beaucoup plus intéressés que d'ordinaire.

... J'ai souvenir d'une prof d'allemand (que j'ai eu quatre ans de suite) qui - en sixième/cinquième - nous faisait du vocabulaire thématique avec des images découpées dans des magazines (elle en avait des dizaines et des dizaines, à dos cartonné), par exemples les fruits, les couleurs, etc. Et il fallait obéir à ses ordre "gib mir den Apfel, gib deinem Freund die Birne", etc.
Soit (et que les pédago-fous ne crient pas au génie modernissime révolutionnaire novateur inovant créateur, les jésuites le faisaient déjà au 17e siècle). Mais elle nous faisait aussi de très sérieuses mises au point de grammaire et fallait pas rigoler. Grâce à quoi je suis sorti du collège en sachant ma grammaire allemande - alors que je n'ai jamais entendu un mot de grammaire anglaise et que ça me manque aujourd'hui cruellement.
Je suis peut-être réac, mais je ne crois pas que l'enseignement puisse être jamais ludique par lui-même.
Quant à la "motivation", je crains qu'elle ne soit souvent un masque de la "douance" socio-culturelle et de quelques autres facteurs. Les intellos à lunettes dans mon genre, à qui l'école est ce que la bouse est au bousier (leur biotope), seront toujours plus "motivés", même face aux profs pas motivants du tout.
C'est exactement mon opinion.Mais après ça, je crois qu'il faut aussi se résigner au fait qu'on ne peut pas intéresser tout le monde aux langues. Mais ça n'empêcherait pas d'apprendre quand même un minimum de bases, non ?
Je veux dire, vous pourrez m'expliquer par A + B que les maths c'est génial, utile, passionnant, me filer des supports sympas, des profs top-modèles, des voyages au pays des maths, peu importe : j'aime pas les maths et je les aimerai jamais. Mais ça m'a quand même pas empêché d'apprendre à compter, à calculer un pourcentage, à comprendre ma feuille de salaire... Bref, le kit de survie quoi.
C'est une idée fixe de notre temps : c'est scandaleux, j'ai fait X année d'anglais au collège et je ne sais pas parler anglais. Oui, mais j'ai peut-être fait autant d'année de mathématiques, et j'en ai oublié autant, voire plus. Pourtant personne ne se plaint d'avoir oublié les maths, la littérature ou les sciences nat'.
Pour l'instant, les profs sont des êtres humains et les élèves aussi - menschlich, zu menschlich. On ne peut pas faire de quelqu'un un bilingue s'il ne le veut pas. Et à douze ans, sauf exceptions agréables (pour le prof, pas forcément pour lui ), un enfant n'a pas envie de devenir bilingue, il a envie d'aller jouer avec ses copains (et c'est tant mieux !). Un élève, même bo, même très bon, même moi (

L'enseignement des langues dans le secondaire ne sert pas et ne servira jamais à faire des bilingues. Il doit donner des bases, pour permettre à ceux qui voudront continuer d'entamer dans le supérieur un véritable enseignement de langue, intensif. Et autres, de "survivre" comme dit Svernoux.
C'est d'ailleurs la même chose pour toutes les matières. Personne ne se plaint qu'on ne fabrique pas des ingénieurs dans le secondaire. Pourtant, en sept ans de formation, on aurait le temps non ?
Quant à conditionner l'obtention d'un diplôme de fin d'étude secondaire avec la réussite à un test étranger, ça amènerait effectivement à une catastrophe... sociale. Les lycées bourges ne manquent pas de fils de riches pour passer le TOEFL à huit ans. Avec une tonne de matériel, les vacances à Sydney et un anglophone à la maison, c'est facile. À condition que le pauvre cobaye accepte son destin social, mais c'est une autre affaire.