Que lisez vous ces jours-ci?

[svernoux]

Merci pour cette recommandation !

[Ankhsenamon]

Achevé tard dans la nuit (ne restaient que quelques pages, je voulais connaître la fin!) Sukkwan island, de David VANN.
Roman américain couronné du prix Médicis étranger en 2010 ce livre entraîne son lecteur jusqu'en Alaska où un père divorcé a emmené son adolescent de fils passer un an sur une île, quasi coupés de tout, à se débrouiller et se (re)découvrir dans une nature certes assez hostile (froid, ours...) mais pensée propice au rapprochement.
Mais rien ne se passe comme voulu! Et en une phrase (qu'il faut relire tant elle surprend!) l'histoire prend une nouvelle direction et le drame est joué...

Bien aimé, lecture agréable où l'on entre facilement dans la psychologie des personnages, histoire tout-à-fait plausible racontée comme si l'auteur l'avait vécue, la progression se fait régulièrement au fil des pages jusqu'à cette fin à laquelle je ne m'attendais pas mais qui ne me déçoit pas!
Bref, un livre qui m'a plu et dans la lecture duquel je ne me suis jamais ennuyée!

[miju]

en 2004

...
Sinon avant j'ai lu "Hygiène de l'assassin" et "Cosmétique de l'ennemi" de Nothomb. Bien sympa, surtout le deuxième que je vous recommande ! (mais parfois faut s'accrocher, dialogues assez recherchés et très bien faits !)

Je viens de le lire, j'ai trouvé ça un peu long, et bizarre, on à tendance à aller vite pour arriver au dénouement de l'intrique et donc à ne pas assez réfléchir au contenu philosophique.

Par contre comme récréation un superbe roman pour ados : Moi et Gallagher de Jack Farris. Un jeune ados suit un aventurier dans l'ouest américain au moment de la ruée ver l'or.Je pense que les jeunes devrait aimer (j'ai trouvé ce bouquin dans un placard et avant de le donner à ma petite fille j'ai voulu juger).

Et puis D'Eric Emmanuel Schmittn "Concerto à la mémoire d'un ange". J'ai beaucoup aimé cette suite de 3 nouvelles et les notes d'écriture.

[Maïwenn]

Tout pareil pour Concerto à la mémoire d'un ange

Comment les Eskimos gardent les bébés au chaud de Mei-Ling Hopgood. C'est un essai facile à lire sur les différences culturelles en ce qui concerne l'éducation des enfants. Pas besoin de livre pour m'ouvrir les yeux là-dessus, mais c'était intéressant à parcourir. Sauf que j'ai noté des erreurs dans ce qui est dit sur le France et la Chine, donc je ne sais pas jusqu'à quel point on peut croire l'auteure. Et parfois c'est un peu trop américain-cucul, j'ai dû faire une pause dans la lecture, elle commençait à m'agacer un peu.

A offrir aux jeunes parents qui auraient du mal à sortir des recommandations des pédiatres français, des sites internet français, et du marketing français. On fait autrement ailleurs, et en général ça marche aussi !

[Maïwenn]

On m'a prêté Cinq femmes chinoises de Chantal Pelletier.

Comme A Touch of Sin, film dont j'ai parlé dans la rubrique adéquate, c'est la Chine sans maquillage, impitoyable. Ca se lit très vite, et ça coupe toute envie d'aller voir du côté de l'empire du milieu.

[svernoux]

Doit-on comprendre que tu n'envisages pas d'y remettre les pieds ?

[Maïwenn]

En effet. Mais je n'avais pas besoin du livre pour le savoir. Enfin, pour des vacances pourquoi pas, même s'il y a beaucoup d'autres destinations en haut de ma liste, mais pas pour y vivre.

[joey]

Eloge du rien de Christian Bobin...
( Ne rien prévoir, sinon l’imprévisible. ne rien attendre, sinon l’inattendu...)

[svernoux]

Récemment, j'ai lu David Copperfield, de Dickens. Je n'avais jamais lu de Dickens. Je pense que je m'en tiendrai là. J'ai bien aimé, même si c'est dur, la description de l'enfance malheureuse (et je me dis que même si on a aujourd'hui des excès dans l'éducation des enfants-rois, je suis bien contente qu'on ne vive plus dans cette époque où les enfants étaient moins bien traités que les chiens). Par contre, la suite de l'histoire, même si je l'ai lue plutôt avec plaisir, n'a finalement pas grand intérêt (et ne tient guère debout...)

