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Lettres spécifiques (alphabets latin et cyrillique)
Posted: 18 Dec 2004 00:03
by chabing
Salut à tous
J'ai une petite question... concernant les alphabets latin et cyrillique:
quelles sont toutes les lettres spécifiques dans ces deux alphabets (en dehors des 26 lettres a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z)
à part l'anglais, toutes langues ont des signes spécifiques?
en latin on a déjà
pour le français: ç é è ê à ë ï
pour le croate: š đ č ć ž (lj nj dž sont aussi comptés comme une lettre...)
pour le polonais: ą ę ł ó ń ż ź ć ś
notamment en lituanien, je me rappelle d'une quantité de lettres!!!
sinon pour le cyrillique, on a (en dehors des lettres а б в г д...)
en serbe: ђ ћ љ њ џ ј
Posted: 18 Dec 2004 01:20
by Sisyphe

En fait, l'alphabet "latin" tel que nous l'utilisons est déjà un développement par rapport à celui qu'utilisaient les Romains, et qui fut utilisé jusqu'au 15e siècle. Celui-ci ne comportait en effet que 23 lettres :
a
b
d
e
f
g
h
i -> pas de "j"
k
l
m
n
o
p
q
r
s
t
u en minuscule, V en majuscule
x
(y)
(z)
Et encore ces deux dernières ont-elles été tardivement (fin de la République = 1er siècle av. JC) empruntées au grec pour transcrire les phonèmes [y] et [z] des mots grecs, inconnus en latin.
i et j et u et v n'ont été distinguées l'une de l'autre qu'à la Renaissance, par l'éditeur Ramus (on les appelle donc lettres "ramiques"). Il en reste des traces : les scribes du moyen-âge ont écrit "huit" "huile" et "huître", qui pourtant vienne de "octo, olea, ostrea" (donc sans aucun h) pour les différencier de "vit, vile et vitre". De même, avec une lettre pseudo-étymologique, le passage de Le Fèvre (= le forgeron, faber) à Lefèbvre puis Lefébure finalement prononcé [l6febyr].
"w" n'est que le doublement du "v", utilisé par les scribes de l'antiquité tardive pour rendre le son [w] dans les mots germaniques, à une époque ou le "v" était passé au son [v]. Mais il n'a été entériné par l'Académie Française qu'au XIXe siècle - elle est toujours aussi rapide.
*
En allemand : ü, ä, ö et ß. Contrairement à ce qu'on pense, "Schroeder" n'est pas une graphie "par défaut", "par manque de ö sur la machine à écrire", mais bien la graphie originelle : o suivi d'un e. Il se trouve que dans l'histoire de la langue allemande, [o]+[e] a fini par se monophtonguer en [ø] (de même ae en [ε] et ue en [y]). Les scribes ont alors pris l'habitude de noter le "e" en petit au dessus du o, qui très vite s'est transformé en une ou deux petites barres (aidé en cela par le tréma inventé par Aristophane de Byzance pour les textes grecs au IIIe siècle av. JC).
Quant à ß, c'est un s surmonté d'un z (d'où son nom : [es-tzed] :
!Z
!S
(ce genre de schéma me rapelle les années MS-DOS et les dessins en mode texte. Ha, que c'est loin tout ça

).
*
En espéranto, il y a six lettres diacritées :
ĉ = tch (c = ts)
ĝ = dj (g = g dur)
ĥ = ach allemand (h = h allemand)
ĵ = j français (j = yod)
ŝ = ch (s = s)
ŭ ou ù = [w] (u = ou)
Encore que ĥ soit très peu utilisée, car elle a été remplacée par k partout où s'était possible en 1920 (ne reste que des noms propres et quelques mots comme ĥoro = le choeur, pour le différencier de koro = le coeur).
Toutes ces lettres étaient facilement tapables sur une machine à écrire française. Mais quand on ne pouvait pas les réaliser (et ce fut le cas en informatique jusqu'à l'unicode), on pouvait les remplacer.
En fait, il faut bien avouer qu'il y a eu quelque merdouillement sur cette question. Zamenhoff conseillait lui même d'écrire ch, jh, sh, etc. Mais cela provoquait des confusions avec les "vrais" h. La solution la plus commode (et majoritaire aujourd'hui), est d'utiliser un x : sx, jx, gx, sx, etc. (le x n'est pas utilisé en espéranto).
