Ok! Je mets un texte demain, je vais mettre un autre extrait de L'Angoisse du roi Salomon de Romain Gary.
Oups , je viens de le dire.
Je vais mettre autre chose, alors! Mais demain. Là, faut que je sorte. Et comme on a gagné à deux, je pourrais donner un indice supplémentaire à Bribri?
non, non, vas y Evelyne.
Je suis toute schlapouillette aujourd'hui et j'ai la flemme d'aller gratter dans ma bibliothèque.
En plus, j'aime bien l'idée de me connecter à de nouvelles lectures dont je n'aurais jamais eu l'idée. Cela permet de découvrir de nouveaux auteurs et de tester d'autres courants de lecture .
Voici l'extrait! Je pense que ce sera facile, mais j'ai au moins remplacé le nom du personnage par une lettre.
Bonne recherche!
Nous voici donc entièrement seuls dans la pièce avec A. endormi et les trompettes. Les trompettes, après s’être mises sur un seul rang, gonflant leurs joues, rugissent :
« LA VÉRITÉ! »
À ce bruit, A. s’éveilla.
Il s’étira. Il se leva. Il apparut dans une nudité totale, et, dans le tintamarre des trompettes hurlant : Vérité! Vérité! Vérité! Force nous est d’en faire l’aveu – c’était une femme.
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Le son des trompettes s’éloigna, mourut. A., dans une nudité complète, demeurait immobile. Jamais, depuis le commencement du monde, on ne vit mortel aussi ravissant. Ses formes alliaient à la force d’un homme la grâce d’une femme. Tandis qu’il restait debout, sans un geste, les trompettes d’argent prolongeaient leur dernière note, comme au regret d’abandonner le charmant tableau que leurs clameurs avaient fait naître; et les trois sœurs, Chasteté, Pureté, Modestie, ayant, sur le conseil sans doute de Curiosité, entrebâillé la porte et risqué un coup d’œil, lancèrent vers la forme nue une serviette protectrice qui, par malheur, manqua le but de plusieurs pouces. Enfin, A., s’étant considéré des pieds à la tête dans un haut miroir, sans le moindre trouble apparent, s’en fut probablement prendre son bain.
Profitons de cet arrêt dans notre récit pour insister sur quelques faits. A. était devenu femme – inutile de le nier. Mais pour le reste, à tous égards, il demeurait le même A. Il avait, en changeant de sexe, changé sans doute d’avenir, mais non de personnalité. Les deux visages de A. – avant et après – sont, comme les portraits le prouvent, identiques. Il pouvait – mais désormais, par convention, nous devons dire elle au lieu de il – elle pouvait donc, dans son souvenir, remonter sans obstacle tout le cours de sa vie passée. Une légère brume, peut-être, en noyait les contours comme si, dans le clair étang de la mémoire, quelques gouttes sombres se fussent diffusées – certaines apparences en étaient plus obscures – mais c’était tout. Il semble que la métamorphose ait été indolore, complète et si bien réussie que A. elle-même n’en fut pas surprise.
Non, mais faites un effort!
C'est facile si on a déjà entendu parler du roman, à cause du passage choisi. Ensuite, il y a un mot dans le texte qui permet d'éliminer une bonne partie des pays d'origine possibles.
Eveline wrote:Non, mais faites un effort!
C'est facile si on a déjà entendu parler du roman, à cause du passage choisi. Ensuite, il y a un mot dans le texte qui permet d'éliminer une bonne partie des pays d'origine possibles.
Ce ne serait pas un auteur acadien ?
Wir brauchen keinen Appetit, wir haben den Hunger. (Bertolt Brecht)