L'argot scolaire...

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Fornet
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Post by Fornet »

Intervention Hors Sujet mais il faut que je vous dise :

Dans le sud cagne veut dire flemme et cagneux veut dire fénéant (venant de l'Occitan canha=flemme, canhàs=fénéant).

Alors si certains sourient quand ils entendront parler de ce que vous faites vous saurez pourquoi! :hello:
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Le post de Fornet ci-dessus était fait à la suite d'une intervention de Stefzecowboy, qui indiquait qu'elle venait de terminer sa khâgne.

Sujet intéressant, mais effectivement hors-sujet, donc je préfère couper.

"hypokhâgne" "khâgne" sont des mots d'argot scolaire (mais largement utilisés jusque dans les papiers officiels...) pour désigner la première et la seconde année de classe préparatoire aux grandes écoles littéraires (enseignement post-baccalauréat, sélectif à l'entrée, de haut-niveau, pluridisciplinaire, qui se déroule dans les lycée et non dans les facultés, et qui permettent de préparer, mais toujours de réussir, les concours d'entrée des prestigieuses Ecoles Normales Supérieures, et de quelques autres).

Fornet n'est pas très loin de la vérité. Il semble que le mot soit le même que celui de "câgne", qui désignait soit un mendiant, soit un chien errant, pelé, moche et plein de puces. Et du mot "cagneux", désignant une malformation des genoux, peut-être issu du premier.

La légende veut que Napoléon, rendant visite à ces élèves littéraires (les littéraires sont des petites natures, c'est bien connu, pas des sportifs comme les scientifiques...) se serait écrit "mais c'est quoi cette bande de cagneux !".

Sauf que les khâgnes n'existaient pas sous Napoléon. En fait, il semble qu'à l'origine on ait désigné ainsi les élèves pauvres des lycées, qui après le baccalauréat, faute de pouvoir "reprendre les affaires de papa" restaient dans les lycées, mal payés par l'administration pour donner quelques cours et tentant de préparer l'agrégation (il n'y avait pas de faculté en province au 19e siècle). Ils étaient donc forcément mal nourris, mal vétus, en mauvaise santé, bref, "cagneux".

Terme d'insulte ensuite récupéré par les intéressés eux-mêmes et glorifié, selon un schéma classique. La graphie "khâgne" puis le mot "hypokhâgne" pour désigner la première année serait une fantaisie pseudo-hellénisante, à l'époque ou tout le monde en lettres faisait du grec.

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Si vous en connaissez d'autres...
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