L'allemand : sa sonorité, son image, etc.

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beelemache
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Post by beelemache »

svernoux wrote: Ceci dit, tous les élèves que j'ai eus en cours particulier ont parfaitement compris les déclinaisons après mon passage, alors qu'ils n'avaient jamais rien pigé avec leur prof. Ceci, en à peine quelques heures, dans la plupart des cas en quelques minutes. Donc, même si on considère qu'un cours collectif avance moins vite qu'un cours particulier, ça doit être possible en 5 ou 7 ans d'apprendre le fonctionnement d'une déclinaison, non ? (note bien, je ne t'agresse pas, ni toi ni tes collègues, juste je m'interroge...)
moi il y a quelque chose que je n'ai jamais compris en allemand: les déclinaison forte/mixte/faible... si ca ne te dérange pas tu pourras m'expliquer s'il te plait? :confused:
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kokoyaya
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Post by kokoyaya »

beelemache wrote:moi il y a quelque chose que je n'ai jamais compris en allemand: les déclinaison forte/mixte/faible... si ca ne te dérange pas tu pourras m'expliquer s'il te plait? :confused:
Ce serait peut-être plus simple dans un sujet à part, tu ne crois pas ? :)
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Enzo
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Post by Enzo »

Pixel wrote:
svernoux wrote:La seule chose que vous avez su avancer pour dire que l'allemand était moche, c'est qu'il était guttural. Mais vu qu'il n'est pas plus guttural que beaucoup de langues...
J'ai envie de répondre : :-o :-o :-o
As-tu lu mes posts ? J'ai parlé aussi des sonorités en général (pas que des sons durs), du vocabulaire, et j'ai dit que je ne trouvais pas que seul l'allemand n'était pas joli.
kokoyaya wrote:Faudrait peut-être arrêter de chercher des poils sur les oeufs parce que là, ça fait quelques pages que ça tourne en rond.
Vous comptez vraiment sauter sur la moindre imprécision de l'autre et l'exploiter au maximum ? C'est vraiment constructif à votre avis ?
D'accord avec toi. Ceci est vraiment mon dernier post sur le sujet. J'en ai ras-le-bol.
c'est le 3e ou 4e dernier post que tu nous fais sur le sujet, Pixel. :loljump::loljump::loljump:
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Pixel
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Post by Pixel »

Ouais mais là c'était vraiment le dernier !!

Oups......... :confused:

:loljump: :loljump: :loljump:
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svernoux
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Post by svernoux »

kokoyaya wrote:
beelemache wrote:moi il y a quelque chose que je n'ai jamais compris en allemand: les déclinaison forte/mixte/faible... si ca ne te dérange pas tu pourras m'expliquer s'il te plait? :confused:
Ce serait peut-être plus simple dans un sujet à part, tu ne crois pas ? :)
En fait, y'a déjà un sujet sur l'apprentissage de l'allemand, créé par SubEspion : il faudrait le faire remonter... Bien sûr que je t'expliquerai, beelemache, il suffit que je trouve un peu le temps, donc sûrement pas avant la semaine prochaine, voire le week-end de la semaine prochaine.
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Enzo wrote: c'est le 3e ou 4e dernier post que tu nous fais sur le sujet, Pixel.
Pixel wrote: Ouais mais là c'était vraiment le dernier !!

Oups.........
:D Tu ne serais pas l'arrière-petit-fils de Mistinguett, Pixel ?

Pixel wrote: Encore un qui n'a pas compris mon point de vue ! Soit les gens ne lisent vraiment pas mes posts, soit ils les lisent trop vite, soit je suis vraiment, mais alors vraiment confus quand je dis quelque chose !!
:-? Euh... Pas plus confus que moi (bon, OK, c'est pas une référence :( )

Allez, promis, je vais relire tous tes postes (enfin pas les 959, quand même : ceux de ce topic)
Pixel wrote: - je trouve que l'allemand n'est pas joli à cause de certaines de ses sonorités ;
- de la forme (apparence) de son vocabulaire.
Aucun problème pour la première proposition, à condition de préciser que L'ALLEMAND N'EST PAS GUTTURAL NOM D'UN ORNITHORYNQUE :evil: (tel le bouledogue, disais-je, je ne lache pas ; mais cet acharnement n'est pas dirigé contre toi, évidemment :) , et je ne dis pas que tu as dis que... ; c'est une remarque générale), et que c'est là ton opinion personnelle.

