitraire" mais "pouvoir exceptionnel pour régler une crise".

Dans l'histoire romaine, antérieurement à César, les dictateurs ont généralement été des héros. C'est un procédé qui a souvent permis de sortir d'une crise. Voilà pourquoi les Romains n'avaient aucune crainte de la "dictature"

Quand à "l'odium regni", la haine des Romains vis-à-vis du titre de "roi", elle vient de l'histoire romaine aussi. Selon la légende, le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe (au sens latin du terme = l'orgueilleux) était un tyran et aurait violé Lucrèce, qui se serait suicidée. Suite à quoi les Romains auraient chassé les rois et auraient juré de ne plus jamais avoir de roi.

Dans les faits, c'est plus compliqué. Ce qu'il faut comprendre en fait, c'est que le pouvoir à Rome n'est pas démocratique et personne ne revendique vraiment la démocratie en tant que telle, mais qu'il est néanmoins partagé. La république romaine est une complexe architecture où plusieurs institutions se chevauchent et possèdent chacun une part du pouvoir. Et aucune de ces institutions n'est assurée par un seul homme. Ainsi, il y a deux consuls et non pas un. Toutes les parties de la société romaine avaient intérêt à ce que se maintienne un système où un seul homme ne peut pas posséder tous les pouvoirs.
Quand Octave devenu Auguste s'emparera du pouvoir, il aura soin de laisser au moins l'apparence (et dans ses bons jours, la réalité) d'un pouvoir partagé entre les diverses instutitions.


Maiwenn wrote:
goodvibs wrote:
Sinon chose curieuse: la série marche partout sauf... en Italie !!!

Ca ne m'étonne guère, les peuples sont souvent chatouilleux sur leur histoire nationale quand elle est revue par des étrangers. Le Marie-Antoinette de Sofia Coppola n'a pas très bien marché en France non plus...
C'est dommage car c'est un bon film, mais nous en parlerons ailleurs.
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