Ensuite, Rouge Brésil de JC Rufin. Bon, pareil, c'est plaisant à lire, mais dans le fond, ça ne m'a pas plus impressionnée que ça. Cette histoire d'orphelins au Moyen-Âge qui s'embarquent sur un bateau, la fille obligée de se travestir en garçon... J'ai l'impression d'avoir déjà lu ça cent fois (même si je ne saurais dire où). Après, j'ai quand même bien aimé tout ce qui concerne la description des Indiens d'Amazonie. En tout cas beaucoup moins intéressant que Katiba, mais j'avais tellement aimé ce dernier que je redonnerai une chance à Rufin, c'est certain.

[Beaumont]

Katiba je l'ai lu il y a quelques jours, je n'avais pas vu qu'on en avait parlé ici. J'ai bien aimé aussi, ça a l'air très bien documenté.

Sinon je voulais faire part d'un vrai coup de coeur, L'échappée belle, de Anna Gavalada, un tout petit roman qui se lit d'une traite. Il y a longtemps que je ne m'étais pas autant marré en lisant un bouquin. Je crois qu'on apprécie d'autant plus si on a vécu les "années Goldorak" en tant qu'enfant ou même en tant que parent.

[Ankhsenamon]

"Il faut redevenir ou être resté enfant soi-même", c'est Gilles VIGNEAULT qui le dit, et je suis bien d'accord!...

Voici une paranthèse ouverte sur une sélection pour enfants...

J'ai pensé à vous, parents forumeurs, en "faisant mon marché" à la médiathèque dernièrement et je me suis laissée tenter par deux ouvrages avec CD pour enfants dont les titres (aux noms clins d'oeil) et les thèmes m'ont attirée...

-D'abord Leo et les presqu'îles, de Gilles VIGNEAULT qu'il présente fort agréablement ici; un beau livre très joliment illustré et conté à travers des personnages aux accents québécois plaisamment marqués qui donnent un charme supplémentaire à une histoire de pêcheur, de mer et de découverte qui fait la part belle à la solidarité et à "la reconnaissance des bienfaits qu'on a reçus"... Le CD du conte contient 12 chansons où Robert CHARLEBOIS et Diane DUFRESNE par exemple prêtent, en plus de leur interprétation parlée des personnages, leur voix.

-Ensuite Yann-Maï Padpanik, de Gigi BIGOT, un conte en pays de la Vilaine raconté sur fond d'accordéon. L'histoire est amusante et se passe donc en Bretagne. C'est en pensant à Maïwenn et Judikael que j'ai voulu l'écouter; je pense que le livre avec ses illustrations aquarellées et surtout la façon rigolote dont il est raconté devrait accrocher et captiver, malgré son jeune âge, Judikael... Et autres schtroumpfs!

[Maïwenn]

Je regarderai si on les a ici. Mais Judi est encore petit pour les histoires longues, si on ne tourne pas les pages rapidement il se lasse et le fait tout seul...

[leo]

je l'ai retrouvé dans mes cartons... "La femme changée en renard" de David Garnett (1892/1981), mort à Montcuq, France il obtint la reconnaissance littéraire avec Lady into Fox (La Femme changée en renard), qui reçut le James Tait Black Memorial Prize en 1922 et le Hawthornden Prize

comment ça se fait que je lisais ça à 12 ans

[svernoux]

Encore un Douglas Kennedy, L'Homme qui voulait vivre sa vie.
Bon va falloir que j'arrête avec lui, mais je crois que justement il n'y en a plus d'autre à la bibliothèque. Bon c'est très bien comme bouquin, hein. Mais même verdict pour le précédent : je trouve ça flippant. Il décrit si bien la détresse de ces trentenaires, middle (voire upper) class, biens sous tout rapports, qui sont incapables d'être heureux et de se dépatouiller de la vie. Même si on n'est pas vraiment dans leur situation, ni des cas aussi graves, on ne peut s'empêcher de s'identifier...
Je ne saurais résumer l'intrigue. En tout cas, ne lisez pas la quatrième de couverture, elle déflore les trois quarts de l'histoire.
Ah, il me revient ta remarque sur son pédantisme, Maï. Comme je lis en français, je ne peux toujours rien dire des gallicismes, mais j'ai remarqué son obsession du détail technique. Comme il s'agit ici de photographes, on a droit à tous les modèles d'appareils, d'objectifs, etc. Vive le brand dropping. Et pareil pour tout ce qui est vie quotidienne : il cite toutes les marques de vêtements, les chaînes de magasins, etc. J'imagine que pour les gens qui connaissent ce milieu social aux États-Unis, ça rend le récit méga-réaliste, mais pour les autres c'est somme toute assez barbant.