Pour le reste, savoir si les langues plutôt chuintantes sont plus belles que les langues plutôt nasales, cela revient à peu près à parler des blondes, des brunes et des rousses... :king:

Ceci est donc un point acquis, je vais voir si j'ai le temps de relire ce que tu as écris à propos du vocabulaire, afin de faire repartir cette discussion sur de bonnes bases.
Pixel wrote: PS2 : vous connaissez la théorie du rasoir d'Occam ? Théorie selon laquelle l'explication la plus simple est souvent la meilleure.
:-? Euh... Accorde-moi que tu résumes un peu la théorie de la non-multiplication des entités non-nécessaires au sein de la querelle des universaux selon Guillaume d'Occam (à laquelle je ne pige pas tout d'ailleurs)... Ou alors nous sommes tellement intelligents que nous nous sommes mis à parler de métaphysique sans même nous en rendre compte ?

D'ailleurs Occam lui-même (juste pour faire croire que je l'ai lu en intégralité et dans le texte latin directement ! C'est pas vrai,j'ai lu "le bac en poche 1999" ou un autre) n'exposait-il pas que les prétendus universaux n'étaient qu'une abstraction tirée de la multiplication des concrets particuliers, et que donc "la beauté en soi" n'existait point, hors l'artifice du langage ? J'en infère donc (Occam serait assez surpris de ma conclusion) qu'il n'est point de langue "belle en soi", mais une multiplication des impressions de beauté d'une langue, qui n'atteindra jamais à l'universel, fussent-elles majoritaires, puisqu'il faut multiplier le particulier par l'infini pour arriver à l'universel, et que même le majoritaire est de bien loin inférieur à l'infini.

Vive la philo de comptoir, hic ! :true:
Svernoux wrote: j'ai eus en cours particulier ont parfaitement compris les déclinaisons après mon passage, alors qu'ils n'avaient jamais rien pigé avec leur prof. Ceci, en à peine quelques heures, dans la plupart des cas en quelques minutes. Donc, même si on considère qu'un cours collectif avance moins vite qu'un cours particulier, ça doit être possible en 5 ou 7 ans d'apprendre le fonctionnement d'une déclinaison, non ? (note bien, je ne t'agresse pas, ni toi ni tes collègues, juste je m'interroge...)
:cup: Euh... Je ne mords pas ! Enfin pas trop. Enfin pas toi ! T'inquiète, je ne me suis jamais senti agressé par tes propos ! C'était plus une mise en garde de principe : si j'ai montré les crocs, c'est que je craignais que quelqu'un vînt jouer les "snipers" en embrayant sur "les profs d'allemands sont tous des lagopèdes" (ou autre nom d'oiseau). Mais on peut critiquer l'enseignement des langues même en ma présence ;) .

Disons d'abord (point de vue "profiste") que la différence entre cours particulier et cours en classe n'est pas seulement qu'une question de vitesse ; c'est surtout une question de demande : un élève qui prend des cours particuliers est en principe demandeur (qu'il le soit effectivement, ou qu'il accepte bon gré mal gré l'injonction parentale - si vraiment il est rebelle tu n'en obtiendras rien), attentif, éveillé, etc. Plus que ne l'est une classe un lundi matin à 8 heures (ou même le prof !!). Et surtout, il est plus facile de cerner le problème exact quand on a qu'un élève.

Je t'accorde aussi que quand on est "plein de son savoir", on n'imagine pas forcément où est la difficulté. Il n'est pas rare à la fac qu'un étudiant pose une question que le prof ne comprend pas du tout, ou comprend dans un autre sens, parce que le point en question est pour lui tellement évident qu'il n'imagine même pas qu'on puisse se poser la question (et à la sous-question "vous avez compris ma réponse ?", l'étudiant répond "oui, oui", alors qu'il est encore plus embrouillé qu'auparavant, parce qu'il n'ose pas contester le maître !).

:c-com-ca: Cela étant, je crois que tu as raison : il y a un problème concernant l'apprentissage des déclinaisons. J'avoue ne plus connaître personnellement de prof d'allemand ou d'étudiant germaniste. Pourquoi une telle obsession sur "je.. desto" (trois fois par ans à partir de la cinquième), qui n'est quand même pas si courant, et un passage aussi rapide sur la flexion, pourtant hautement plus nécessaire ?

