Le vivant, c'est d'abord le corps d'une femme.
Elle seule peut décider de donner ou non la vie. Son corps lui appartient, à elle, à elle seule. Toute loi sur les corps est une barbarie. Oui, je le répète.
Toute loi sur les corps relève de l'esclavage. Qu'il soit d'origine sociale ou religieuse ne le rend pas plus acceptable.
Savoir où commence la vie ... on peut en débattre à l'infini.
Les femmes ne sont pas condamnées à la maternité. Elles la désirent, pour les plus libres d'entre elles.
Elles se sont battues pour cela. Des hommes étaient à leurs côtés. Oui, nous avons quelques alliés fidèles.
Vouloir ou ne pas vouloir un enfant n'a rien d'une obligation.
La maternité attire ou n'attire pas. Je sais, les mamans de quelques dictateurs se sont émues devant les chérubins quand ils ne cassaient que des jouets.
Je veux bien verser une larme devant cet innocent tableau, sans plus.
Les enfants désirés, merveille. Donner la vie en toute liberté oui.
Mais ce ne peut être que du domaine privé et j'espère amoureux.
Dérapage en vue?
- Bernadette
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Et comment une femme enceinte de son violeur doit-elle réagir ?Bouchera wrote:Je ne sais pas si j'ai parlé ou insinué le mot croyance, mais ce que je sais et ce dont je suis convaincue, c'est qu'un foetus a dépassé le stade d'embryon. Là, on n'a pas le droit d'y toucher parce que c'est déjà un être qui bouge, comme le dit Moonila. Un être qui respire et dont le coeur bat! Alors pourquoi vouloir s'en débarasser s'il n'est pas déjà mort dans le ventre de sa maman ou qu'il ne causera pas de problèmes graves à cette dernière?...
Quand l'enfant naîtra, il ne posera pas de problèmes grave à la mère, c'est sûr. Mais 90% des femmes sont incapables d'aimer un enfant né d'un viol. Quelle sera leur vie à tous les deux ?
J'ai eu la chance de travailler avec des handicapés. Ils étaient heureux de vivre. Pour la plupart.
Car il y a ceux qui ne supportaient pas leur état, physique ou mental et qu'il fallait neutraliser à coup de médicaments. Mais qui malgré cela passent une vie entière à se lamenter ou à essayer de mourir...
Il y a ceux qui ont encore moins de cervelle qu'un légume cuit. Ce n'est pas un jugement péjoratif sur eux, juste une constatation. Je me souviens de deux hermaphrodites handicapés profonds. A l'heure de la toilette, je leur avait dit de se laver sous les bras. Je suis parti faire autre chose, qui a duré plus longtemps que prévu. Une demi heure plus tard, ils se frottaient encore le dessous de bras.
Ca pourrait faire sourire, mais même pas. C'était des robots qu'on pilotait à la voix. Fait ci, fait ça, mange, dors...
Tu appelles ça vivre ?
Et je ne parle pas des parents, esclaves de leur propre enfant. Manque de moyens, de places dans les institutions... Sans compter la culpabilité d'avoir un enfant handicapé. Qu'on le veuille ou non, elle est là.
La folie des uns est la sagesse des autres
Latinus, je m'excuse de m'avoir exprimée de cette manière.
Mais pour moi, un bébé est inocent. Qu'il soit le fruit d'un viol, qu'il soit handicapé ou autre, je le vois comme un être qui mérite d'être aimé comme tous les enfants 'normaux' d'ailleurs. Je ne me vois pas avorter si jamais je suis enceinte d'un bébé qui ne jouira pas d'une vie normale. Toutefois, je saurai l'aimer. Quelque chose que tous les enfants dans le monde n'ont pas. Si je désire ce bébé de tout mon coeur, je ferai tout pour le garder. On n'a pas choisi qu'il soit né malade, lui non plus. Ce n'est pas sa faute si sa mère ne l'aime pas. Je ne parle pas des orphelins... C'est une autre histoire. Avoir des parents, c'est un bonheur parmi tant d'autres. Mais qui nous aiment vraiment (sans compter qu'ils nous apprennent, nous éduquent, etc.), ça c'est quelque chose que je n'ai pas trouvée personnellement, et qui, à mon avis, n'existe pas partout... Est-ce trop demander d'être aimé(e)?
Je m'excuse encore une fois si mes propos ont été mal interprétés par quelqu'un d'autre... Ce n'était pas mon intention.
