
Non. Enfin pas vraiment.
1. Globalement, en eux-même, les temps dits surcomposés (trois formes à l'actitf, quatre au passif :
il a eu été mangé) sont à la limite de la grammaire.
Curieusement, les grammaires scolaires les ont toujours acceptés ; peut-être parce que leur usage est ou a été très répandu dans certaines régions, notamment la mienne (alors qu'elles ont longtemps refusé après que + subjonctif, autrement plus courant).
On les considère donc comme "légaux", lorsqu'il s'agit d'exprimer l'antériorité par rapport à un temps lui-même composé (une "bisantériorité") :
quand elle a eu fini son travail, elle est partie ; mais quand même un peu "limites". Beaucoup de Français les considèrent comme tout simplement faux quand il les entendent.
2) Globalement,
les temps surcomposés ne sont possibles qu'avec l'auxiliaire "avoir". Je pense que c'est une règle simple à laquelle il faut se tenir.
Elle a quelque chose de logique : les verbes avec l'auxiliaire "avoir" dénote généralement une action, donc un point dans la chronologie. Les verbes avec "être" sont proches de l'expression d'un état, qui s'il est acquis depuis un moment antérieur est toujours valable au moment de référence - d'ailleurs "il est mort" peut être à la fois :
- le passé composé du verbe "mourrir" : Napoléon est mort à Saint-Hélène (= mourut)
- le présent du verbe "être" + l'adjectif "mort" : "Est-ce que M. Machin habite toujours à cette adresse ? Non, il est mort".
Bon, évidemment, Grevisse arrive à me trouver des contre-exemples : "quand mon père a été mort" dans Hugo, et même "j'avais un fils qu'on appelait mort, comme s'il n'avait jamais été né" (H. Cixous). Mais ce sont des cas-limites, "faits exprès" par leurs auteurs.