Que lisez vous ces jours-ci?

[Maïwenn]

Moi je viens de commencer Gabrielle, le tome 1 de Le goût du bonheur de Marie Laberge. Je me demande si ce n'est pas la première fois que je lis un auteur québécois !

[svernoux]

Tiens bonne question, je ne crois pas en avoir lu non plus !

[leo]

je suis bien plus léger...

"Mots d'excuse", les parents écrivent aux enseignants, de Patrice Romain... que dire ? trop drôle ou affligeant pour nos amis enseignants du forum, je sais pas si je peux vous en publier un extrait
allez, j'essaye...

[Dada]

L'arroseur arrosé!

[svernoux]

Ouais, effectivement on sait pas s'il faut en rire ou en pleurer !

[Sisyphe]

La page que tu as scannée est assez représentative de ce que j'ai toutes les semaines, et encore, je refuse d'être professeur principal (bon, en fait, chaque année, je le suis "officieusement", car selon une dérivée de la loi de Murphy, chaque fois que je refuse d'être PP d'une classe, le PP titulaire se casse la jambe, perd sa femme, part en dépression, attrape la grippe aviaire ou se fait enlever par les extraterrestres. Et comme je ne résiste jamais aux yeux de chien battu de mon proviseur en plein désarroi, surtout quand deux heures plus tôt je l'ai séquestré avec violence pour des questions syndicales, je finis toujours par dire "bon, d'accord, je veux bien faire office de, tant que Mme Trucmuche est absente" - donc au final, autant d'emmerde, mais sans la prime qui va avec. En fait, je crois que je suis maudit... D'ailleurs les collègues ne veulent plus monter sur un bateau avec moi).

Enfin bref, j'ai eu droit à tout ce qu'il y a sur la page. Y compris le parent qui enfonce son gamin "vous avez bien raison, il est nul, il ne fait rien, faut lui mettre des mauvaises notes, le punir encore plus, le frapper, le..."

[ElieDeLeuze]

C'est étrange, je n'ai jamais vu un parent ne pas défendre sa progéniture. Souvent, c'est surtout pour être sûr que je ne les rende pas responsables en tant que parents. S'ils savaient comme je m'en fous, de leur vie!!
Par contre, dans le genre gratiné, il y a surtout les parents qui prennent rendez-vous pour vous expliquer pendant une demi heure après votre journée de boulot comment faire votre travail. Je refuse maintenant de rencontrer des parents seul. Je veux au moins un sous-directeur de quelque chose comme témoin. Si vous saviez ce que les parents se permettent quand il n'y a ni trace écrite ni témoin... morceaux choisis:

- Mais enfin, si Julia est toujours distraite par les autres, c'est bien que vous ne savez pas tenir votre classe.

- Monsieur, un tel sujet, c'est au moins niveau universitaire, je le sais, ma tante était prof.

- Vous ne tenez pas compte des points positifs, vous ne regardez que ce qui ne va pas.

- On se demande vraiment si vous aimez vos élèves à toujours leur en demander plus.

- Vos cours sont trop difficiles. Mon fils est bilingue, il est allé à la maternelle en France avant de faire son primaire à Bâle (il était en terminale quand sa mère m'a sorti ça).

- Mais vous ne pouvez pas leur faire lire ce livre, c'est trop vieux... au moins trois cents ans (C'était Schiller)

et le pire pour la fin, j'ai mis fin à l'entretien sur le champs:
- Vous êtes le seul prof qui se plaigne de ma fille, c'est donc que c'est vous le problème.

[Sisyphe]

C'est étrange, je n'ai jamais vu un parent ne pas défendre sa progéniture. Souvent, c'est surtout pour être sûr que je ne les rende pas responsables en tant que parents. S'ils savaient comme je m'en fous, de leur vie!!

Comme je te le disais, moi j'ai tout eu, d'une extrême à l'autre : de l'agression presque physique (qui me vaut depuis le respect absolu de mon sous-chef, car la situation aurait pu tourner au drame) à propos d'une broutille tellement miscroscopique que je l'avais carrément oubliée et ce dans une classe où tout se passait merveilleusement, au parent qui me demandait de f*tre des baffes au gamin, alors que moi je me sentais coupable de me faire autant bordéliser et de perdre aussi souvent mon calme. Sans parler de situations tellement abracadabrantesquiformoïdes que je ne peux, au nom du devoir de réserve, vous en faire part.

