Question générale à tous les traducteurs:
Je traduis un texte (Euskara vers Français) qui présente ces difficultés:
- du parler paysan, donc hors forme "normalisée" (Batua)
- des néologismes
- de l'humour portant sur des formes verbales très longues
- des phrases en anglais, en espagnol
- etc..
Existe-t-il une directive, un code, etc qui fixe des règles aux traducteurs concernant ces difficultés (signalisation "en xxxx dans le texte original", correction ou non des formes dialectales, maintien des formes étonnantes pour respecter le ton du texte, termes intraduisibles, etc....)
Et bravo pour votre site et les ressources qu'il propose.
Merci
jabal
Règles pour la traduction ?
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
Il n'y a aucune règle formelle en traduction.
Ceci dit, c'est vrai qu'il existe des habitudes.
Tout dépend du genre de texte que tu traduis et du public cible. J'ai l'impression que tu traduis de la littérature, je me trompe ?
En traduction technique, on se pose moins de question, mais en littérature, il convient de respecter un minimum le style de l'auteur (après, il y en a qui respectent beaucoup, d'autres moins...)
Pour les phrases en langue étrangère, il est courant de les laisser telles quelles. Si elles ne sont pas généralement compréhensibles par le lectorat, tu peux ajouter une traduction en note de bas de page ou de fin. Si tu as des passages en français dans le texte, tu les laisses aussi tels quels, mais en italique avec une note de bas de page disant "en français dans le texte" (si ces passages sont très nombreux, tu peux ne faire qu'une seule note, à la première occurrence, en disant que tous les passages en italique sont en français dans le texte).
Pour les autres questions, je n'ai pas vraiment de réponse. Il faut s'efforcer de rendre au maximum toute forme d'humour ou de parler particulier, mais ce n'est pas toujours possible. On est souvent obligé d'enterrer des joyaux de l'original !
Une méthode de traduction que j'ai apprise à la fac et qui me plaît bien (même si elle n'est sans doute pas très pratiquée et que certains trouveront peut-être à critiquer) : la compensation. Je la trouve justifiée, surtout si tu as un texte vraiment truffé de particularismes. L'idée est qu'il y a par exemple un jeu de mot dans la phrase A que tu ne peux pas rendre en français. Par contre, en traduisant la phrase B, il te vient à l'esprit un jeu de mot, différent mais dans le même goût, qui n'est pas présent dans la source. On peut choisir d'ajouter ce jeu de mots alors qu'il n'est pas dans la source.
D'un côté, ce n'est pas fidèle à la source au pied de la lettre, mais pour ma part, je trouve que ça permet une meilleure fidélité globale. Si tu as 40 jeux de mots en euskara et 3 en français sous prétexte qu'il sont intraduisibles, le texte perd toute sa saveur.
Voilà ce que j'en dis !
Ceci dit, c'est vrai qu'il existe des habitudes.
Tout dépend du genre de texte que tu traduis et du public cible. J'ai l'impression que tu traduis de la littérature, je me trompe ?
En traduction technique, on se pose moins de question, mais en littérature, il convient de respecter un minimum le style de l'auteur (après, il y en a qui respectent beaucoup, d'autres moins...)
Pour les phrases en langue étrangère, il est courant de les laisser telles quelles. Si elles ne sont pas généralement compréhensibles par le lectorat, tu peux ajouter une traduction en note de bas de page ou de fin. Si tu as des passages en français dans le texte, tu les laisses aussi tels quels, mais en italique avec une note de bas de page disant "en français dans le texte" (si ces passages sont très nombreux, tu peux ne faire qu'une seule note, à la première occurrence, en disant que tous les passages en italique sont en français dans le texte).
Pour les autres questions, je n'ai pas vraiment de réponse. Il faut s'efforcer de rendre au maximum toute forme d'humour ou de parler particulier, mais ce n'est pas toujours possible. On est souvent obligé d'enterrer des joyaux de l'original !
Une méthode de traduction que j'ai apprise à la fac et qui me plaît bien (même si elle n'est sans doute pas très pratiquée et que certains trouveront peut-être à critiquer) : la compensation. Je la trouve justifiée, surtout si tu as un texte vraiment truffé de particularismes. L'idée est qu'il y a par exemple un jeu de mot dans la phrase A que tu ne peux pas rendre en français. Par contre, en traduisant la phrase B, il te vient à l'esprit un jeu de mot, différent mais dans le même goût, qui n'est pas présent dans la source. On peut choisir d'ajouter ce jeu de mots alors qu'il n'est pas dans la source.
D'un côté, ce n'est pas fidèle à la source au pied de la lettre, mais pour ma part, je trouve que ça permet une meilleure fidélité globale. Si tu as 40 jeux de mots en euskara et 3 en français sous prétexte qu'il sont intraduisibles, le texte perd toute sa saveur.
Voilà ce que j'en dis !

Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
Tout à fait d'accord avec toi, Svernoux.
En ce qui concerne l'humour, certains traducteurs préfère indiquer dans les notes de bas de page qu'il y a un jeu de mot intraduisible et sur quoi il porte.
Je rajouterais juste que les notes de bas de page permettent aussi d'expliquer au lecteur certains particularismes comme les néologismes, le "parler paysan"...
En ce qui concerne l'humour, certains traducteurs préfère indiquer dans les notes de bas de page qu'il y a un jeu de mot intraduisible et sur quoi il porte.
Je rajouterais juste que les notes de bas de page permettent aussi d'expliquer au lecteur certains particularismes comme les néologismes, le "parler paysan"...
La folie des uns est la sagesse des autres
Tout à fait. Après, à chacun son truc. Pour ma part (et je dis ça en tant que lectrice, pas en tant que traductrice), je trouve que trop de notes tue la note ! J'ai été traumatisée par certains romans russes où il y a trois notes de traduction par page, le pire étant les romans où les notes sont non pas en bas de page, mais en fin de livre : tu es obligé sans arrêt d'interrompre ta lecture pour aller feuilleter la fin du bouquin et y lire des trucs qui ne t'intéressent même pas (par exemple, moi, lire l'explication d'un jeu de mots d'une langue que je ne parle pas, ça ne m'intéresse pas et ça ne me fait pas rire non plus !). M'est avis que le résultats, c'est au mieux que le lecteur finit par ne plus lire les notes du tout (dommage car dans le tas, y'en a aussi des intéressantes) et au pire, il laisse carrément tombéer le bouquin.arkayn wrote:En ce qui concerne l'humour, certains traducteurs préfère indiquer dans les notes de bas de page qu'il y a un jeu de mot intraduisible et sur quoi il porte.
Enfin, c'est mon avis et il n'engage que moi.

Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
J'avoue que j'ai arrêté de lire certains livres à cause des notes tellement nombreuses qu'il fallait sans arrêt aller à la fin du livre. Parfois juste pour citer une référence totalement incompréhensible sans avoir lu le livre auquel elle se réfère et parfois introduisant des données essentielles.
Mais trop, c'est trop !
Mais trop, c'est trop !
La folie des uns est la sagesse des autres
Salut! En tant qu'une etudiante en traduction, je suis tout a fait d'accord avec les "recettes" mises ci-dessus. Le moyen dit de compensation est vraiment utilise mais il faut savoir s'arreter.
Une regle generale: il faut obligatoirement savoir a qui la traduction est destinee (amateur, specialiste, etc...) et transmettre aux lecteurs de la traduction la meme image, les memes impressions que celles passees a l'esprit des lecteurs du texte original.
Une regle generale: il faut obligatoirement savoir a qui la traduction est destinee (amateur, specialiste, etc...) et transmettre aux lecteurs de la traduction la meme image, les memes impressions que celles passees a l'esprit des lecteurs du texte original.
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- Guest
Eskerrik asko zuei! Merci beaucoup, Svernoux, Arkayn et Orangine !
Par la magie des forums, on obtient vraiment plus d'informations pertinentes que par beaucoup d'autres moyens!
à Svernoux: oui, je traduis un texte littéraire, déjà traduit par ailleurs, mais épuisé!
Je retiens, et c'est vrai que c'est évident, qu'il faut définir le public. Mais dans le cas présent, je traduis à la fois pour moi, pour d'autres élèves... De toutes façons, je peux produire ultérieurement plusieurs résultats, en fonction du public, en précisant alors plutôt tel ou tel point (par exemple, une traduction équivalente à celle du commerce, une autre spéciale "style de l'auteur", une autre avec le vocabulaire, puisque j'utilise le texte pour apprendre des mots nouveaux, etc...). Actuellement, je fais tout en même temps.
Je retiens également qu'il faut considérer une langue source (ici, l'euskara) , une langue cible (ici, le français) et donc, des langues tierces (l'espagnol pour celle qui a une influence directe; puis l'anglais etc...). On garde donc les phrases en langue tierce, en les indiquant/traduisant en note de bas de page. C'est ça?
Merci pour l'idée de la compensation. Je vais m'appliquer d'abord à trouver des équivalents aux formes dialectales ("parler paysan")
C'est sûr qu'actuellement mon texte est truffé de notes de bas de page, c'est tellement pratique (il faut que j'en envoie certaines en fin, tout est dans le panachage!!).
Encore merci!
jabal

Par la magie des forums, on obtient vraiment plus d'informations pertinentes que par beaucoup d'autres moyens!
à Svernoux: oui, je traduis un texte littéraire, déjà traduit par ailleurs, mais épuisé!
Je retiens, et c'est vrai que c'est évident, qu'il faut définir le public. Mais dans le cas présent, je traduis à la fois pour moi, pour d'autres élèves... De toutes façons, je peux produire ultérieurement plusieurs résultats, en fonction du public, en précisant alors plutôt tel ou tel point (par exemple, une traduction équivalente à celle du commerce, une autre spéciale "style de l'auteur", une autre avec le vocabulaire, puisque j'utilise le texte pour apprendre des mots nouveaux, etc...). Actuellement, je fais tout en même temps.
Je retiens également qu'il faut considérer une langue source (ici, l'euskara) , une langue cible (ici, le français) et donc, des langues tierces (l'espagnol pour celle qui a une influence directe; puis l'anglais etc...). On garde donc les phrases en langue tierce, en les indiquant/traduisant en note de bas de page. C'est ça?
Merci pour l'idée de la compensation. Je vais m'appliquer d'abord à trouver des équivalents aux formes dialectales ("parler paysan")
C'est sûr qu'actuellement mon texte est truffé de notes de bas de page, c'est tellement pratique (il faut que j'en envoie certaines en fin, tout est dans le panachage!!).
Encore merci!
jabal

Oui c'est ça.jabal wrote:On garde donc les phrases en langue tierce, en les indiquant/traduisant en note de bas de page. C'est ça?
Mais... J'ai l'impression de comprendre qu'il s'agit d'un devoir universitaire ? Parce que quand je dis que les notes, c'est saoûlant, c'est pour la publication auprès du grand public. Mais si c'est universitaire, les profs aiment généralement bien les notes et il est même plutôt recommandé d'en faire puisqu'alors, c'est dans un but didactique.jabal wrote:C'est sûr qu'actuellement mon texte est truffé de notes de bas de page, c'est tellement pratique (il faut que j'en envoie certaines en fin, tout est dans le panachage!!).

Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it