Mais pour moi, un bébé est inocent. Qu'il soit le fruit d'un viol, qu'il soit handicapé ou autre, je le vois comme un être qui mérite d'être aimé comme tous les enfants 'normaux' d'ailleurs. Je ne me vois pas avorter si jamais je suis enceinte d'un bébé qui ne jouira pas d'une vie normale. Toutefois, je saurai l'aimer. Quelque chose que tous les enfants dans le monde n'ont pas. Si je désire ce bébé de tout mon coeur, je ferai tout pour le garder. On n'a pas choisi qu'il soit né malade, lui non plus. Ce n'est pas sa faute si sa mère ne l'aime pas. Je ne parle pas des orphelins... C'est une autre histoire. Avoir des parents, c'est un bonheur parmi tant d'autres. Mais qui nous aiment vraiment (sans compter qu'ils nous apprennent, nous éduquent, etc.), ça c'est quelque chose que je n'ai pas trouvée personnellement, et qui, à mon avis, n'existe pas partout... Est-ce trop demander d'être aimé(e)?
Je m'excuse encore une fois si mes propos ont été mal interprétés par quelqu'un d'autre... Ce n'était pas mon intention.
«Les mots ont rendu leur sens, paix à leurs lettres.»
Daniel Pennac
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- Bernadette
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Oh non Bouchera, ce n'est pas trop demander.
Aimer et être aimé est essentiel, magique.
L'amour absent de l'enfance se rencontre plus tard. Sa splendeur est intacte.
Il en existe de tant de sorte. La douce amitié en est déjà une forme.
Que de nuances.
Peut être connais-tu ces quelques notes d'opéra qui se sont promenées de part le monde. Elle disent que l'amour n'a jamais connu de loi.
Enfant de Bohème et magnifique rebelle.
Il est ainsi. Rien ne peut l'imposer.
A personne.
Mais quand il est là quel éblouissement.
Nous sommes bien éloignées de notre débat ... mais peut être pas.
Ici, en France, des femmes ont signé un manifeste il y a longtemps. Pour que l'avortement soit possible. Toutes étaient célèbres. Elles disaient avec courage ce droit de choisir le moment où l'on met au monde un enfant.
Une femme doit pouvoir en décider.
Commençons par respecter et aimer ... ceux et celles qui sont déjà installés sur terre.
Le séjour n'en sera que plus agréable.
Je te l'affirme en toute amitié.
Aimer et être aimé est essentiel, magique.
L'amour absent de l'enfance se rencontre plus tard. Sa splendeur est intacte.
Il en existe de tant de sorte. La douce amitié en est déjà une forme.
Que de nuances.
Peut être connais-tu ces quelques notes d'opéra qui se sont promenées de part le monde. Elle disent que l'amour n'a jamais connu de loi.
Enfant de Bohème et magnifique rebelle.
Il est ainsi. Rien ne peut l'imposer.
A personne.
Mais quand il est là quel éblouissement.
Nous sommes bien éloignées de notre débat ... mais peut être pas.
Ici, en France, des femmes ont signé un manifeste il y a longtemps. Pour que l'avortement soit possible. Toutes étaient célèbres. Elles disaient avec courage ce droit de choisir le moment où l'on met au monde un enfant.
Une femme doit pouvoir en décider.
Commençons par respecter et aimer ... ceux et celles qui sont déjà installés sur terre.
Le séjour n'en sera que plus agréable.
Je te l'affirme en toute amitié.
'Quelle heure est-il, bien à peu près'
Il existe un livre qui s’appelle « Mourir dans la dignité », mais je n’ai pas encore trouvé un livre s’appelant « Naître dans la dignité » !
Je ne peux qu’approuver une interruption de grossesse lorsqu’on a constaté que l’enfant à naître ne sera pas « normal », quoique les termes « normal » ou « handicapé » sont à considérer selon une certaine échelle.
Il y a effectivement des petites anomalies avec lesquelles on peut vivre parfaitement, mais lorsqu’il s’agit des sévères handicaps, il est certainement mieux, surtout pour les parents et l’entourage, d’avoir recours à cette décision grave. Parce que l’homme n’a pas cette mentalité d’accepter l’handicap grave d’un enfant (ou d’un adulte d’ailleurs) qui est et restera ce « légume ». Comme l’homme n’a pas cette mentalité, il n’a pas créé de véritables institutions humaines qui s’occuperaient de ces êtres là. On a beau dire qu’une mère s’occupera toujours de cet enfant, mais il faut également penser à cet être lorsque sa mère n’est plus là, et je suis entièrement d’accord avec Ann à ce sujet.
La tolérance de l’entourage n’existe qu’un temps. On trouve ça effectivement très triste ou courageux, mais, la plupart du temps, ces considérations s’arrêtent là. Il n’y a qu’à se souvenir, entre autres, d’un groupe de trisomiques qu’on a interdit sur une plage parce que cela dérangeait les gens « normaux ».
Je ne peux qu’approuver une interruption de grossesse lorsqu’on a constaté que l’enfant à naître ne sera pas « normal », quoique les termes « normal » ou « handicapé » sont à considérer selon une certaine échelle.
