
'Tain j'ai un de ces retards à propos des films ! Il y a en a plein que j'ai vus ces derniers temps (Charlies et la grande Chocolaterie, Stars Wars, Le Cinquième Empire, etc.) et dont je n'ai pas rendu compte ici...
Donc, parlons de Charlie et la grande Chocolaterie.
Pour moi aussi, ce fut (avec toute l'oeuvre de R. Dahl) un grand classique de mon enfance. Et contrairement à Maï, je me suis rendu compte que je me souvenais vraiment très bien du livre, pas lu pourtant depuis bien dix ans.
Burton a intelligemment trahi le film. Il est d'une fidélité incroyable aux péripéties (à telle point que moi je n'ai eu
aucun décalage ou presque avec les images que je me formais à la lecture (peut-être aidé par les illustrations, sur lesquelles il a dû s'appuyer). La maison toute tordue du jeune Charly (et de ce fait totalement absurde au sein du film) est directement extraite je crois du livre lui-même.
En revanche, il a effectivement totalement transformé le personnage de Willy Wonka (vieillard à barbe dans le lvre, comme le dit Stef), et, partant, le dénouement. Mais il en tire quelque chose d'excellent, propre à "son" monde, : un personnage inquiétant, funèbre, audulte-enfant peterpanesque enterré vivant dans son usine, et qui n'est pas loin de ressembler à Mickael Jackson !
Les acteurs, faut-il le dire, sont excellents. Et surtout les quatre autres enfants (la fille pourrie-gâtée, la petite peste, etc.), monstrueux à souhait (l'un d'entre eux joue à "Doom" quand les journalistes l'interrogent) , ajoutant d'ailleurs à cette noirceur que faisait déjà naître le personnage de W. Wonka : T. Burton pas plus que R. Dahl ne font de l'enfance un portrait univoque, naïf ou flatteur.
Mais le plus génial, pour moi, ce sont les Oumpah-Loumpah (

dans cet ordre je crois, Maï), tous joués (mâles comme femelles) par un seul acteur démultipliés numériquement, rôle d'ailleurs presque muet. Magnifiques sont les scènes où il(s) se met(tent) à chanter une chanson en dansant, singeant les grandes comédies musicales (mon seul regret : avoir vu une VF qui abîmant un peu la versification).

Car le film est bourré d'allusions cinématographiques, dont certaines sont grandioses. Je ne vais pas déflorer le suspens en vous les révélant ; je me tais donc, je ne vous donne qu'un seul indice : dans l'une, il y a des singes.
Je concède cependant qu'il y a quelques lenteurs au début. Et une légère "pirouette" à la fin. Mais le tout mérite quand même d'être vu.

Quant au sous-débat sous Burton, je ne prétends pas trancher. Ce qui est sûr, c'est que c'est un des cinéastes les plus originaux de ces trente dernières années. On "reconnaît" un Burton comme on reconnaît un Hitchcock ou un Kubrik.
Pour l'appréciation de tel ou tel film, on ne peut évidemment que renvoyer au relativisme absolu : les goûts et les couleurs, etc. Personnellement, j'ai beaucoup aimé Mars Attacks.
Mais l'erreur est peut-être (comme ce fut le cas pour Hitchcock) ne vouloir y voir qu'un "entertainer", un fabriquant de divertissement (thriller pour H., comédies pour T. Burton). Alors que c'est au fond un cinéaste très exigeant graphiquement, et qu'il ne cherche pas forcément à nous faire rire.