Moi mon problème, c'est plutôt "qu'est-ce qui fait que je n'achète pas un livre"...
Le meilleur restant encore un compte en banque à -234,34 € à la fin du mois. La vie d'étudiant quoi...
D'abord je suis authentiquement bibliomane. J'aime les livres comme objet. Mais attention : pas les "beaux livres" sans rien de temps, genre correspondance de Napoléon relié veau doré sur tranche en douze volumes achetées au mètre linéaire par mon parvenu de grand-père pour combler ses bibliothèques Louis XV virgule V tout aussi parvenues ; non, moi j'aime les vieux vrais livres, y compris les éditions de mauvaises qualités (sauf que quand c'est de très mauvaise qualité, on ne peut plus les ouvrir, ils se cassent. Les 10/18 c'est l'horreur), jaunis, etc. Les "petits classiques Larousse", par exemple je suis fan ! Mais ça peut être aussi des mémoires de grand personnage oublié, un ouvrage sur la Mongolie intérieure ou un traité de bonnes manières du XIXe (j'en ai deux, à mourir de rire :
)
Comme Célinchen, j'aime beaucoup les bouquineries. Mais paradoxalement, il n'y en a pas vraiment à Lyon : sauf ceux des quais, et encore. Parce que sinon, c'est des bouquinistes d'art (pas mon budget), ou universitaires. Comme Ann, je fréquente évidemment beaucoup ces dernières (genre Gibert).
Les livres sont mes seuls achats compulsifs et luxueux (au sens de : non-nécessaires. Sinon, c'est que la bouffe. Les vêtements rien que le nécessaire et encore - ayant cessé de grandir à 15 ans, certaines frusques datent de cette époque, les CD peu, et Enzo peut témoigner de mes goûts pour les meubles en carton, ou mon ancien frigo reconverti en meuble de salle de bain).
Il y a deux types d'achat-compulsif livresque : ceux qui concernent mon domaine d'activité (latin, grec, français, linguistique etc.), et là, c'est surtout pour se rassurer ("il faut absolument que j'achète un quinzième traité de linguistique romane dialectale, on sait jamais, ça peut servir pour l'examen/le concours"). Et ceux qui concernent d'autre domaines : littérature, poésie (surtout poésie), politiques, ou l'une de mes 237 marottes. Les livres sur les langues vivantes sont à la croisée des deux.
Par contre, j'ai fait une croix sur la littérature "moderne" depuis longtemps (depuis le dernier Goncourt lu qui me sert à caler un meuble). Je n'ai pas détesté les deux Amélie Nothomb que j'ai lus, mais dans ce cas, si vraiment tout le monde m'en dit du bien, j'attendrai que la bilbliothèque municipale l'achète. Et si vraiment c'est un chef-d'oeuvre, je l'achèterai dans cinquante ans.
Donc, le bouquin-alléchant, la jolie photo, la quatrième de couverture ou le titre (il y a des livres où il n'y a
que ça de bien, l'auteur y a pensé pendant deux ans, et il a pondu le reste entre quinze jours), rien du tout.
À la rigueur, plus un libre à l'air vieux, oublié, frippé, annoté, et plus il me plaît.