Donc, si j'ai bien compris, nous disons : homme, autrichien, ayant vécu deux générations avant Thomas Bernhard et Peter Handke. Susceptible de parler d'architecture, et écrivant dans l'entre-deux-guerre.
Merci Sisyphe : j'étais sur le point de partir à son enterrement
Sisyphe wrote:Donc, si j'ai bien compris, nous disons : homme, autrichien, ayant vécu deux générations avant Thomas Bernhard et Peter Handke. Susceptible de parler d'architecture, et écrivant dans l'entre-deux-guerre.
Stefan Zweig ?
Ah! ta logique toute holmessienne a encore frappé ...mais ce n'est pas Stefan Zweig
Enfin c'est quand même son exact contemporain... à une année près
Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
Aucun des hommes hardis de l'Occident n'a porté ici le sens du temps qui se déroule, ni la théocratie étatique, ni cette éternelle activité qui se nourrit d'elle-même. Nul n'a touché cette terre autrement qu'en conquérant, en ennemi, ou en visiteur indifférent. Les saisons coulent sur les labeurs paysans, aujourd'hui comme trois mille ans avant Jésus Christ. Nul message, ni humain ni divin, n'a touché cette pauvreté tenace. Nous parlons un langage différent ; notre langue est presque incompréhensible ici. Les grands voyageurs n'ont pas dépassé les frontières de leur propre monde ; ils ont parcouru les sentiers de leur âme et ceux du bien et du mal, de la moralité et de la rédemption. Le Christ est descendu dans l'enfer souterrain du moralisme judaïque pour en briser les portes temporelles et les sceller dans l'éternel.
Mais sur cette terre sombre, sans péché et sans rédemption, où le mal n'est pas un fait moral, mais une douleur terrestre, qui existe pour toujours dans les choses mêmes, le Christ n'est jamais descendu. [...].
Last edited by Sisyphe on 14 Mar 2005 15:22, edited 1 time in total.
Super encore un jeu avec Sisyphe : je ne fais que ça ce soir
Mais sur cette sombre, sans péché et sans rédemption, où le mal n'est pas un fait moral, mais une douleur terrestre, qui existe pour touours dans les choses mêmes, le Christ n'est jamais descendu. [...].
"Mais sur cette terre sombre", je suppose
(et toujours/touours)
Bon y a du boulot
J'ai eu du mal à distinguer au début le métaphorique du descriptif. Mais les "labeurs paysans" ancrent bien le texte dans la réalité.
Pour l'époque on a une fourchette de 20 siècles et des poussières
Est-ce que le texte original est en français?
XIXe ou XXe (pas facile vu le nombre d'indices : un peu maigrichon ton extrait )
L'ensemble de l'ouvrage est un récit de voyage ou pas ?
Voila déjà pour commencer à défricher (et à déchiffrer).
Un télescopage soudain Christ/XIXe siècle me fait penser à Renan. Mais bon c'est vraiment pour dire quelque chose
Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
Bien : c'est un auteur non-français du XXe siècle, ai-je dit. D'une certaine manière, c'est un récit de voyage... mais statique.
Comme indice, j'ajoute que l'auteur est surtout connu pour cette oeuvre-là, même s'il a aussi écrit un roman et un essai (que je n'ai pas lus). Ce n'est d'ailleurs pas uniquement un écrivain.
L'oeuvre est certainement plus connue que l'auteur.