
En 1999, éclipse. Des millions et des millions de lunettes spéciales vendues, à peu près tout le monde avait pu en avoir. Les journaux n'avaient cessé d'en parler des semaines avant, jusqu'à la nausée. Et je ne parle pas de tous les délires apocalyptiques qui l'avaient suivis, du journal télé consacré trois minutes à "mon chien va-t-il devenir fou durant l'éclipse ?" à un invraisemblable zigoto dont je préfère ne pas rappeler le nom qui avait prédit la chute d'une station spatiale.
En 2015, éclipse, et tout le monde semble s'en moquer ou presque. Les lunettes sont en quantité très insuffisante : aucune pour tout mon lycée, pas même pour les classes de science, et moi-même je n'en ai pas - je vais donc m'abstenir de toute observation directe, ratant ainsi un phénomène qui se produit deux à trois fois dans une vie d'homme. Pire : notre cher Education nationale fait dans le mesquin et le grotesque en suggérant ici ou là d'enfermer les enfants des écoles pour que surtout surtout surtout ils ne regardent pas l'éclipse ! Pour que le gag soit complet, elle va se produire vers 10h, précisément au moment où tous les établissement de France de la petite section aux classes prépa font leur récré du matin !
Pourquoi cette différence ? Pourquoi l'une avait-elle mobilisé et pas l'autre ? D'accord, la première était complète, mais à 75% en moyenne sur le territoire métropolitain, ce n'est pas de la gnognotte quand même !