Posted: 18 Dec 2004 09:01
by Olivier
Sisyphe wrote:En allemand : ü, ä, ö et ß. [...] Les scribes ont alors pris l'habitude de noter le "e" en petit au dessus du o, qui très vite s'est transformé en une ou deux petites barres (aidé en cela par le tréma inventé par Aristophane de Byzance pour les textes grecs au IIIe siècle av. JC).
Pareil en hongrois: on voit des o avec un petit e au-dessus dans les textes anciens, avant l'adoption du ö. Et bien sûr ce qui est spécifique au hongrois, c'est que pour mettre un accent sur ö et ü (voyelle longue: eueu, uu) on met un accent double:
ő ű
Sisyphe wrote:Quant à ß, c'est un s surmonté d'un z
D'où le sz hongrois pour noter le son s, alors que le s reste pour noter le ch français (les deux sons étaient au départ notés s dans les premiers essais d'écriture latine). Résultat: des accumulations de s et z bien typiques du hongrois, du genre "à votre santé!" = egészségére = egész (pron. èguééss) + -ségére (chééguéérè), avec sz+s (s+ch) prononcé en pratique ch long.
-- Olivier
Posted: 18 Dec 2004 11:27
by Maïwenn
En danois on trouve æ, ø et å, 3 lettres à part entière placée à la fin de l'alphabet.
On trouve aussi quelque é utilisé dans des emprunts au français (idé, café), ou alors parfois sur le chiffre un par exemple, pour insister: Jeg har set én (j'en ai vu un - que un)
en breton, il y a plusieurs orthographes. Je ne connais pas bien l'orthographe vannetaise, donc je n'en parlerai pas, mais dans les autres on trouve des ù, ü, ê, ñ. Il y a aussi le c'h qui forme une seule lettre, présentée après ch dans le dico, qui vient lui même après b, le c tout seul n'existant pas.
Posted: 18 Dec 2004 11:49
by Cãlin
En portugais: à ã õ á é í ó ú â ê ô û ç (et ü - s'utilise seulement en Brésil).
En roumain: ă â î ş ţ
En suedois: å ö ä
En norvegien: æ ø å - exactement comme en danois.
En finnois: ö ä
Posted: 18 Dec 2004 12:41
by Gilen
Le Vietnamien possède une seule consonne simple différente : đ [d] (alors que d se prononce [z] ou [y] selon la région)
Ensuite il y a des voyelles composées qui ont leur propre place dans l'alphabet : ch, tr, kh, th, nh, ng/ngh, gi, ph
Il existe 12 voyelles différentes, est chacune peut porter ou non 5 signes diacritiques marqueurs de la tonalité :
aàáãạả âấầẩẫậ ăắằẳẵặ eèéẹẻẽ êếềểễệ iíìĩỉị oòóõọỏ ôốồổỗộ ơớờởỡợ uùúụủũ ưứừửữự yýỳỵỷỹ
Posted: 18 Dec 2004 13:43
by Olivier
Gilen wrote:aàáãạả âấầẩẫậ ăắằẳẵặ eèéẹẻẽ êếềểễệ iíìĩỉị oòóõọỏ ôốồổỗộ ơớờởỡợ uùúụủũ ưứừửữự yýỳỵỷỹ
Impressionnant le vietnamien... et c'est quoi l'équivalent phonétique des voyelles de base? (les tons je crois que sans l'entendre on ne pourra pas comprendre...) et des lettres composées?
-- Olivier
Posted: 18 Dec 2004 19:21
by Gilen
Alors voici les consonnes composées :
ch : se prononce [ty] ou bien [tch] selon la région
tr : se prononce [tch]
kh : se prononce comme un K suivi d'une très forte aspiration
th : se prononce comme un K suivi d'une très forte aspiration
nh : se prononce [ny]
ng/ngh : se prononce comme un son bloqué au fond de la bouche. Un peu comme le -ng final en anglais
gi : se prononce [z] ou [y] selon la région
ph : se prononce [f]
Pour les voyelles de bases, ce sont :
a : [a]
ă : [a] mais plus court. Il se rapproche souvent d'un [è]
â : sorte de [oe] court bloqué au fond de la gorge
e : [è] ouvert
ê : [é] fermé
i :
o [o] ouvert
ô : [o] fermé
ơ : version longue du â
u : [ou]
ư : sorte de bloqué au fond de la gorge
y : . Remplace le i dans certaisn cas
Posted: 18 Dec 2004 21:21
by Toirdhealbhách pas connec
Salut
En irlandais, les caractères bizarres sont á, é, í, ó, ú et Á, É, Í, Ó, Ú : l’accent aigu marque l’allongement de la voyelle.