Le propos de Beelemache est assez intéressant :
moi il y a quelque chose que je n'ai jamais compris en allemand: les déclinaison forte/mixte/faible... si ca ne te dérange pas tu pourras m'expliquer s'il te plait ?
:prof: Ce qui fait la complexité des déclinaisons allemande, ce n'est pas leur forme (y'en a qu'une sorte, pas comme en latin) mais leur système complexe de répartition. Et j'ai tendance à trouver (opinion personnelle) que - comme pour les déclinaisons du grec mod, voir l'autre topic - les grammaires compliquent, les profs aussi parfois. Les seules fois où l'on a parlé de déclinaisons (vers la première), on m'a balancé les "trois tableaux" (et le fusil/casserole, il y eut débat). En fait, moi, je résume la question d'une toute autre manière (il FAUT qu'il y ait une déclinaison forte quelque part, et tout le reste est faible, en gros) ; mais en donnant moi-même des cours d'allemand à un ami, je me suis aperçu que lui, il comprenait mieux avec les "trois tableaux".

(Oui, j'ai donné des cours d'allemand, que je ne parle pas pourtant :confused: (enfin pas de manière courante, disons que je le traduis bien) ! D'ailleurs c'est comme ça que j'ai vraiment appris ma grammaire allemande !)

En russe, c'est ce qui s'est passé : on a passé la moitié de la première année (et ça a un peu continué après) à faire de la grammaire française et non du russe parce que personne sauf les germanistes et les latinistes ne savait ce que c'était qu'un attribut du sujet en français.
Quand je dis que le latin (et/ou l'allemand) sont très utiles !

J'ai connu la même chose récemment aux cours de sanscrit. Il y avait un peu de tout (étudiants de lettres modernes, classiques, histoire) plus les "vieux" de l'université ouverte. Or les historiens d'une part et ces derniers surtout n'avaient aucune structure grammaticale, même de base, dans la tête, genre l'adjectif épithète. Le fait que la jeune assistante qui faisait les cours ait été l'année précédente encore, prof de français dans une classe difficile a fait, je pense, qu'elle a été beaucoup plus sensible à ce "fossé" que ne l'aurait été un universitaire "installé"...
... À un autre degré, c'est ce qui peut se produire dans une classe de lycée ou de collège. Même un "bon" prof, méticuleux, attentif, exigeant et passionné peut passer complètement à côté de la réalité du savoir initial de sa classe (dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs !). A fortiori un mauvais (bin oui y'en a quand même).

:roll: Au fond, je crois que le problème que posent les déclinaisons en allemand est le même que celui que pose TOUTE la grammaire anglaise en anglais : on peut avoir l'impression, au départ, qu'il n'est pas essentiel de savoir ces points-là, juste les reconnaître "en gros". Donc, on (=le prof comme l'élève) repousse l'échéance en insistant sur autre chose... Jusqu'au jour où le prof croit que c'est déjà connu, et que l'on peut passer à autre chose.
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beelemache
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Post by beelemache »

Salut!

En fait j'ai vu le terme déclinaison mixte/faible/fort sur un autre topic à propos des langues déclinées. C'est Sisyphe qui en parlait.
En fait je n'en ai jamais entendu parlé... :confused:
C'est pour ca que je disais que je ne l'avais jamais compris?
A moins qu'il ne s'agisse des masculins faibles??? Il faudrait voir selon l'explication qu'on me donnera.

je ne connais pas non plus le je...desto
ni les flexions...

a moins encore que je le connaisse sous une autre forme.

A Maurice on apprenait les Accusatif, Datif en allemand avec les questions: à qui, à quoi? ou - qui? quoi?

C'est à dire, quand on se pose la question à qui ou à quoi c'est Datif. ET les questions Quoi/Qui on utilise l'accusatif.... Je ne sais pas si vous m'avez bien compris...

