Page 1 of 1
"évocati"
Posted: 13 Jul 2006 12:10
by goodvibs
Bonjour a tous!
J'ai remarqué que des personnes s'y connaissaient beaucoup en culture romaine/grec, d'ou ma question :
qu'est ce que c'est le terme "évocati" (je ne sais meme pas la l'écriture exacte) ???
Ma question vient du fait que dans la série "Rome", un des personnage se voit proposer la fonction d'évocati , or je ne trouve pas ce mot.
Est ce un terme ancien, français (dur de faire la difference dans une serie entre les termes d'origine, d'origine traduit, ou mis a jour

).
Et si vous connaissez cette serie, j'aimerai savoir aussi si historiquement elle tient la route ??? (par exemple que Rome etait dirigée par Jules Cesar et "Pompei" en meme temps? que Pompei a vraiment fuit rome ? ....)
Merci beaucoup de vos réponses et de vos éclaircissement

Posted: 13 Jul 2006 12:40
by Manuela
Salut,
Les latinistes du forum seront en mesure de te donner la réponse, s'il y en a... Quant à la qualité de ce péplum que je n'ai pas vu, car je n'ai pas de télé, tu trouveras des chroniques à se tordre de rire dans Le Monde.fr (signées Dominique Dhombres)
Posted: 13 Jul 2006 13:18
by goodvibs
Merci pour l'info pour le Monde. Vais essayer de trouver quelqu'un qui a acces aux archives payantes

Posted: 13 Jul 2006 14:37
by Anne345
evocati : vétérans licenciés qui servent en volontaires auprès du chef
Posted: 13 Jul 2006 15:32
by goodvibs
merci pour la définition !

Posted: 13 Jul 2006 19:36
by Sisyphe

Pas grand-chose à rajouter. On traduit en effet généralement par "les rengagés". C'est-à-dire ceux qui, passé le temps légal de conscription obligatoire décident volontairement de "rempiler"...
... Le temps de conscription obligatoire étant lui-même très long : on est débarassé de ses obligations vers 40 ans je crois (bon en fait je suis loin de mes livres en ce moment donc je suis un peu bête).
Le mot est ici au pluriel et doit s'écrire sans accent, le singulier est "evocatus". Formellement, c'est le participe passé du verbe "evocare".
... Quant au feuilleton, il est loin d'être mauvais mais a) j'ai pas le temps tout de suite (pause miam) et b) on pourrait en parler dans Art & Littérature
Sisyphe.
Posted: 13 Jul 2006 23:10
by goodvibs
Il y a une faute dans la serie alors car ils disent bien : "
Il est evocati"
En tout merci beaucoup de tes lumieres!

