ElieDeLeuze wrote:Sisyphe wrote:En grec, ça serait très facile, .
Oh oui, fais-nous le en grec, fais-nous le en grec, steupléééééé!


Fastoche ! άποδέχου τὸ γίγνεσθαι [apodekhou to gignesthai]
Le grec a
une arme secrète

: l'article. Vous mettez un article neutre devant
absolument n'importe quoi et vous le transformez en nom. Et quand je dis n'importe quoi, c'est vraiment n'importe quoi :
- Devant un infinitif : to einai, "le être"
- Devant un participe : to on "l'étant"
- Devant un verbe conjugué : to eima "le je-suis"
- Devant une proposition subordonnée conjonctive : to oti esti "le que c'est"
- Devant une interrogative indirecte : to ti esti "le qu'est-ce-que-c'est-?"
Etc.
Tout ceci chez Aristote... Et les Latins en ont ch*** pendant dix siècles d'histoire de la philosophie pour bricoler des mots comme
essentia, ens (pseudo-participe présent du verbe être qui n'existe pas en latin), ou
existentia, qui sonnent bizaremment pour le Latin de base, aussi bizarrement que l'ipséité en français ou la Jedesmalichkeit en allemand.
Heidegger, lui, a carrément été une poule mouillée philosophique (et nazie), mais c'est un autre problème.
*
Bon, je continue de réfléchir en latin