En plus j'ai l'impression que les gens (notamment les Américains) écrivent "its" pour aller plus vite, alors qu'ils savent bien que c'est it + is et qu'il faudrait donc une apostrophe. J'avais corrigé une copine là dessus une fois, elle ne comprenait même pas pourquoi je lui faisais la remarque, alors que par ailleurs l'orthographe ne lui posait aucun problème.
Je me souviens d'un article expliquant de manière assez détaillé qu'une part affolante de la population anglophone ne faisait la plus la différence entre entre -s de pluriel, 's de génitif etc. Ecrivant l'un ou l'autre au petit bonheur...
Pour ce qui est de la simplicité de l'anglais, voici quelques données à prendre en compte, plutôt qu'une multiplicité d'exemple :
- les correspondances graphème-phonèmes : il me semble que si l'on prend en compte la totalité des combinaisons, on arrive à peu près au même chiffre : plus de mille dans chaque langue (j'ai le chiffre quèque part, le retrouve plus). Sachant que ce chiffre prend en compte, par exemple, la prononciation [sia] de -thia dans "Forsythia", qui en est l'unique exemple.
Si l'on se contente des graphies "productives", il y en a environ 240 d'exposées dans mon dico encyclopédique de l'orthographe...
Si quelqu'un a un chiffre pour l'anglais, je suis preneur ; je suis à peu près sûr que l'on les dépasse.
- Chaque langue a une difficulté particulière. L'anglais ne connaît pas les "morphogrammes muets" du français, autrement dit les lettres non prononcées à valeur grammaticale (-s, -e, -t, -ent, etc.). Honnêtement, dans 70 % des cas, cette difficulté est anecdotique : toute personne maîtrisant un tant soit peu le français saura que dans : "les souris que les petits chats ont mangées", il ne faut lire ni le de petits ni le e de mangée. Restent 30 % de cas proprement délirants, vous connaissez mon exemple : "pendant que les poules du couvent couvent, il faut que nous portions les portions au président de ceux qui président" (d'où ma haine rentrée devant tous ceux qui veulent nous imposer le "chat" - c'est trop tard, je sais).
En revanche, les lettres agrammaticales (le t de petit) posent un problème plus important. Cela étant, leur régularité est quand même assez grande (les finales, globalement, on ne les prononce pas), et très franchement, la quantité de lettres parasites abandonnées par la prononciation ou même qui n'ont jamais existé est la même en français qu'en anglais. psychologist [saikolodjist] ou should [Sud] ne sont pas plus absurdes que oignon [onjõ] ou temps [tã].
Mais le français possède en revanche un système phonétique largement plus simple que l'anglais. Passe encore pour les consonnes, mais les voyelles, je connais peu de français qui les sache toutes faire, et qui distingue un schwa (le e de le) d'un [Λ] d'un e central [a "à l'envers"]. etc. Et je ne suis pas sûr que les anglophones le fassent non plus. Donc, quand tu dis, Pixel, qu'on peut plus facilement deviner l'orthographe d'un mot quand on l'entend, encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'on appelle entendre...
Alors, [jyst pur rir] et [d3Λst fC: fΛn]*
*au passage vous noterez que l'on peut faire presque toutes les lettres de l'API français sur un clavier informatique, alors que pour l'anglais il faut ruser - le C à l'envers peux pas le faire
1. J. Joyce avait écrit un petit texte (que je n'ai jamais retrouvé) où il proposait de réformer l'orthographe anglaise en écrivant "ghoti" pour "fish" (gh = f, comme dans enough, o = i comme dans women, ti = sh comme dans nation).
2. Plusieurs de mes profs de littérature sont particulièrement "[spi:d]" (ce qui se justifie quand on prépare un concours), et ne cessent de citer des noms de critiques passionants qui ont critiqué de manière criticable des articles critiques envers la critique précédente sur telle auteur. Que les noms soient français, comme c'est le cas pour 4 auteurs sur 6, ou anglais pour Cyrano de Bergerac et Louise Labé, qui ont eu le malheur d'être respectivement homosexuel et femme, et donc victimes toutes désignées des envahissantes
gender studies américaines,
il est strictement impossible de noter un nom propre, même "bête", entendu à l'oral, en anglais comme en français (Durand, Durant, Durrant, D'Urand, Du Rang, Du Ranz ; Shaever, Sheever, Sheaver, Shalver, Shawver)...
... J'ai pris l'habitude d'écrire le nom en API et de vérifier après.
UNE CHOSE EST SÛRE : les deux orthographes les plus c*** du monde sont l'anglaise et la française, qui toutes deux se sont bloquées au 12e siècle.
[sizif]