Gilen wrote:En Basque il existe une nomenclature beaucoup plus simple pour l'apprentissage des enfants (et des adultes!).
Il est vrai que chaque cas possède un nom (absolutif, ergatif, etc...), mais ces termes sont généralement réservés aux lignuistes. Pour l'enseignement, on utilise une autre nomenclature : on utilise le nom NOR (qui signifie "qui") que l'on décline au cas traité.
Ex : traitons le mot gizon (garçon)
i) NOR = absolutif / gizon => gizon
ii) NORK = ergatif / gizon => gizonek (le e est la pour permettre la prononciation)
iii) NORI = destinatif / gizon => gizoni
etc...
On enseigne donc les termes NOR, NORK, NORI, etc... Ca facilite beaucoup les choses vu la quantité de cas existant en Basque. On fait ainsi directement la liaison entre le cas de la déclinaison et la fonction grammaticale.
Oui, ce genre de choses existe aussi dans la grammaire espéranta actuelle. Pour éviter les divergences de terminologie (qui nous avait posé problème lors de notre débat sur cette langue, car j'appelais conditionnel ce qu'un autre appelait subjonctif, ce qui était sûrement la terminologie de Zamenhoff, qui l'empruntait au russe ou au latin, où le subjonctif est une sorte de conditionnel). On parle donc de "n-komplemento" pour l'accusatif (en abrégé n-k, parfois relexisé en "noko"), "n-kazo", de même pour les conjugaisons : "us-modo" (le mode en -us = le conditionnel/subjonctif) etc.
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Cela étant, je me permets d'ajouter une précision : un cas n'est PAS une fonction grammaticale. Un cas remplit une ou plusieurs fonction, plus rarement l'inverse. Un cas est une notion formelle, morphologique, une fonction est une notion fonctionnelle (!) et syntaxique.
Mais c'est justement parce qu'un cas est "concrêt" (visible dans le mot même) que les grammaires des langues à flexion sont beaucoup plus simples à envisager. Répétons une fois de plus que pour un chinois, l'allemand est plus facile que l'anglais.
N'empêche que tous les Français disent comprendre espagnol et italien mais pour aligner deux phrases correctes...
Je nie totalement que l'italien soit simple, même à comprendre et même avec du latin derrière. Je m'y suis cassé les dents l'année dernière. L'espagnol, ça va déjà beaucoup mieux.
L'allemand était ma première langue étrangère et j'ai mis du temps à comprendre le fonctionnement des déclinaisons. A la même période en français, j'apprenais ce qu'était un COD, un COI un complément du nom. Mais en allemand on nous parlait d'accusatif, de datif, de génitif. Késako ?
Ce n'est qu'en commençant le latin, où ces termes nous ont bien été expliquées et où le prof nous a donné un tableau des déclinaisons que j'ai mieux compris.
D'OU L'IMPORTANCE DU LATIN
Le piège, c'est qu'en allemand les déclinaisons ne sont pas très visibles (puisqu'elles portent essentiellement sur l'article et l'adjectif), et qu'en plus, quand on débute, on a l'impression qu'elles ne sont pas nécessaires puisque de toute façon l'ordre de la phrase est très strict. Et faut reconnaître que le système de déclinaison forte/faible/mixte n'est pas aisé à comprendre...
... Moi, j'ai véritablement compris tout ça en hypokhâgne - et encore, c'est totalement entré le jour où j'ai dû l'enseigner à quelqu'un

!.
En tout cas, Svernoux a raison : les déclinaisons il faut les savoir par coeur, vite, bien, totalement et sans hésitation. Il y a des étudiants de DEUG de lettres classiques qui ne les savent toujours pas en latin, voire prétendent que "jusqu'ici ils n'en ont pas eu besoin" (et s'étonnent de patauger...)