....... COD et COI, je ne savais pas ce que c'était jusqu'à ce que je vienne au lycée en France.

mais il me semble en tout cas que utiliser les questions à qui/à quoi/qui/quoi sont plus faciles non?
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svernoux
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Post by svernoux »

beelemache, si tu veux bien, on continue sur la grammaire allmeande ici
:drink:
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svernoux
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Post by svernoux »

Sisyphe wrote:Disons d'abord (point de vue "profiste") que la différence entre cours particulier et cours en classe n'est pas seulement qu'une question de vitesse ; c'est surtout une question de demande : un élève qui prend des cours particuliers est en principe demandeur (qu'il le soit effectivement, ou qu'il accepte bon gré mal gré l'injonction parentale - si vraiment il est rebelle tu n'en obtiendras rien), attentif, éveillé, etc. Plus que ne l'est une classe un lundi matin à 8 heures (ou même le prof !!). Et surtout, il est plus facile de cerner le problème exact quand on a qu'un élève.

Je t'accorde aussi que quand on est "plein de son savoir", on n'imagine pas forcément où est la difficulté. Il n'est pas rare à la fac qu'un étudiant pose une question que le prof ne comprend pas du tout, ou comprend dans un autre sens, parce que le point en question est pour lui tellement évident qu'il n'imagine même pas qu'on puisse se poser la question (et à la sous-question "vous avez compris ma réponse ?", l'étudiant répond "oui, oui", alors qu'il est encore plus embrouillé qu'auparavant, parce qu'il n'ose pas contester le maître !).
Eh, eh, je m'attendais bien à ce que tu me sortes le coup de la motivation... Bon, sache que dans mon cas, je n'ai eu qu'une seule élève vraiment motivée. Enfin, les autres étaient motivés aussi quelque part : par leurs parents qui payaient pour les cours et voulaient du résultat, par l'école qui risquait de les faire redoubler... Bon, c'est vrai que c'est toujours mieux que rien, comme motivation... Mais tu as raison : cerner les problèmes de l'étudiant, répondre à ses questions, tout ça est bien plus facile en cours particulier. Pour ma part, je crois que j'y suis arrivée même en étant mauvaise pédagogue (aucune patience !) simplement parce que mon propre apprentissage était encore suffisamment frais dans mon esprit pour que je puisse imaginer les difficultés qu'éprouve un élève. C'est vrai ce que tu dis, un prof qui enseigne depuis 30 ans et qui lit Goethe tous les soirs avant de s'endormir, il ne se rend même plus compte des problèmes que peuvent rencontrent les étudiants...
Sisyphe wrote:Pourquoi une telle obsession sur "je.. desto" (trois fois par ans à partir de la cinquième), qui n'est quand même pas si courant, et un passage aussi rapide sur la flexion, pourtant hautement plus nécessaire ?
Ben ça, je me demande bien aussi... Vu ce que ça sert, le je...desto...
Sisyphe wrote:En fait, moi, je résume la question d'une toute autre manière (il FAUT qu'il y ait une déclinaison forte quelque part, et tout le reste est faible, en gros) ; mais en donnant moi-même des cours d'allemand à un ami, je me suis aperçu que lui, il comprenait mieux avec les "trois tableaux".
Ben, moi j'ai toujours vu les choses comme toi, j'aurais pas eu idée de faire trois tableau... Mais comme tu dis, ça doit dépendre des gens.
Sisyphe wrote:Or les historiens d'une part et ces derniers surtout n'avaient aucune structure grammaticale, même de base, dans la tête, genre l'adjectif épithète.
Oui, sauf qu'en fait, à mes cours de russe, les gens n'avaient même pas l'excuse d'être historiens ou "vieux" : c'était simplement étudiants en langues comme moi, mais anglicistes ou hispanistes...
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Corbeillon
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Post by Corbeillon »

Bonjour à vous. C'est ma première fois. Je suis donc un peu intimidé, mais j'ai visité le site, ça me plaît bien, alors je m'installe.

