Mittelhochdeutsche Grammatik
Paul/Wiehl/Grosse
éd. Max Niemayer, Tübingen
p.189 A propos des substantifs (traduction libre et rapide)
Remarque3: Il y avait encore en vieil-haut-allemand, un reste de déclinaison instrumentale pour les masculins et neutres forts. Ces formes ont disparu en moyen-haut-allemand.
p.226 A propos des pronoms (traduction libre et rapide)
Remarque 5: En dehors des emplois attributifs, de datif neutre dëm(e) est rare ; en lieu et place, le reliquat instrumental concervé en moyen-haut-allemand apparait fréquemment : diu (ou wiu, voir section 223, remarque 3)
p.229 A propos du mot "ander" (autre, second) (traduction libre et rapide)
L'instrumental au lieu du datif au singulier neutre se rencontre occasionnellement dans ce cas (von andriu)
p.230 A propos du pronom interrogatif (traduction libre et rapide)
Instrumental..........Neutre: wiu (bavarois tardif aussi: weu, wê)
(...)
Remarque 3: Le datif neutre wëm est rare. Il n'apparait pas après préposition. L'instrumental wiu le remplace (in, nâch, umbe, von + wiu), et plus tardivement waz (in, mit, von + waz) pour "casus indefinitus", traité comme un indéclinable. En Nouvel-haut-allemand, cet emploi du datif neutre a disparu ; dans la langue courrante, on rencontre souvent "was" (mit, von + was). [n.d.trad. en allemand correct : womit, wovon, woran...]
p.235 A propos de "etwas"(quelque chose) (traduction libre et rapide)
Remarque 1: iht a également une forme accusative attributive iht "irgendwie". On rencontre aussi les formes déclinées Génitif ihtes, Datif ihte, Instrumental ichtiu.
p.354 A propos des occurrences de l'instrumental (traduction libre et rapide)
L'instrumental se rencontre essentiellement après préposition. Il reste très rare dans les emplois adjectivaux attributifs, adverbiaux ou comparatifs. Les formes diu, wiu, swiu ne se rencontre jamais sans préposition.
(...)
La variété des prépositions pouvant régir l'instrumental qui témoigne de la grande variété des emplois de ce cas. Cependant, il est impossible de les définir clairement en moyen-haut-allemand. Aucune préposition ne s'emploie exclusivement avec l'instrumental.
Ils n'indiquent que les prépositions qui peuvent, en plus de l'accusatif, du datif ou du génitif, aussi régir l'instrumental, mais il n'est jamais précisé de raison de cette alternance. Visiblement, la valeur réelle de l'instrumentale est perdue.
En allemand, c'est le DATIF qui rassemble tout ce que tu décris pour l'ablatif latin. Par contre, cette grammaire montre que les restes de l'instrumental se sont conservés en tant que reliques jusqu'au XIIème siècle.
EDIT Dans Linguistique historique de Philippe Marcq et Thérèse Robin (éd. Colin)
Il y a en vieil-haut-allemand des restes du cas instrumental. On sait, grâce aux travaux de J.Haudry, l'imortance de ce cas dont le fonction était de déterminer le contact. Les contacts étant multiples, ce cas surchargé a été éliminé par bien des langues comme forme particulière, mais non pas comme fonction. Ce cas a été remplacé dans une large mesure par les prépositions, mais sa fonction réduite à l'expression de l'agent, de l'instrument, de l'intermédiaire, du moyen, a été reportée sur d'autres cas. (...)
En allemand, toute trace e forme particulière disparaît dès le moyen-haut allemand. La donction est essentiellement reportée sur le génitif, et aussi, dans une moindre mesure, sur le datif. C'est ainsi que sont nées des tournures telles que : stehenden Fussesn, klopfenden Herzens, et des adverbes exprimant la manière, le temps vague, souvent affublés d'un -s désinentiel de génitif qui peut paraître bizarre : schurstracks, (des) narchtes, nachts, tagsüber, blindlings, schellstens, les advebes ordinaux : erstens, zweitens, dritens, etc. meinstens, anfangs...(...)
L'usure des finales étant une atteinte à la plus élémentaire intelligibilité dans une langue à déclinaisons, il est évident que cette usure est compensée par autre chose. La dscription des phénomènes phonétiques, essentiellement des métaphonies, a montré le procédé utilisé par la langue pour transférer les marques indispensables à l'eintelligibilité sur autre chose que les finales. Mais ce transfert n'apporte pas de solution en soi. Il n'est lui-même qu'un moyen engagé dans un vaste courant de réorganisation du système des déclinaisons, qui conduit de la répartition des paradigmes selon le schéma indo-européen, à la répartition en substantifs forts ou faibles de l'allemand moderne. On retrouve, bien s^r, des traces de l'ancienne répartition, car jamais rien, sauf s'il y a cataclysme, ne "bascule" d'un coup d'un système à un autre.