Tout ceci est bien passionnant!
Posted: 14 Jul 2006 00:28
by Manuela
J'ai l'abonnement au Monde, je publie ici les articles dont je t'ai parle...
Orgies romaines et accent british
Article paru dans l'édition du 01.07.06
QUOI DE NEUF à la télévision ? Le péplum ! C'était l'idée des producteurs de la chaîne américaine HBO, qui, en collaboration avec la BBC, se sont lancés dans un projet grand comme l'antique : « Rome », série à gros budget, avec foule de figurants, reconstitution de batailles et décors haut de gamme.
Mais attention ! Pas l'Antiquité chaste et vaguement élégiaque de Puvis de Chavannes. Du saignant, du cru, et même du très cru. Orgies romaines à tous les étages ! Javelots qui s'enfoncent dans les chairs, os qui craquent et sang qui gicle ! Le militaire est sanguinaire, et la Romaine est souvent coquine.
Tout ce monde tue et fornique avec la plus vive allégresse. Avec une préférence marquée, côté sexe, pour le coitus a tergo, un détail qui n'est pas dû au hasard mais serait le fruit, comme le reste, de recherches approfondies, expliquent sans rire les auteurs du scénario.
Canal+ diffusait, jeudi 29 juin, les deux premiers épisodes de la première saison, qui en compte douze. Chaque jeudi, jusqu'au milieu de l'été, le téléspectateur est donc invité à se plonger dans un univers plus impitoyable encore que celui de Dallas et nettement plus osé.
L'action commence en 52 avant Jésus-Christ. César a vaincu les Gaulois. Ses soldats, lourds de butin, voudraient bien rentrer à la maison. Pompée, auréolé de ses conquêtes en Espagne et en Syrie, est le maître à Rome. Il s'inquiète des largesses accordées au peuple par le héros de la guerre des Gaules. La guerre civile commence lorsque César franchit le Rubicon, simple ruisseau où pêche un enfant. Avec lui, deux soldats de la treizième légion. C'est à travers leurs yeux qu'est vue l'histoire en train de se faire.
Ce ne sont pas des personnages totalement inventés. « Erant in ea legione fortissimi viri centuriones », écrit César dans La Guerre des Gaules (livre V, chapitre XLIV). « Il y avait dans cette légion deux centurions d'une grande bravoure. » Lucius Vorenus, le militaire droit et honnête, et Titus Pullo, le soudard. Ils sont dissemblables et inséparables. Le premier rentre chez lui, où sa femme est censée l'attendre. Le second va directement au bordel. Dans un cas comme dans l'autre, le retour ne se passe pas comme prévu.
Et tout cela dans une Rome qui ressemble davantage à une ville du tiers-monde, grouillante, insalubre et agitée, qu'à la capitale hiératique de l'Empire, peuplée de citoyens drapés dans leurs toges. L'éclairage est souvent sombre, le rouge domine. Le clou, c'est l'accent distingué des acteurs, majoritairement britanniques, qui retrouvent tout naturellement des élans shakespeariens. Cela, au moins, est authentique.
DOMINIQUE DHOMBRES
Posted: 14 Jul 2006 00:32
by Manuela
Péplum et sitcom à Rome
Article paru dans l'édition du 08.07.06
CÉSAR poursuit implacablement son destin, chaque jeudi soir, sur Canal Plus. Il a les traits anguleux de l'acteur britannique d'origine irlandaise Ciaran Hinds. Concoctée par la BBC et la chaîne câblée américaine HBO, « Rome » est la série la plus chère de l'histoire de la télévision. Du péplum, mais singulièrement épicé. Le rouge domine, celui des étendards et des manteaux militaires, mais aussi du sang qui gicle comme dans un abattoir. Et la Romaine n'est décidément pas bégueule. Une mention, dans ce domaine, pour la nièce de César, la belle Atia, dont les auteurs du scénario font une véritable Messaline, alors que Tacite la décrit comme un modèle de vertu. Elle est loin d'être la seule. Rome a l'aspect d'un immense lupanar, d'un cloaque aussi, dans lequel les poules picorent au milieu des ordures.
C'étaient, jeudi 6 juillet, les épisodes 3 et 4 de cette série qui en compte douze. César, qui a franchi le Rubicon, marche sur Rome avec une seule légion. Pompée est obligé de fuir précipitamment et piteusement vers le sud, accompagné de Caton, de Cicéron et d'une partie du Sénat.
Il y a ceux qui partent et ceux qui restent. Brutus suit Pompée, qui se présente comme le défenseur de la République, alors que sa mère, Servilia, amoureuse de César, reste sur place. Celui-ci fait donc son entrée dans une ville à moitié vide. Cela ne l'empêche pas de donner le soir même une grande soirée mondaine, à laquelle il invite le chef des augures. Pour une coquette somme, il s'assure ainsi que les sorts, consultés le lendemain, lui seront favorables...
Ainsi va Rome, entre un sacrifice aux dieux, deux combats au glaive et trois orgies. On passe beaucoup de temps à table, à boire du vin et à manger toutes sortes de choses délicates, parmi lesquelles des huîtres et des testicules de taureau. Le peuple banquette aussi. En particulier le centurion Lucius Vorenus, qui a décidé de se lancer dans le commerce et de reconquérir le coeur de sa jeune épouse, délaissée pendant les huit années qu'il a passées en Gaule sous les ordres de César. Le péplum, cette fois, tourne sitcom. Lucius Vorenus et sa femme s'interrogent très sérieusement sur l'avenir de leur couple.
Le centurion demande conseil à son meilleur ami et camarade d'armes, nettement plus expérimenté. Ce n'est pas tous les jours que, dans une série coproduite par la BBC, l'existence du clitoris est révélée à un militaire romain ébahi. Ce cours de rattrapage en matière d'éducation sexuelle ainsi administré au centurion candide à la lueur d'un feu de bivouac est un des moments les plus surréalistes de cette série, qui en promet d'autres du même tonneau.
DOMINIQUE DHOMBRES
En fait si tu peux y avoir accès, les commentaires des lecteurs sont excellents ! (tu n'as pas besoin d'être abonné si tu lis la colonne de Dhombres la semaine où elle est publiée).
Posted: 14 Jul 2006 17:17
by Sisyphe
Pour l'aspect artistique, j'ai ouvert un sujet ici :
viewtopic.php?t=15699
Posted: 15 Aug 2006 23:57
by goodvibs
Et question bete mais le mot "péplum" vient d'ou ??
Posted: 16 Aug 2006 19:01
by damiro
goodvibs wrote:Et question bete mais le mot "péplum" vient d'ou ??
Pas bête du tout, je l'apprends au passage.
Selon le
TLF:
CIN. Film ayant pour sujet un épisode de l'Antiquité ou des aventures (réelles ou fictives) se passant pendant l'Antiquité. L'Italie invente le «peplum», c'est-à-dire l'épopée historico-légendaire à grand spectacle (...). On construit les remparts de Troie, on déploie les légions romaines, on jette les chrétiens aux lions (Encyclop. univ. t.4 1969, p.497). Pour nos longues soirées d'hiver, la vidéo nous a mitonné du cinéma à grand spectacle sagas, péplums, histoire, aventures, documents , à louer ou à acheter (Le Nouvel Observateur, 27 janv.-2 févr. 1984, p.13, col. 1).
Empr. au lat. peplum, neutre, et peplus, masc. (gr. πέπλος, πέπλον [ce dernier seulement att. au plur. πέπλα]) «vêtement primitif des femmes grecques; en particulier vêtement de Pallas, d'Athena; manteau de cérémonie; vêtement de dessus, un peu ample». Fréq. abs. littér. Peplum: 24. Peplos: 10
Posted: 26 Aug 2006 12:53
by goodvibs
merci pour la réponse
Donc a l'origine peplum serait une espece de Toge

Posted: 26 Aug 2006 16:06
by Sisyphe
goodvibs wrote:merci pour la réponse
Donc a l'origine peplum serait une espece de Toge

Un vêtement antique, oui, mais différent de la toge proprement dite.
Vous en trouverez un exemple sur mannequin vivant ici :
http://www.messala.de/antikes_kostuembild-frame.htm
Et cette page explique (en allemand, mais le schéma est suffisant) comment ça fonctionne (en gros, c'est un cylindre de tissu que l'on agraffe à l'aide de deux fibulles - à la différence de la toge, qui est une pièce de tissu ouverte que l'on drape et attache par une seule fibulle) :
http://seegras.discordia.ch/Medieval/Kl ... plos.phtml