Moins un anglicisme, à mon avis, qu'une évolution médiatique : on attend plus d'un film qu'il ait du succès, c'est-à-dire qu'il le reçoive a posteriori, du fait du jugement du spectateur subséquemment à sa vision ; on attend au contraire qu'il le fabrique, quasiment a priori, par le buzz (autre anglicisme) qu'on aura su provoquer au moment de son "lancement" et grâce à la "promo" d'icelui.ElieDeLeuze wrote:Drucker, M. a dit : "Le film va faire un succès."
Ben non, pas "faire" un succès, en "avoir" peut-être. On l'accuse d'anglicisme stupide ou bien vous avez un autre chef d'accusation ? Mise en examen immédiate.
J'ai lu qu'autrefois, les distributeurs jugeaient d'un film en faisant "remonter" les chiffres le samedi soir suivant sa sortie (note : en France, les films sortent le mercredi, j'ignore s'il en est ainsi ailleurs) ; la question étaient "est-ce que les spectateurs-par-hasard du mercredi-jeudi (les cinévores qui voient tout, les compulsifs qui vont systématiquement voir le film de la salle B à la séance du jeudi 14h, les ados donnant RDV à leurs copains/ines pour ne rien voir du film, les profs qui n'ont pas cours le jeudi après-midi et qui veulent oublier leurs paquets, leur inspecteur et leur existence, etc.

Aujourd'hui, les distributeurs font remonter les chiffres le mercredi à 17 heures, après une séance. La question est : "est-ce qu'on a bien fait la promo/le buzz/le launch ?"
Cela étant, pour te répondre sur un plan juridique et en latin :
a) De minimis non curat praetor (le procureur ne s'occupe pas des petites choses) ; une mise en examen ni même un véritable énervement ne s'imposent ici.
b) Volenti non fit injuria (à celui qui consent, on ne peut commettre d'outrage) : si tu t'abaisses à regarder Drucker et la télé française, tu n'as pas le droit de te plaindre ensuite !

c) Die dominico sunt dissertationes professoribus corrigendi ! Alors, hop, au boulot, on m'éteint tout de suite cette télévision débilitante et remplie de faute de langue et on se met à ses copies qui sont euh... débilitantes et remplies de faute de langue, mais au moins, il n'y a pas Drucker dedans.