la CÔTE d'IVOIRE et la CÔTE d'OR (Goldcoast, actuel Ghâna) indiquent bien quels étaient les buts de colonisateurs ! Le nom de Ghâna est celui d'un royaume africain du XVe (?) siècle - mais qui n'était pas du tout du côté de l'actuel Ghâna (c'est le leader indépendantiste Kwame Nkrumah qui a décidé de s'attribuer ce nom).
Bon, je sors un peu des pays stricto sensu :
EUROPE et ASIE viendraient peut être de l'assyrien "êrêb šamši" ou seulement "êrêb" "coucher du soleil" pour le premier. Les Grecs ont réinterprété le terme : l'héroïne Eurôpê étant "celle qui a de grands yeux" (eurus, ops).
les îles KERGUELEN ont le nom de leur découvreur, le vicomte de Kerguelen - éminemment breton comme son nom l'indique, donc bon marin. Mais un peu menteur aussi

le vicomte : quand il a découvert cette île inhospitalière au fin fond de l'Océan Indien, où les températures n'excèdent jamais 10°C, il n'y a même pas débarqué. Mais revenu en France, il s'est vanté auprès du roi d'avoir découvert une île magnifique (pour ramasser quelques honneurs de la part du roi). Mais il en a tellement fait que Louis XV, convaincu, l'a renvoyé prendre possession de son île ! Il y est retourné, y a débarqué, et revenu vite fait et a été contraint d'avouer au roi qu'il avait un peu exagéré. Lequel l'a incontinent foutu en prison...
... Mais depuis, c'est à nous. [C'est B. Léandri qui raconte ça]
Pour Pwyll :
1) je vais pas détourner ce post, mais pour ce qui est des racines mondiales, comme je l'ai dit, je suis largement sceptique (un grand classique aussi c'est Potamos "fleuve" en grec et le fleuve Potomac

), mais je reste ouvert : après tout, qui aurait admis au XVIII que le français et l'hindi étaient apparentés ? Mais effectivement, mieux vaut comparer des structures que des mots - mais elles peuvent évoluer. L'indo-europ. avait un système de racine dilittère + extension à alternance vocalique systémique : CC-C pouvant être CeC-C ou CC-eC ou CoC-C etc. très stricte. Qu'en reste-t-il dans nos langues ? D'aucuns font remarquer que 2 consonnes + 1 finalement ça revient au même que trois consonnes, et envisagent un rapport avec les langues sémitiques. Ca n'est pas absurde.
Quand à la question monogénétique ou polygénétique des langues, je ne suis pas sûr qu'elle soit franchement réglée.
2) Effectivement, la racine de capio, c'est KeH-p, KoH-p, KH-p (numéro de laryngale indéterminé). Apparenté au vieil-irl. "gaibim" me dit-on.
3) Décidément, tu es sévère avec les celticisants

! Que quelques érudits locaux se laissent emporter, ça arrive. Mais après tout n'est-ce pas seulement la conséquence de ce que les études celtes ont longtemps été en marge dans l'Université ? (Et puis c'est très utile les érudits locaux : ils font parfois ce que d'autres ne veulent pas faire). Et puis, c'est aussi une question de temps : certains propos des indo-européanistes du XIX (je parle des sérieux, pas des nationalistes) nous semblent particulièrement faux aujourd'hui, mais leur oeuvre reste fondatrice.