Il y a effectivement des petites anomalies avec lesquelles on peut vivre parfaitement, mais lorsqu’il s’agit des sévères handicaps, il est certainement mieux, surtout pour les parents et l’entourage, d’avoir recours à cette décision grave. Parce que l’homme n’a pas cette mentalité d’accepter l’handicap grave d’un enfant (ou d’un adulte d’ailleurs) qui est et restera ce « légume ». Comme l’homme n’a pas cette mentalité, il n’a pas créé de véritables institutions humaines qui s’occuperaient de ces êtres là. On a beau dire qu’une mère s’occupera toujours de cet enfant, mais il faut également penser à cet être lorsque sa mère n’est plus là, et je suis entièrement d’accord avec Ann à ce sujet.
La tolérance de l’entourage n’existe qu’un temps. On trouve ça effectivement très triste ou courageux, mais, la plupart du temps, ces considérations s’arrêtent là. Il n’y a qu’à se souvenir, entre autres, d’un groupe de trisomiques qu’on a interdit sur une plage parce que cela dérangeait les gens « normaux ».
Y a-t-il quelque part un ruisseau d'eau pure ?
- Bernadette
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J'ignorais cette décision honteuse.Rena wrote: (...) Il n’y a qu’à se souvenir, entre autres, d’un groupe de trisomiques qu’on a interdit sur une plage parce que cela dérangeait les gens « normaux ».
Je t'ai lue avec beaucoup d'intérêt.
Mais je me permets de rappeler que le sujet initial était : une loi pour en préparer une autre ?
L'avortement thérapeutique ne doit pas masquer l'avortement par pure volonté. C'est un droit encore ici.
'Quelle heure est-il, bien à peu près'
Effectivement encore une fois le pays des "libertés" se montre comme le contraire de ce qu'il se croit.
Chacun doit avoir le droit de choisir. Il est juste que l'avortement ne devienne pas un simple moyen de contraception mais il est juste aussi que la femme puisse choisir de mettre au monde un enfant si elle le souhaite meme si elle se montre égoiste, "inhumaine" pour d'autres. Malheureusement l'amour ne se commande pas et bien des mères ne parviennent pas à le donner faute d'avoir désiré etre mères.
J'ai aussi eu vent quand je vivais au Canada de mouvements religieux, de femmes qui se postaient devant les cliniques pratiquant l'avortement pour injurier docteurs et patientes. Afligeant alors que je crois sincèrement que 90% des femmes qui se font avorter ne le font pas comme une chose simple, facile etc
Chacun doit avoir le droit de choisir. Il est juste que l'avortement ne devienne pas un simple moyen de contraception mais il est juste aussi que la femme puisse choisir de mettre au monde un enfant si elle le souhaite meme si elle se montre égoiste, "inhumaine" pour d'autres. Malheureusement l'amour ne se commande pas et bien des mères ne parviennent pas à le donner faute d'avoir désiré etre mères.
J'ai aussi eu vent quand je vivais au Canada de mouvements religieux, de femmes qui se postaient devant les cliniques pratiquant l'avortement pour injurier docteurs et patientes. Afligeant alors que je crois sincèrement que 90% des femmes qui se font avorter ne le font pas comme une chose simple, facile etc
Pile ou face?
Bien sûr, je ne voulais pas m'écarter du sujet, et je te remercie, Bernadette, de me l'avoir gentiment rappelé. Je suis entièrement d’accord avec tes propos sur les droits de la femme, qu’elle a acquis avec grande difficulté et qu’il faut absolument garder, également sur l’amour qui est tout de même à la base et qui aboutit à la merveilleuse naissance d’un bébé.Bernadette wrote:[Mais je me permets de rappeler que le sujet initial était : une loi pour en préparer une autre ?
L'avortement thérapeutique ne doit pas masquer l'avortement par pure volonté. C'est un droit encore ici.
Mes propos ci-dessus sont des conséquences qui peuvent exister lorsqu’on interdit l’avortement. Il n’y a non seulement ces conséquences là qui pourraient en résulter, mais il y a également la vie d’une femme qui peut totalement basculer parce que elle se retrouve enceinte et qui ne peut garder cet enfant pour de multiples raisons valables. Je ne considère pas « comme un crime » l’avortement qu’une femme a décidé, chacun est maître de ses actes et il faut que cela reste ainsi. Je ne connais pas suffisamment les lois américaines pour analyser ce qui est derrière cette législation, mais lorsqu’on tue une femme enceinte, je suis entièrement d’accord d’accuser son auteur de deux crimes. Ce sujet est très complexe et je ne pense pas que l’on peut le cerner en quelques lignes.
Y a-t-il quelque part un ruisseau d'eau pure ?
Sincèrement le fait qu'une femme ait été enceinte au moment où elle a été tuée peut constituer un cas "agravant" pour celui qui a tué en partant sur un autre plan que le fait d'avoir tué deux victimes (qui est selon moi aussi un risque de dérapage) comme s'il avait tué une personne possible. De meme si une femme enceinte est violée, on considèrera que c'est un élément agravant puisqu'elle risque de perdre son enfant, que cela créera des problèmes possibles etc. mais on n'estime pas que deux personnes ont été violées...
Pile ou face?