frogfish28 wrote:Sisyphe wrote:frogfish28 wrote:
Mira de Arachnea fabula ab antiquis poetis nobis narratur.
L'étonnante histoire d'Arachné est racontée par les anciens poètes.
Vous avez oublié "nobis"...
ok "nos poètes"

Ah non ! "nobis" n'est pas l'adjectif possessif (ce serait "poetis nostris"), c'est le
pronom : ego, me, mei, mihi, me ; nos, nos, nostri/nostrum, nobis, nobis... Souvenez-vous de la Litanie des Saints :
ora pro nobis (oui, je sais : il faudrait que vous soyiez né(e) avant le concile Vatican II et très pratiquant(e), mais ça fait partie de la culture générale latiniste).
Itaque dea Minerua inuidia uehementer mota est.
C'est pourquoi, la déesse Minerve a été vivement touchée de jalousie.
Est-on vraiment "touché de jalousie" en français ?
Là vous faites du latin "Jolitorax" (vous savez, le cousin germain breton qu'il ne faut pas secouer même s'il le demande, dixit Obélix : "Bonté gracieuse, j'étais en dehors de mes esprit avec l'inquiétude : secouons-nous les mains ! Et toute cette sorte de chose...") !
moi je dirais juste qu'elle était verte de jalousie....mais je crois pas que ça passe à un examen ;o)
je retente: la deesse Minerve fut vivement affectée/remuée par la jalousie
euh sinon, je suis ignare en ce qui concerne Jolithorax
Pour Jolitorax, voir ici :
http://www.youtube.com/watch?v=xPQU4xebP8U (et le film est apparemment disponible en version complète. Visionnage essentiel à tout latiniste !).
"Verte de jalousie" est effectivement un peu familier. Vous êtes victime du syndrôme de la "taupe latiniste". Essayez de vous détacher du texte : imaginez un feuilleton télévisé, le personnage X est très très jaloux parce qu'elle a vu Brandon avec son ex Jessica (qui avait précédement couché avec Kevin qui était le meilleur ami de Brandon). Quelle expression va-t-on employer ?
Arachnea autem, sine timore, cum Minerua de arte certare statuit.
Mais Arachné, sans crainte, décida de rivaliser au sujet de son art avec Minerve.
Idem : il faudrait déjolitoraxister tout ça. Mais grammaticalement, OK.
je veux bien une déjolitoraxisation...je sais pas comment traduire au mieux le "de arte"
Adfirmauit se pulcherrimam telam texturam esse.
Elle affirma qu'elle avait tissé les plus belles toiles.
Trois erreurs :
1) text
uram esse : quel est ce temps ?
2) "telam" est au singulier
3) Et par conséquent, le sens du superlatif ne peut pas être ici "la plus belle des X".
1) et oui pas facile les participes mais effectivement c'est de l'inf futur donc futur dans le passé
2) je m'autoflagelle car là j'ai aucune excuse sinon l’inattention
3) je propose donc: Elle affirma qu'elle tisserait la plus belle toile

Bonne correction.
At dea Mineruam tam superbam puellam ferre non potuit.
Et la déesse Minerve n'a pas pu supporter une jeune fille si orgueilleuse.
"At" ne signifie pas "et", c'est plus fort...
est-ce que "mais" c'est mieux?
En effet.

On ne l'explique jamais aux élèves, mais il y a deux "mais" en latin exactement comme en espagnol :
- Après une phrase négative : "sed"
non multas peccas, sed peccas "tu ne commets pas beaucoup de fautes, mais tu en commets"
- Après une phrase positive : "at"
tibi ita hoc videtur, at ego non posse arbitror" "c'est ton avis, mais moi je pense qu'il ne peut pas...
Vous avez traduit les autres parfaits par des passés simples... Pourquoi un passé composé ?
j'ai toujours un peu de mal avec le passé simple alors parfois je change mais effectivement ce n'est pas justifié, merci de me le faire remarquer

Un étudiant de lettres modernes n'a aucune excuse pour ne pas maîtriser le passé simple (et le lycée n'a aucune excuse pour ne pas l'enseigner aux élèves, mais cela n'est pas de votre faute, ni de la mienne, moi qui suis pourtant prof de lycée. On fait ce qu'on peut

).