Quoi qu'il en soit, l'allemand, dans son acception linguistique et culturelle, suscite bien des passions. Elle ne laisse guère indifférent et forge de fort belles vocations pourfendeuses et partisanes. J'ai lu avec attention vos avis et vos positions, parfois avec amusement, souvent avec curiosité. Ce que j'en retiens en particulier (au vu du nombre des participants et des interventions), c'est que l'allemand peut se targuer d'une présence réelle dans les esprits. Ça frappe!
Allons bon! Etant germaniste de formation et de cœur, on pourra aisément m'accuser de partialité: oui, je penche pour beaucoup du côté des partisans. Je comprends et respecte sensiblement la méfiance, voire l'aversion ou dans une moindre mesure la froideur que lui témoignent certains intervenants. Mais résumons que c'est une question d'oreille et de sensibilité. Une langue étant foncièrement musicale, l'analogie à la musique n'est pas fortuite: le jazz (par exemple) est un style difficile, même pour beaucoup de mélomanes avertis. Or il compte des adeptes inconditionnels. En somme, il faut que l'oreille se laisse conquérir par le jazz pour commencer à l'apprécier. En rebroussant l'analogie, je dirais que l'allemand se mérite également. D'un abord froid, "dur" et "cinglant" pour une oreille insensible, voire négativement partiale, elle n'invite pas à l'apprentissage ou à l'écoute. Admettons. Cela dit, elle est, et j'abonde dans le sens des "Pour", d'une subtilité et d'une beauté renversantes dès lors qu'on se donne la peine de l'apprivoiser.
Je tiens à préciser, pour contrer d'ores et déjà d'éventuelles répliques blasées, que je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit d'aimer cette langue. Que vous aimiez ou n'aimiez pas les petits pois ou le cinéma de Kubrick, c'est votre affaire et ça ne se discute pas. Je ne vends rien. Mais je suis d'accord avec ceux (svernoux ou Sisyphe par exemple) dont somme toute le propos peut se résumer à ceci: d'accord, vous pouvez ne pas aimer l'allemand. Mais au moins, faites-le pour les bonnes raisons. Que la sonorité (quoi que cela veuille dire) ne vous plaise pas, d'accord (cf. le jazz), mais d'étayer votre manque de sympathie par des assertions du genre: il y a des sons (phonèmes) crachés comme le "-ch" dans "ach" (jota espagnole) et j'en veux pour preuve que même les Américains se moquent de "achtung" et que unetelle a dit que ça ce crache etc., ça frise la mauvaise foi, non? Allez, un p'tit peu quand même! A ma connaissance de la langue et de ceux qui la parlent, aucun n'a encore éructé un "aarhrhrhrhrhrhtung" devant moi. Sauf dans certains films dont l'intention est d'en contrefaire l'accent et la prononciation pour les propos de la narration (enfin, ce qui en tient lieu) et le discrédit du boche. Aussi m'a-t-on déjà répliqué, en privé, que l'allemand est une langue militaire, et donc sévère, agressive, tortueuse, crachée. Bien sûr, le dernier contact traumatisant avec cette langue remonte à l'occupation il y a 60 ans. C'étaient des militaires, précisément, qui gueulaient des ordres. Donc, rien avoir avec du bel canto. D'ailleurs, quand un sous-sergent français claque son gardavous français devant sa compagnie, ce n'est pas vraiment du Scudéry que j'entends :-o .
Mais peu importe tout ça. Ce que je retiens de ce topic, c'est la passion, ce sont les retranchements, les insurrections, les mauvaises fois et les louvoiements, les tricheries astucieux et la rhétorique partisane. Bizarre qu'une langue génère tant d'ardeur. Et c'est ce qui fait toute la richesse d'un tel forum, dont je tiens à saluer la qualité et les intervenants, quels qu'ils soient!!!

Amitiés :sun:
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kokoyaya
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Post by kokoyaya »

Corbeillon wrote:on pourra aisément m'accuser de partialité
Ben tant mieux, c'est un peu normal qu'un avis soit subjectif :)
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michka
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Post by michka »

Je suis sur Lokanova depuis peu. J'en profite pour faire le tour et je lis aussi le vieux sujets. Celui-ci me paraissait particulièrement passionnant, je me suis dit que je pourrait dire un mot aussi.
Sisyphe wrote:Ou alors nous sommes tellement intelligents que nous nous sommes mis à parler de métaphysique sans même nous en rendre compte ?
Ça me fait penser à un mot de Martin Heidegger, selon qui le grec ancien et l'allemand seraient les deux langues de l'Être.
Pour méditer l'allemand est une langue exceptionnelle.
Lorsqu'on parle de langue allemande, l'on évoque une culture lumineuse, ayant produit de choses merveilleuses dans l'art et les techniques, des réalisations qui sans la langue allemande n'auraient pas été possibles.