En gaélique d’Ecosse on a à, é, è, ì, ó, ò, ù et Á, É, È, Ì, Ó, Ò, Ù : l’accent marque aussi la longueur de la voyelle, et qd on a deux versions, une avec accent aigu et l’autre avec accent grave, celle avec accent aigu est une voyelle fermée, celle avec l’accent grave une voyelle ouverte.
En manx, rien de bizarre à part le ç, utilisé en début de mot dans le groupe çh-, prononcé tch, alors que ch- est prononcé comme le Ach-Laut guttural allemand.
En breton, il y a plusieurs orthographes. Voici les signes bizarres, toutes orthographes modernes confondues : ñ, é, è, ù, ê, ô, ï, ü. (Maiwenn, dans l'orthog vannetaise on utilise é, è, ñ, je crois que c'est tout. Pour peurunvan et interdialectale, n'oublie pas ô dans kornôg, ï dans alïes, é dans la particle équivalente à o avant un infinitif, et ca ne s'utilise pas qu'en vannetais).
En gallois, ont a ŷ, ŵ, ö (et peut-être d’autres voyelles avec un tréma, mais je n’en suis pas sûr car je n’ai pas d’exemple en tête).
En tchèque, on a Č č Ď ď Ě ě Ň ň Ř ř Š š Ť ť Ů ů Ž ž á Á É é Í í Ó Ú Ý ý
En lituanien, on a Ā ā Č č ą Ą Ē ē Ė ėĘ ę Ō ō Š š Ū ū Ų ų Ž ž
Voilà...
Re: Lettres spécifiques (alphabets latin et cyrillique)
Posted: 20 Dec 2004 01:32
by Seth
chabing wrote:pour le français: ç é è ê à ë ï
Il y en a d'autres non ?
à â
ç
é è ê ë
i î ï
ô
ù û
en espagnol : á é í ó ú (ne modifie pas le son mais accentue la syllabe) et ñ (comme gn français)
en catalan : à è ò é ó í ú (accentue la syllabe, il y a des différences entre é et è, et ó et ò, é et ó sont "ouvert" (comme caf
é et d
ormir), et è et ò sont "fermé" (comme abric
ot pour le è c'est un son intermédiaire entre le a et le e)) et ç
Posted: 20 Dec 2004 03:16
by nyarzduk
L'Islandais a aussi quelques lettres particulières :
á : ao
ð : th comme dans the en anglais
é : yè
í : i
ó : o fermé
ú : ou
ý : i
þ : th comme dans thing en anglais (c'est la rune thorn de l'ancien alphabet runique scandinave)
æ : aï
ö : eu
Par contre les lettres c, q, w, z n'existent pas
Posted: 20 Dec 2004 06:35
by iubito
Moi je me fais un fichier texte au format UTF8 où je colle tous les caractères insolites

et comme ça quand j'en ai besoin...
Alors voici quelques liens :
Avis de recherche :
je recherche une police régulière (= comme Courrier, chaque caractère utilise la même place) mais supportant entièrement l'UTF-8.
voilà annonce passée...
Posted: 23 Dec 2004 04:23
by Agimcomas
En espagnol: á é í ó ú ü ñ (Ñ)
Posted: 23 Dec 2004 04:29
by Agimcomas
Il y a aussi les lettres utilisées dans le système PinYin., comme:
ā ē ī ō ūǖ
ǎ ě ǐ ǒ ǔ ǚ
Posted: 13 May 2005 20:57
by Sisyphe
Marquise41 wrote: Bonjour
Quelqu'un peut - il me dire comment s 'appellent les signes ajoutés aux lettres dans les autres langues, genre le rond au dessus du A, la barre oblique sur le L ?
Merci
Toirdhealbhách wrote: En irlandais, un accent de longueur sur une voyelle est appelé síneadh fada (= accent long).
En breton, la petite vague sur le n s'appelle "tild" ou "tildenn".