Maïwenn wrote:C'est pas vraiment une madeleine, mais ça va bien dans le chapitre nostalgie.
Je suis en train de consulter l'arbre généalogique de mon oncle (en fait, le mari de ma tante). Ses ancêtres sont tous concentrés autour de là où vivent mes grands-parents. Mes parents ayant émigré à 60km de là, je n'y connais pas grand monde, mais je connais les noms de famille, pour les avoir entendus souvent. Et là je les retrouve, j'ai l'impression d'être chez mes grands-parents à écouter les "locaux" parler des voisins, de leurs cousins...
Et, une chose frappante. Mon oncle est remonté jusqu'au début du XVIIe siècle. Les noms de gens de l'époque, classés par communes, correspondent toujours aux gens qui y vivent maintenant, c'est presque incroyable de voir comment les gens sont accrochés à leur bout de terre (ou de rocaille dans certains cas) depuis des siècles !
En réalité, c'est logique : l'onomastique ne se trouble pas parce que les gens partent. Des noms peuvent disparaître, d'ailleurs moins par le départ des gens que par les unions entre ceux qui restent s'il y a des déséquilibres hommes/femmes (or les hommes partent plus que les femmes).
L'onomastique se trouble parce que des gens nouveaux arrivent, apportant de nouveaux noms. Si par ailleurs, il y a ET des arrivants ET des partants, là le renouvellement devient fort parce que les "bougeants" sont plus souvent des hommes, et donc les mariages un étranger ~ une locale sont supérieurs aux mariages un local ~ une étrangère.
Ca peut se prouver avec des allumettes de couleurs, ou une bonne feuille de papier, en supposant les noms de famille A, B, C, D, E, F, G locaux et V, W, X, Y, Z étrangers et supposant x départ ou y arrivée et... Bon, c'est très fatiguant comme calcul.
Bref, tout ça pour arriver à l'idée que, sans vouloir être désobligeant

, on quitte la Bretagne beaucoup plus qu'on ne s'y installe. Un paysan beauceron n'a aucune raison de quitter sa terre pour aller en Bretagne. Alors qu'un fils de pêcheurs bretons en a de bonnes de "monter" à Paris, ou de se barrer en Californie.
Donc, les gens en question ne sont pas plus "attachés" à leurs coins que d'autres. Si ça se trouve, 50% de l'effectif a migré ! Mais comme presque personne ne s'est installé jusqu'à une date récente, l'onomastique n'en porte aucune trace.
[c'est totalement hors-sujet mais je ne savais pas qu'en faire]
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)