Donc, vous avez trente secondes pour me trouver les passés simples de coudre, moudre, geindre, poindre, vaincre, paître et gésir.
(Dea Minerva je suppose)
c'est bien Mineruam dans le texte mais justement j'ai pas compris pourquoi....c'est rassurant que vous ne trouviez pas ça non plus logique.....je fais peut etre des progrès :o)
Vous en faites. Et votre prof fait des fautes de frappes, mais j'en suis moi-même coutumier,
errare scholasticum est.
Ira enim incensa, eam in araneam mutauit.
De colère furieuse, elle la métamorphosa en araignée et elle lui dit qu'ainsi, elle tisserait des toiles à jamais.
Vous avez oublié de me recopier la moitié de la phrase.
et dixit eam sic per omne tempus telam texturam esse
et là je vous entends me demander pourquoi ici j'ai bien vu le participe futur....bah cerveau de debutant fonctionne pas toujours logiquement ;o)
Déjolitoraxisation souhaitée pour "de colère furieuse".
bon la aussi je me doutais bien que ça n'irait pas
je dirais bien "de rage" mais ça colle pas à la syntaxe
d'ailleurs c'est la syntaxe qui me pose des soucis: est-ce que "incensa" qualifie bien "inuidia"? ou cela réfère-t-il à Minerua? et faut-il obligatoirement "enim"?
je propose: "de colère rouge"
J'avais oublié le "enim". Oui, il faut le traduire.
Là encore, vous taupinez : vous ne diriez jamais du tonton bricoleur qui s'énerve parce sa vis a cassé pour la douzième fois qu'il est "de colère rouge"... Il est rouge de colère, dans cet ordre !
Jules Marouzeau, un très grand latiniste, disait qu'un bon étudiant en version doit
désapprendre l'acceptation passive de l'absurde. C'est ce que moi j'appelle la déjolitoraxisation.
Et oui, c'est bien Minerve qui est "incensa" (au nominatif), et "irâ" est bien un ablatif.
Poetae autem putant Mineruae in Arachneam crudelitatem nimiam fuisse.
Les poètes estiment en outre que la cruauté de Minerve envers Arachné a été excessive.
fuisse : concordance des temps à revoir !
putant= présent
fuisse=inf parfait
donc action dans la prop inf antérieure à action dans la pcale
donc je vois pas trop l'erreur d'employer le passé composé si ce n'est mon problème de mettre des pc plutot que des ps
est-ce que c'est mieux avec fut excessive?
Votre analyse latine est parfaitement juste, c'était plutôt un problème de langue française (ma correction était mal formulée). Là encore, vous êtes victime des tolérances coupables du lycée. en
bon français, celui que vous êtes censé(e) parler maintenant en tant qu'étudiant(e) de lettre, le passé composé est tout simplement exclu du mode narratif ; donc, oui, le passé simple est meilleur.
Sed dei ferre numquam possunt mortales secum certare.
Mais les dieux ne peuvent pas du tout tolérer que les mortels rivalisent avec eux.
"Numquam" signifie plutôt "jamais", mais à la rigueur, ça peut passer.
oui, je sais mais "pas du tout" figure en seconde entrée dans le Gaffiot et j'ai trouvé que le present s'accordait mieux avec "pas du tout"
en revanche au passé j'aurais mis "ne purent jamais tolerer"
J'admets le "pas du tout", en effet. Mais il n'y a aucune raison de le mettre au passé : "possunt" est bien du présent. Dans le jargon que vous allez bientôt apprendre en cours de grammaire théorique, on dit que ce temps a ici une valeur "gnomique" : l'expression d'une sagesse générale, d'une vérité constatée par l'usage. En français comme en latin (mais pas en grec où l'on met un certain temps du passé), la modalité gnomique est rendue par le français.

De rien !
re merci infiniment, c'est une aide que j'apprecie
Et moi, cela me donne l'occasion de faire du vrai latin... C'est un plaisir.