Pwyll wrote: Qui est-ce qui dit ca? où as-tu lu ca, Flamenco? Le français standard est celui parlé à Paris ou du moins en Ile-de-France, parce que c'est là qu'est le pouvoir, c'est la langue parlée à la cour des rois.
C'est moi qui parlait, Pwyll
L'idée que le bon français est celui du val de Loire se trouve dans beaucoup de bouquins (la flemme de vérifier maintenant, mais si je retrouve je t'envoie un MP) - et j'apprends que ces régions font leur pub là-dessus.
Je me suis effectivement toujours demandé si ce n'était pas une "norme fantasmée", parce qu'elle ne correspond à pas grand-chose dans la réalité. Pas grand-chose qui n'est pas rien pourtant :
- Le val de Loire est historiquement un fief des rois de France, où ils n'ont jamais été contesté. Contairement à Paris (prévauté des marchands, etc.)
- Il n'y a pas de coupure linguistique entre Paris et le Val de Loire, pour les mêmes raisons que précedemment. Je crois savoir (il faudrait un local pour nous confirmer) qu'il n'y pas vraiment de de "patois", disons scientifiquement d'isoglosse propre ou de rutpure dans l'intercompréhension, par rapport à l'Ile de France
- Mais surtout, c'est un lieu "ethniquement pure" (concept détestable

). Paris a toujours attiré l'intégralité de le France vers elle : ramoneurs savoyards, maçons limousins, domestiques picards, etc. Donc, la situtation linguistique du petit-peuple de Paris est plus proche d'un créole que d'autre chose...
... C'est un lieu-commun de l'esprit "aristocratique" du XVII que de se moquer de Paris et du "ramage de la Halle" (Diderot ?).
Donc, historiquement, le "bon usage" dont s'est réclamé Paris n'a jamais été celui de Paris
proprement dit. Paris est une ville que le pouvoir n'aime pas : François premier dans la Loire, Louis XIV à Versailles, Bonaparte au château de Vincennes, etc.
Bref, l'idée que le bon français est celui de la Loire est en fait une réalité, mais d'autrefois. Aujourd'hui, c'est plus un "cliché" qu'autre chose. Même si d'aucuns s'en réclament.
Aujourd'hui, la puissance linguistique se trouve à Paris, c'est inconstestable : les journaux, les médias, les hommes politiques, etc. Mais elle n'est pas attaché au lieu même de Paris. Notre président est corrézien, notre premier ministre poitevin, la présentatrice du 20 heures est alsacienne, etc. La chose n'est pas aussi simple.
Y a des raisons linguistiques à ça: le hoch-deutsch n'est pas parlé, il me semble, en Bavière ni en Prusse. Heu je me souviens plus prkoi c le hoch-deutsch qui a été choisi, ca serait pas à cause de la bible de Luther en Hoch-Deutsch ?

Sauf qu'il y a un problème : le Hochdeutsch, c'est l'allemand qui au sud de la "Benrather Linie". Hambourg est en plein Plattdeutsch !
En fait le terme est ambigu : il désigne l'allemand du Sud par opposition à l'allemand du nord, mais aussi de nos jours la norme standard par rapport aux variations dialectales.
Pour ce qui est de l'unification de la langue, effectivement, elle doit beaucoup à Luther. Mais le processus était déjà engagé avant : les électeurs de l'empire avait tenté de mettre sur pied une langue administrative, à base de saxon (qui se trouvait au milieu de la ligne, et par conséquent, était compréhensible par tous). C'est cette
Kanzleisprache que Luther a utilisé.
Son génie a été de s'en tenir aux principes phonétiques et morphologiques de celle-ci, mais d'y insérer le vocabulaire et les tournures du peuple. Et - par le réseau des docteurs du protestantisme naissant, et des princes qui trouvaient dans la réforme de conséquents avantages - de faire appelle à toute l'Allemagne pour résoudre la question de la langue. Son haut-allemand est en somme un "mixte" ; même s'il est probable qu'il doit beaucoup à la populace de Wittemberg, qui est proche de Hanovre.
Ceci ne nous explique pas pourquoi Hambourg. Je crois me souvenir que lors du IIe empire allemand, le nouvel état impérial avait voulu régler la question de la prononciation a avait réuni une commission à cette effet. Pour des raisons politiques, on ne pouvait ni privilégier la Bavière vaincue mais agitée (le Zentrum), ni trop favoriser la Prusse victorieuse. Restait "la troisième Allemagne". Et puis Hambourg est le plus grand port, donc le lieu des plus grands brassages.
En tout cas, c'est incontestable : la prononciation des manuels, c'est celle de Hambourg, ou du moins du Nierderdeutsch. Essayez un peu de comprendre un Souabe ou un bavarois ! Et je parles pas des Suisses allemands.