Tom l'a dit : les concours en France fonctionnent comme les élections présidentielles, il y a "deux tours".
Supposons que l'EN ait besoin de 8 (= y) professeurs agrégés en autruchologie. On en sélectionne 2y après l'écrit, ou un tout petit plus si les écarts de notes sont minimes.
Epreuves écrites = admissibilité. 17 candidats sur 987 sont déclarés "admissibles" (deux fois le nombre de postes, et le dix-septième parce que ça moyenne n'a que 0,001 point de différence avec le 16e)
Epreuves orales = admission. Les 17 candidats précédents passent les épreuves orales, les huit meilleurs sont déclarés admis (ou "reçus").
À elle seule, l'admissibilité n'apporte pas grand-chose, sinon une certaine gloire personnelle qui mérite effectivement d'être notée sur un CV. En théorie, le jury peut décider d'accorder le CAPES (moins payé) à un candidat admissible mais non admis, il le fait de moins en moins. Par ailleurs, un professeur certifié (donc, qui n'a réussi que le CAPES) mais qui a été deux fois admissible à l'agrégation sans jamais être reçu perçoit une petite prime pour le reste de sa carrière.
À l'origine (c'est-à-dire au XIXe siècle), les épreuves d'admissibilités étaient locales, et l'admission se faisait à Paris. Ca permettait de faire un "premier tri", dans la mesure où les universités de Province ne valaient pas grand-chose. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, les deux épreuves sont nationales et s'additionnent.
Dernière précision, il y a une petite erreur de formulation :
- mais elle a quand même réussi (en partie?) le concours d'entrée à l'enseignement amenant à l'agrégation.
En France, "l'agrégation" désigne le concours lui-même, pas le fait de rentrer effectivement dans le corps professoral (ce qu'on appelle la titularisation, après une année de stage qui doit être validé), même si c'est effectivement l'origine du mot (on s'agrège au corps professoral), et qu'il a toujours ce sens en Belgique. Certains (rares) réussissent l'agrégation, mais échouent à se faire titulariser parce qu'ils sont des catastrophes pédagogiques ambulantes.
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Comme Tom, je pense que ton candidat a d'abord choisi la voie des lettres après le bac D (aujourd'hui = S option SVT), de façon classique : licence, maîtrise, préparation de l'agreg. Et c'est ensuite, après son relatif échec (relatif : l'admissibilité, c'est déjà pas mal ; il aurait certainement eu le CAPES) a décidé de se réorienter.
AJOUT : la préparation, c'est tout simplement l'année universitaire (autrefois après la maîtrise, désormais après le master), ou disons la demi-année, durant laquelle on prépare le concours à la faculté - qui a des cours spéciaux, puisqu'il y a un programme. De fin septembre à avril/mai, on prépare l'écrit 28 heures par jours. Puis on passe les épreuves écrites, et de mai à juin on prépare l'oral en espérant en être, et fin mai début juin les rares bénis passent les oraux pendant que les autres font une dépression nerveuse.
Ce sont sans doute les cours les plus intensifs qui puissent exister dans une faculté. Qu'on réussisse ou non (dans les 20 derniers pourcents, il y a une part incontestable de chance !), avoir réellement fait la "prép'agreg" est très enrichissant.
On peut en parallèle assister au cours de "préparation CAPES" (tout est en train de changer, je n'entre pas dans les détails).