Ensuite, j'ai lu Traduire Hannah de Ronaldo Wrobel. Déformation professionnelle, j'ai été attirée par le titre, j'ai cru que c'était un essai sur la traduction d'Hannah Arendt, mais je me demandais ce que ça pouvait bien faire sur le présentoir de ma petite bibliothèque de cambrousse. En fait non, c'est un roman (traduit du brésilien) qui met bien en scène un genre de traducteur. Pour le coup, on peut citer la quatrième de couv :

Dans les années 30, à Rio de Janeiro, le flux des émigrants juifs s'est concentré autour de la Place Onze, près du port. Max Kutner est cordonnier dans ce quartier, c'est un homme tranquille, mais le dictateur Getúlio Vargas veut contrôler les "subversifs" et Max se voit recruté de force par la censure pour traduire le courrier rédigé en yiddish. Parmi les lettres qu'il traduit il se laisse séduire par la correspondance d'une haute tenue morale qu'échangent Hannah et sa soeur qui réside à Buenos Aires. Il part donc à la recherche d'Hannah et découvre le monde de la prostitution et ses liens avec la police politique. Entraîné dans une avalanche de péripéties cocasses Max va recevoir une étrange éducation sentimentale, au centre d'un monde où personne n'est ce qu'il dit être. Traduire Hannah va devenir un défi plus incontrôlable que les sentiments du cordonnier. Pris dans un imbroglio politique et familial, entre désespoir et humour, tous les héros de cette histoire vont laisser tomber les masques et nous découvrir une réalité absurde et complexe. L'un des charmes du roman réside dans le contraste entre la vie des juifs arrivant de shtetls glacés de Pologne et d'Ukraine et le brouhaha joyeux du pays d'accueil, où le plus grand danger pour le peuple du Livre serait l'assimilation, car "les Brésiliens ne savaient pas haïr" et "la religion y ressemblait plutôt à un caprice, à une prédication fortuite". Un délice de lecture hautement recommandable !

Qui m'a donc donné envie de le lire. Un peu trompeusement. "cocasse", "imbroglio", "humour", "absurde", "brouhaha joyeux", voilà qui me laissait entrevoir une comédie. En vérité, le sujet est plutôt sinistre et je ne crois pas avoir ri une seule fois. Au début, je me suis même franchement ennuyée dans ce récit naïvo-niais un peu sans queue ni tête. Il faut attendre la moitié du bouquin pour un tournant vraiment romanesque et là, ça commence à valoir la lecture.

[Maïwenn]

J'ai "Quitter le monde" juste à côté de moi. Mais je crois que je regarderai à la bibli s'ils ont d'autres bouquins en anglais. Peut-être que je les trouverai moins pédants si l'intrigue se passe aux Etats-Unis et ailleurs, et qu'il n'a pas l'occasion d'utiliser du français à outrance.

J'ai lu récemment le premier tome de Hunger games. Je n'ai pas vu le film. J'ai plutôt bien aimé. Bon, c'est pour les adolescents et certaines ficelles du scénario sont un peu trop visibles, mais ça reste prenant. C'est écrit dans un style simple mais pas simpliste, je le conseillerais bien à des gens qui voudraient se lancer dans la lecture en VO, surtout que comme il y a du suspense, ça motive pour continuer.

Là je lis Flétrissure de Nele Neuhaus. Je crois qu'il a la palme du titre le moins engageant... A part ça, c'est un polar efficace. Qui sont vraiment ces vieillards bien sous tous rapports qui se révèlent être d'anciens SS ? Qui a à cœur de les tuer ?

J'ai lu très peu de livres allemands, c'est en partie ce qui m'a poussée à commencer celui-là, j'aime bien quand les romans policiers m'emmènent vers d'autres cultures. Là, je suis particulièrement surprise par la froideur qui règne entre tous les personnages. Je sais bien qu'un polar ce n'est pas le nuage des Bisounours, mais tout le monde semble se haïr, même les policiers qui bossent ensemble. Ca me donnerait du grain à moudre au moulin du "Les Allemands sont tous froids", si je n'en avais pas rencontrés de très chaleureux.