Olivier a été plus rapide que moi : ce message fera donc en partie double emploi. Tant mieux pour vous, Pany : vous pourrez comparer...
Il me manque quelques infos pour répondre avec certitude. Ainsi,
1) l'existence de "¨" me surprend un peu : d'habitude, les artisans choisissent l'orthographe "oe" plutôt que "ö", etc ; êtes-vous bien sûr qu'il s'agit de cela, plutôt que de simples poinçons dans le mur (marque du tailleur de pierre, etc.) ?
2) quel est le cadre précis des inscriptions ? Peut-on envisager un sens funéraire ?
Il y a donc quelques hésitations possibles. Mais en gros :
"LeonarDo röMer aUCtore resUreXi ë CInere phœnIX"
Je suis ressuscité de mes cendres [tel le] phénix, par l'autorité (le savoir-faire ? le travail d'artisan ?) de Leonardo Römer
MarIae sIne Labe ConCeptæ Læte CUnCta psaLLIt eCCLesIa
Toute l'Eglise chante [les louanges de] Marie (bien)heureuse, conçue sans tâche [ = sans péché]
teXtorUM Dona sUperIs fraCIsCo oUe gLorIa
(je choisis de considérer que "superis" tient lieu de "superius") : Pour Franciscus Ove, le don de texte est [ou : fut] la plus grande gloire. On imagine bien là l'épitaphe d'un écrivain pauvre
-ou radin ?-, qui n'a jamais fait d'autre don que ses écrits.
Reste l'emploi de majuscules... Votre observation selon laquelle ce sont les lettres-chiffres qui sont ainsi mises en valeur est très fine. Mais j'ai beau chercher, je n'arrive pas à un résultat cohérent (dans le cas du deuxième texte, par exemple, MIILCC est déjà une combinaison impossible...). Du coup, je ne vois que trois solutions :
- un code trop fin pour moi ;
- un effet de style ;
- l'hypothèse qui a ma préférence : il est probable que l'artisan disposait d'un outil préfabriqué pour les lettres servant à graver les chiffres. N'a-t'il pas ménagé sa peine, et employé ceux-là même dans un texte littéraire ?
Vous choisirez entre ces trois hypothèses, dont la première est évidemment bien plus romantique, mais -hélas- un peu moins vraisemblable ).