Quand à son apprentissage, je partage l'avis de Svernoux: c'est une langue relativement facile, son apprentissage demande juste qu'on s'y applique.
La grammaire est linéaire, logique, tout peut être défini avec beaucoup de précision. L'exemple des déclinaison est très bon: si l'on s'efforce de les apprendre par coeur, on ne les maîtrisera jamais vraiment; il faut au préalable en comprendre le fonctionnement (très simple et très rationnel), puis tout s'éclaircit. D'après mon expérience, il est beaucoup plus difficile de comprendre la différence entre simple past, present perfect et present perfect continous en anglais.
Le vocabulaire présente un avantage énorme: il est très "plastique". En peut reconstruire assez facilement la signification de mots complêxes à l'aide de mots plus élémentaires. Au premier abord, je trouve plus facile de dévine ce qui signifie Obdachlosigkeit, plutôt qu'itinerance. C'est utile aussi pour se faire comprendre, lorsque l'on est pris de court.

Quand j'avais 15 ans je ne voulais étudier que l'anglais et l'espagnol. J'ai été forcé d'apprendre le français et l'allemand. Je croyais que les deux était moches, dur l'allemand, efféminé le français. Aujourd'hui ce sont mes langues préférées.

C'était quelque part mon attitude en générale. Quand j'étais petit je disais ne pas aimer les haricots blancs ou rouges, même si je n'en avais jamais goûtés, car ils avaient un aspect que je trouvait rebutant (est-ce la faute de ma grand'mère, qui en faisait une bouillie ? :-o ). Aujourd'hui je les adore. J'aurais bien pu ne pas les aimer du tout. Juger une langue sans avoir essayé de l'étudier, c'est dire que c'est pas bon avant d'avoir goûté.

Personnellement, lorsque j'entends une langue étrangère, la seule chose qui me dérange, c'est de ne pas la comprendre. C'est pas la faute de la langue, en tout cas !
Wir brauchen keinen Appetit, wir haben den Hunger. (Bertolt Brecht)
Celine
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Post by Celine »

Aucun rapport avec le reste de l'histoire mais je voulais juste laisser mon empreinte sur ce topic... J'ai commencé l'allemand en 6e mais je ne l'ai vraiment appris qu'en 4e, je le parle bien depuis la 1e, et j'adore :love: :love: :love: cette langue. Si simple, si logique, si cadrée...
Et du jour où j'ai mis les pieds dans ce pays, cette langue étrangère a commencé à faire parti de moi, alors que l'anglais restera toujours une matière scolaire...

Voilà.
Joy24
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Post by Joy24 »

Perso j'ai commencé l'allemand en 4ème et j'en ai fait jusque ma deuxième année de licence. J'aime beaucoup cette langue, je la trouve jolie, j'aime l'écouter et je n'aime pas les gens qui estiment que allemand= guerre etc... C'est bien dommage que les élèves l'apprennent moins car c'est un plus dans l'Europe d'aujourd'hui. :hello:
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damiro
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Post by damiro »

Je crois que beaucoup de gens ont ,comme image type de l'allemand, celle donnée dans "la Grande Vadrouille" ou encore "La Vache et le Prisonnier". Dans ces deux films, la langue allemande est stigmatisée et ressemble en effet à une langue crachée, dure sans beauté.

Je n'ai jamais vraiment adhéré à cette opinion, car il suffit de ragarder ZDF, ARD, RTL 9, ou encore ARTE, pour ce rendre compte de la beauté de cette langue (qui, il est vrai n'est pas toujours aussi chantante que les langues méditerranéennes, mais conserve un tout autre charme)...

Petit bémol supplémentaire, en belgique tout dumoins, qui dit allemand dit "Rammstein". Et ce groupe, qu'on l'aime ou non, s'exprime de manière un peu plus rude "r" roulés, "ch" et "z" relativement accentués. Ce qui ajoute encore un peu plus à l'image dure de l'allemand (pour ceux qui ne le connaissent pas)...

La meilleure chose que je pourrais dire à quelqu'un qui me dépeint l'allemand comme un langue dure, sans sonorité ni mélodie, serait de regarder quelques instants le journal télévisé sur une des nombreuses cahînes allemandes.
Η γνώση σας δίνει πίσω την ελευθερία
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