leo wrote:@ Anuanua... ça y est, j'ai lu tout ton post et je suis même allé sur Wikipédia pour savoir qui est Jacques Lacan... encore plus long que ton texte, mais j'ai résisté jusqu'au bout...
résultat pour les deux...
le prends pas mal

Et tu as réussi à comprendre quelque chose sur Lacan?
Si oui, explique-le-me-le S.T.P.
Car, selon moi, il n'y a rien à comprendre de valable dans l'oeuvre de Lacan...
...sauf le fait que c'était un hypercomplexé, un péteux de broue souffrant d'un intense sentiment d'infériorité devant la poussée des sciences de la Nature (comme la physique et son principal outil : les mathématiques), et essayant de paraître aussi "scientifique" que les physiciens et les mathématiciens.
La plupart de ses écrits sont des logorrhées (des "diarrhées verbales", si tu préfères) où il s'enivre à la recherches de termes de plus en plus impressionnants, comme si donner un nouveau nom aux choses leur donnait l'existence ou en changeait la nature pour ce qui nous plaît. Il confondait allégrement le signifiant et le signifié, créant un signifié de plus en plus insignifiant.
Lacan prétendait créer une "psychanalyse scientifique" en utilisant des équations (dont certaines sont erronées), dont il ignorait la signification pour au moins la moitié d'entre elles, et dont il n'a JAMAIS, pas une seule fois, établi le lien entre l'équation et le texte où il l'a insérée.
Il était très impressionné par la rigueur, l'étendue et surtout par les succès de la physique "non newtonienne" basée (d'après lui, ce qui est faux) sur des “
néomathématiques non-linéaires ”(sic!). Pendant un certain temps, c'était très mode de parler de choses non-newtoniennes et d'équations “non-linéaires” (oui je sais : "non-linéaire" ne prend pas de trait d'union, mais il l'écrivait ainsi). Dans tous les domaines ...sauf en physique justement! Puis, avec l'arrivée des mathématiques "non" algébriques et "non" euclidiennes (algèbres de Lie et de Boole, géométries de Riemann et de Lobachevsky, etc.), c'était très mode d'être "non". Non n'importe-quoi : non-freudien, non-euclidien, non-positiviste, non-cartésien... (tous des termes ne prennent pas de trait d'union, mais bon). Prenons cette phrase :
Lacan wrote:Une sociologie postmoderne scientifique tiendra compte des mouvements de groupe par l'utilisation de statistiques probabilistes matricielles et considérera les individus comme la physique considère les particules, en les définissant avec des équations hautement non-linéaires.
Passons sur le fait que des "statistiques probabilistes" c'est un pléonasme, et sur le fait que l'emploi d'algèbre matricielle pour fins d'analyse statistique était déjà courant en psychologie et en sociologie bien avant Lacan. (Il ne le savait peut-être pas?) Admettons que je suis une nouille ignorante en sociologie et surtout pas de taille à me mesurer à un tel "Maître". Cependant je suis prêt à tenir mon bout en physique! Et j'ignore ce qu'est une équation "hautement non-linéaire". Y a t-il des équations "bassement" non linéaires? Quant aux particules, elles sont définies avec des équations linéaires... Pas surprenant que les postmodernes aient eu de la difficulté à comprendre ...et se soient noyés dans une confusion qui, même si ça semble impensable, fit paradigme! Quel paradigme? Il est bien résumé par cet énoncé typiquement "postmoderne":
Paul Feyerabend wrote:Les résultats de la physique découlent d'un consensus social. La science est un processus social, négocié, historique et contingent (incertain, accidentel, fortuit). Une théorie fonctionne bien ou est mise de côté. Les quarks et leurs équivalents viennent de la pensée ; ils ne sont pas plus réels que les soi-disant forces de la gravité. L'Homme crée l'Univers selon sa pensée ; la physique n'est rien d'autre que l'expression de cette pensée.
(Tiré de "Against Method" de Paul Feyerabend)
Bref, on doit tout relativiser, y compris notre croyance (car ce n'est qu'une croyance) qu'il existe une réalité. Les atomes, les planètes, ce forum, le message que tu es en train de lire (si tu t'es rendu jusqu'ici) ne sont que le fruit de ta pensée. Puisque toutes nos croyances sont des interprétations de stimuli sensoriels qui peuvent aussi bien n'être qu'illusions, rien ne te prouve formellement que je l'aie écrit, ce message que tu crois lire.
Bref, c'est un retour au solipsisme du Moyen-Âge, celui qui doute de la réalité de quoi que ce soit y compris se demander "Est-ce que moi, j'existe, suis-je réellement?" Celui dont Descartes avait réussi à se déprendre en découvrant que "Je pense, donc je suis". Quatre siècles plus tard, grâces aux progrès rendus possibles par Lacan et ses disciples post-mordernes, on est rendus au même point avec des arguments (supposément) basés sur des découvertes aussi
récentes que la physique quantique, la topologie, la théorie du chaos et la théorie des nombres complexes.
(Note : la théorie des nombres complexes, confondue avec les théories récentes par les post-modernes, date des travaux de Cardan, Bombelli et Fontana, c'est à dire d'environ l'an 1545.)
Si tu veux lire un livre à la fois scientifique, rigoureux et amusant en diable, je te suggère "Impostures intellectuelles" de Alan Sokal et Jean Bricmont, aux éditions Odile Jacob. Disponible aussi gratuitement dans les bibliothèques municipales. Sokal et Bricmont ont vu drôlement clair dans cette confusion pseudo-scientifique.
P.S. Je ne voudrais pas provoquer un quiproquo concernant certaines disciplines dites "post-modernes" ici. Les imbécilités et le snobisme outrancier dont je parle est le fait de psychanalystes, sociologues et "philosophes"(???) se disant "post-modernes". Ne pas confondre avec l'architecture et l'art graphique post-modernes qui nous ont donné de belles oeuvres.