
Effectivement, je suis très flatté d'être catalogué comme le "Gaffiot sur pattes" de ce forum, mais de là à oublier les autres ; ...
... Surtout qu'en l'occurence Tom pourrait t'être d'une meilleure aide.
Bon, traduisons tout d'abord :
rosa = la rose
stat = se tient (sto, stas, stare)
pristinâ nomine = par son nom d'autrefois (pristinus, a, um = d'autrefois)
tenemus = nous tenons
nomina = les noms
nuda = nus (attribut du COD)

"La rose se tient par son nom d'autrefois, nous tenons les noms nus" ! MAIS CA VEUT DIRE QUOI ? Vas-tu hurler
Si je ne me trompe, cette phrase est citée en exergue (ou en épigraphe, pour ceux qui veulent vraiment faire la différence -

j'ai un prof qui m'a embêté avec ça un jour) du
Nom de la Rose d'Umberto Eco.
Elle fait référence à une imbuvable querelle philosophique du Moyen-Âge (... z'avaient que ça à faire les moines

), dite "querelle des universaux". Disons pour résumer que la question était : est-ce que les objets existent par essence, en dehors du nom que nous leur donnons ? Et inversement, les noms renvoient-ils toujours à un objet du monde ? Si je dis "la rose" - c'était l'exemple de ces philosophes - est-ce que je fais référence à un seul objet, à une essence, etc.
D'un côté, les "idéalistes" prétendaient que l'idée précède le nom, qui n'est que la réitération de ce concept, (ou comme dit Mallarmé : "La fleur du poème est l'absente de tous les bouquets.") de l'autre les "nominalistes" affirmaient que les noms n'étaient que des étiquettes, et qu'il n'y a pas d'idée en-soi, ce ne sont que des abstractions que l'on tire du langage.

Dans le genre prise de tête... Mais ça fait encore vachement cogiter certains linguistes (ce qu'est Umberto Eco) !
Pour en revenir à ta citation, on pourrait traduire ainsi :
"La rose continue d'exister sous le nom qui lui a été donnée auparavant
mais nous n'avons que plus que son seul nom. "
(Ou comme dirait Mihai Eminescu : aujourd'hui nous voyons l'étoile, mais elle n'existe plus).
*
PS : je viens de faire un petit coup de Google pour vérifier mon bazar, et je tombe sur ceci :
http://www.allocine.fr/communaute/forum ... =2402.html qui résume bien les choses.
J'y apprends que la citation est tirée de Bernard de Morlaix. Chavépa
EDIT : tiens c'est mon message n°2005