
Qui a écrit ce texte ? [jeu]
Nemo hic est sed ego hic sum (I, me and myself) 
Merci pour votre patience (qui va bientôt être récompensée
) , j'ai eu quelques absences...
Voici donc la chose :


Merci pour votre patience (qui va bientôt être récompensée

Voici donc la chose :
A vos claviersC'est alors que, mettant de l'ordre dans sa maison, comme dit la Bible, il fit une expérience dont l'attente avait été, somme toute, sa véritable occupation. Il s'était mis dans l'agréable obligation de réinstaller entièrement à neuf, et à sa guise, la petite propriété laissée à l'abandon. De la restauration fidèle à l'irrespect total, il avait le choix entre toutes les méthodes, et tous les styles, des Assyriens au cubisme, se présentaient à son esprit. Quel choix fallait-il faire? L'homme moderne naît en clinique et meurt en clinique il faut que sa demeure ressemble à une clinique! Cet impératif venait d'être formulé par un architecte d'avant-garde, tandis qu'un autre, réformateur de l'aménagement exigeait des parois amovibles sous prétexte que l'homme doit apprendre à vivre en confiance avec son semblable et cesser de s'en isoler par goût du séparatisme. Des temps nouveaux venaient de commencer (il en commence à chaque minute) : à temps nouveaux, style nouveau! Par bonheur pour U., le petit hôtel dans l'état où il le trouva, possédait déjà trois styles superposés, de sorte qu'il était vraiment impossible, dans de telles conditions, de satisfaire à toutes ces exigences à la fois; il ne s'en trouva pas moins profondément ébranlé par la responsabilité de cette maison à installer, et une menace qu'il avait pu lire plus d'une fois dans des revues d'art : « Dis-moi comment comment tu es logé et je te dirai qui tu es » planait sur sa tête. Après un examen approfondi de ces revues, il décida qu'il aimait encore mieux prendre lui-même en main l'aménagement de sa personnalité, et il se mit à dessiner son futur mobilier. Mais à peine avait-il imaginé quelque forme expressive et puissante qu'il songeait qu'on pourrait tout aussi bien la remplacer par une forme fonctionnelle, svelte et robuste comme une machine; quand il projetait une forme de style béton armé, comme émaciée par sa propre puissance, il se rappelait les formes maigres, avant-printanières, d'une fillette de treize ans, et commençait à rêver au lieu d'agir.

Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
- Sisyphe
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Pour le latin, non, ne me demandez pas de traduire, c'est intraduisible, et de l'ordre de la privatus jocus ( <- si, si, c'est du vrai latin !)
Bien, quelques constatations :
- le texte est postérieur au cubisme puisqu'il est mentionné dans le texte.
- il est aussi question du béton armé. Certes utilisé par les architectes de renom depuis l'entre-deux-guerre, mais ça sent plutôt l'après années 60.
Un certain humour dans le "vous allez voir, je vais pas vous faire de clichés, hein ?"
Amélie Nothomb ?

- le texte est postérieur au cubisme puisqu'il est mentionné dans le texte.
- il est aussi question du béton armé. Certes utilisé par les architectes de renom depuis l'entre-deux-guerre, mais ça sent plutôt l'après années 60.
Un certain humour dans le "vous allez voir, je vais pas vous faire de clichés, hein ?"
Amélie Nothomb ?
Beau début d'enquête Sisyphe Holmes 
)



Correct !Sisyphe wrote:- le texte est postérieur au cubisme puisqu'il est mentionné dans le texte.
Brillante analyse mais il s'agit justement de ce "jeune" béton * (paradoxalement armé entre les deux guerresSisyphe wrote:- il est aussi question du béton armé. Certes utilisé par les architectes de renom depuis l'entre-deux-guerre, mais ça sent plutôt l'après années 60.

Alors là j'ai rien compris, inspecteurSisyphe wrote:Un certain humour dans le "vous allez voir, je vais pas vous faire de clichés, hein ?"

* et donc, nonSisyphe wrote:Amélie Nothomb ?

Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
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C'est la phrase : " « Dis-moi comment comment tu es logé et je te dirai qui tu es »", qui en soit est assez clichtonneuse (dis moi comment tu X et je te dirai qui tu es). Mais plutôt que d'expliquer de manière plan-plan comment le narrateur va aménager son intérieur à-l'image-de-sa-personnalité (ce qui serait à peu près du Marie-Claire), l'auteur introduit une certaine dose d'ironie, ce me semble.
De même "Des temps nouveaux venaient de commencer" = cliché, mais "il en commence à chaque minute" = ironie.
*
Continuons l'enquête : la phrase en question me ferait penser à un texte écrit en français, puisque c'est au moins un cliché en langue française (il me semble toutefois qu'une formulation semblable existe en anglais). Je suis toutefois gêné par "avant-printanières", dont je doute qu'il soit dans Littré. Ce néologisme pourrait être un terme étranger intraduisible, mais paradoxalemenent ça tendrait plutôt à me faire penser une fois de plus que le texte est écrit en français, par un auteur aimant à jouer avec sa langue.
Donc : entre-deux-guerres, français ou à la rigueur anglais.
Européen en tout cas : puisque "l'hôtel" est "sa" maison, c'est donc qu'il s'agit d'un hôtel particulier. C'est plutôt européen commme concept (les Américains BCBG ont soit des propriétés, soit des "lofts", pas des hôtels particuliers).
*
Encore une fois, tu aimes les monologues intérieurs (ou : d'intérieurs
). Pas Gide : c'est écrit en français....
Les auteurs de l'entre-deux-guerre y'en a beaucoup et pas beaucoup à la fois (y'en a eu beaucoup, mais combien d'oubliés... A moins que tu n'aies poussé le vice jusqu'à puiser dans l'un de ces oubliés).
Jules Romains ?
De même "Des temps nouveaux venaient de commencer" = cliché, mais "il en commence à chaque minute" = ironie.
*
Continuons l'enquête : la phrase en question me ferait penser à un texte écrit en français, puisque c'est au moins un cliché en langue française (il me semble toutefois qu'une formulation semblable existe en anglais). Je suis toutefois gêné par "avant-printanières", dont je doute qu'il soit dans Littré. Ce néologisme pourrait être un terme étranger intraduisible, mais paradoxalemenent ça tendrait plutôt à me faire penser une fois de plus que le texte est écrit en français, par un auteur aimant à jouer avec sa langue.
Donc : entre-deux-guerres, français ou à la rigueur anglais.
Européen en tout cas : puisque "l'hôtel" est "sa" maison, c'est donc qu'il s'agit d'un hôtel particulier. C'est plutôt européen commme concept (les Américains BCBG ont soit des propriétés, soit des "lofts", pas des hôtels particuliers).
*
Encore une fois, tu aimes les monologues intérieurs (ou : d'intérieurs

Les auteurs de l'entre-deux-guerre y'en a beaucoup et pas beaucoup à la fois (y'en a eu beaucoup, mais combien d'oubliés... A moins que tu n'aies poussé le vice jusqu'à puiser dans l'un de ces oubliés).
Jules Romains ?
L'auteur est européen en effet... mais pas français. Ni anglais d'ailleurs
La richesse de la langue s'explique sûrement part le fait que le traducteur est lui même un poète et un écrivain. Cependant il n'est pas français non plus
. Bon c'est vrai que c'est pas Céline mais ces insinuations (répétées
) d'archaïsme... Qui aurait un émoticône pour "pffffff" ?
Conclusion : ce n'est pas non plus Jules Romains

La richesse de la langue s'explique sûrement part le fait que le traducteur est lui même un poète et un écrivain. Cependant il n'est pas français non plus

Encore une pique pour ce pauvre AndréPas Gide : c'est écrit en français....


Conclusion : ce n'est pas non plus Jules Romains
Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
Ja wohl (je n'en dirai pas plus puisque mes connaissances en allemand se limitent à peu de choses près à çaMaïwenn wrote:Est ce que c'est un écrivain de langue allemande ?


Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
Non ce n'est pas une femme mais c'est un compatriote du prix Nobel 2004Maïwenn wrote:Est-ce un texte de Elfride Jelinek ?
Ou du moins, est ce que l'auteur est une femme ?

(C'est Elfriede Jelinek, non ?)
Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
pafff
Nemo wrote:Non ce n'est pas une femme mais c'est un compatriote du prix Nobel 2004Maïwenn wrote:Est-ce un texte de Elfride Jelinek ?
Ou du moins, est ce que l'auteur est une femme ?
(C'est Elfriede Jelinek, non ?)


Nulla die sine linea.
Oups j'avais oublié de vous répondre 
eux c'est pratiquement 2 générations après notre auteur...
Je crois que tu as mal lu Laura : j'ai répondu à Maïwenn que l'auteur était un compatriote de Elfride Jelinek (prix Nobel 2004), mais pas qu'il avait reçu ce prix 


Maïwenn wrote:Je rends sont e à Elfriede, et je propose ses copains Thomas Bernhard et Peter Handke

Laura wrote:Nadine Gordimer? (...) Coetzee


Je n'ai pas saisi tout le sens de ta remarqueLaura wrote:Je suis completement folle. Je me souviens de Coetzee....., mais j'ai aucune idée sur l'auteur de la pièce.

Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]