Mais nous enseignons toi et moi dans des contextes très différents, je crois.

Cela étant, je n'ai aucune rancoeur contre les parents, y compris ceux qui m'ont agressé. Mansuétude qui est peut-être un signe de jeunesse ( euh, là je ne sais pas très bien si je viens de me traiter moi-même de jeune crétin ou si je viens de traiter Elie de vieux con ! ). Je suis plus effrayé par la peur et le malaise que je lis dans leurs yeux presque systématiquement, comme s'ils traversaient leur vingtaine d'années de parents comme un soldat traverse un no man's land sous les schrappnels.

Toi, tu as le modèle bourgeois, persuadé que s'il n'investit pas chaque recoin de la vie scolaire de son enfant, jusqu'à la poussière des craies du tableau, ce dernier finira SDF. Les miens arrivent souvent au lycée avec leur propre passif vis-à-vis de l'école, et projettent sur moi un mélange de ressentiment (contre une institution qu les a rejettés) et de culpabilité (de transmettre leur échec scolaire à leurs enfants). Et ce qui est narcissiquement dur pour moi, c'est de devoir admettre que l'institution à laquelle je suis fier d'appartenir, l'enseignement, peut être à un moment donné une forme de violence sociale.

Or, pour en revenir au sujet, c'est un peu ce qui me met mal à l'aise dans le bouquin de Léo (que j'ai aperçu en librairie aussi). Evidemment, on rit, c'est tellement gros, j'ai été le premier à me fendre la poire. Mais en même temps, je trouve qu'il y a quelque chose de malsain à exposer ainsi les fautes "orthographico-morales" des parents. Au fond, ça laisse penser que, par réciproque, les parents "qui savent y faire" sont aussi ceux qui ne font pas de fautes de grammaire. Bref, c'est exactement ce que pensent toutes les Marie-Chantal des quartiers bourges.

Je préfère mes cas sociaux.

[ElieDeLeuze]

C'est exactement ça, Sisyphe.

Je lis les essais de Lichtenberg. Ne me dites jamais que les Allemands n'ont ni esprit ni ironie, car Lichtenberg est un peu le Voltaire germain. En tout cas pour le ton. Le plaisir de l'esprit et de la maitrise de la langue me ravit.

[svernoux]

Je viens de terminer Les fleurs bleues de Queneau. J'ai vraiment bien aimé cette explosion de fantaisie !

[leo]

je suggère qu'Elie et Sisyphe écrivent un livre... on a toute la matière néçessaire sur ce forum et je ne veux pas plagier

[Beaumont]

Et si Elie et Sisyphe ont envie d'enseigner dans un pays lointain, je ne saurais trop leur recommander la Thaïlande, où l'uniforme des étudiantes est soi-disant le plus sexy au monde (dixit un sondage japonais).

Quant à moi j'ai entrepris de lire l'intégralité des oeuvres de Simenon, et après une dizaine de romans je me régale toujours autant !

[Manuela]

Je viens de terminer Les fleurs bleues de Queneau. J'ai vraiment bien aimé cette explosion de fantaisie !

C'est un livre que j'ai adoré ! Qu'est-ce que j'ai rigolé avec les Compagnies Royales de Sécurité (CRS), les amoureux qui faisaient la ventouse, Lamélie, Steph et Stène... je vais peut-être le relire, tiens !

PS : Passionnant débat que celui des profs... ayant été prof moi-même à une époque révolue, cela me rappelle bien des choses !

[miju]

Je viens de finir Ouf Ouf Ouf "Traité du zen et de l'entretiten des motocyclettes" de Robert Pirsig.
Je n'ai pas souvenir d'avoir abandonné un livre en cours de lecture, mais là j'ai vraiment du me forcer pour aller au bout. Peut être qu'à l'époque où la philo m'intéressait j'aurai accroché?
L'avez vous lu ?

Demain je vais à la bibliothèque et prendrai Les fleurs bleues de Queneau.

[svernoux]

Je viens de m'inscrire à la bibliothèque ! Pas celle de mon village vu qu'il n'y en a pas, mais celle du village voisin. Elle est pas bien grande, mais ça devrait suffire pour au moins un an
2011, opération : je comble mes lacunes. J'ai donc pris les Misérables (lu aucun Hugo de ma vie )
Au programme également : Verne et Proust (si je les trouve), non lus également.

J'ai aussi pris un bouquin contemporain que j'espère prometteur, je vous dirai quand je l'aurai lu...