Fac françaises - vocabulaire

Venez tous :o) ... blabla, coup de gueule, délire... Faut que ça bouge!!
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10953
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

Il voulait bien dire DAF, c'est l'équivalent du TOEFL mais pour l'allemand.
:-? En fait j'ai réellement confusionné ! Je pensais au DALF/DELF mais j'avais le mot DAF dans la tête (parce que je m'étais renseigné à son sujet il y a quelques temps et que c'est la même chose).

Preuve qu'il est mal connu...

Ce qui est vrai du DALF l'est encore plus du DAF. Les facs allemandes sont encore plus mal loties que nous, et elles sont encore plus que nous tentées de vendre leur âme au premier stets veneinendes Geist qui passera (voyez les réformes de Schröder). Remarquez, là- bas, vendre son âme au Diable afin de retrouver sa jeunesse pour un grand universitaire, c'est presque une tradition.

Magistère est un nom utilisé par un diplôme universitaire, bien avant le système LMD. On n'a pas pu adopter "Magistère" pour Bac+4 et Bac +5 pour ne pas créer de confusion avec ce diplôme souvent très réputé parmi les professionnels financiers et economistes...

A Bordeaux y'a un Magistère d'économie et de finance internationale, qui se prépare en 3 ans (de Bac+3 à Bac+5)... Par contre je ne sais pas si tous les magistères sont dans le domaine de l'économie et de la finance internationale...


Mais on aurait pu garder "Maitrise"
:evil: C'est ce qui rend notre couardise encore plus inconcevable ! Oui, le mot de "magistère" existait déjà, et il correspondait très exactement aux masters (bac+ 5, potentiellement orienté professionnel, avec sélection) : il n'était pas réservé aux magistères de sciences-éco (autrement dit : des tentatives de MBA ) de Bordeau III. D'autres facs avaient utilisé le mot pour "habiller" leurs diplômes de cinquième année dans des domaines tout à fait différents (Paris IV, par exemple, avait un "magistère de sciences de l'Antiquité" cohabilité avec l'ENS).

Le problème ne se pose que pour la traduction sur les CV à direction de l'étranger (les recruteurs français, eux, connaissent généralement la réalité des diplômes qu'on leur présentent) : or "magistère" sera traduit par master, donc ça ne fait aucune différence.

Donc, précisément, le mot magistère était disponible, et contrairement à "maîtrise" (qui, comme l'a rappelé Elie, était devenu presque péjoratif : le diplôme des glandeurs) il correspondait très exactement au niveau recherché.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
User avatar
Dada
Membre / Member
Posts: 2562
Joined: 17 Aug 2005 01:21
Location: La planète bleue

Post by Dada »

Sisyphe wrote: adéquation de la tradition continentale d'une recherche "de fond" (surtout dans les sciences humaines) avec un doctorat "light" en trois ans,
pourquoi un doctorat en 3 ans c'est "light"?
j'ai toujours connu les doctorats en 3 ans en France (du moins en Sciences, je sais pas pour les autres matieres), alors qu'au Canada c'est plutot en 4 ans (voir 5 si ton superviseur est pas presse).
double emploi entre les licences professionnelles et les BTS,
BTS c'est pas bac+2? est ce a dire que la licence pro est en 2 ans aussi? ou c'est 3 ans qui en valent 2?
et les IUP dans tout ca?? ca existe toujours?
gestion de la semestrialisation (puisqu'un des aspects de la réforme, c'est qu'il n'y a plus d'année mais des semestres, comme aux Etats-Unis ; mais que fait-on si on rate un semestre ?)
perso j'ai toujours connu les semestres, et je suis rentre a la fac en 97 (y'a presque 10 ans c'est fou!!), mais comme tu dis ca depend de chaque fac, Toulouse III ayant anticipe la reforme longtemps, longtemps en avance... et en fait ce systeme de semestre c'etait pas mal, ca marchait comme ca:
en DEUG: si tu ratais tu pouvais refaire le meme semestre dans la foulee, pourvu qu'il y ait assez d'inscrits dans chaque UV (et sachant que seulement 20% des etudiants avait le defunt DEUG en 2 ans, on peut dire qu'il y avait toujours assez d'inscrits) ou faire le semestre suivant puis refaire ton semestre rate l'annee suivante
Licence/Maitrise: vu que les effectifs sont plus reduits a ce niveau, si tu ratais, la premiere solution n'etait pas possible donc soit tu faisais la deuxieme solution (ce qui revenait a faire le deuxieme semestre avant le premier, ce qui n'est pas forcement genant en DEUG, mais peut l'etre en Licence ou Maitrise) soit tu prenais 6 mois sabbatiques, ou stage, ou voyage a l'etranger, etc... avant de refaire ton semestre l'annee suivante.
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
User avatar
Dada
Membre / Member
Posts: 2562
Joined: 17 Aug 2005 01:21
Location: La planète bleue

Post by Dada »

Maïwenn wrote: Mais c'est sûr que ça n'a pas la même visibilité que le TOEFL ou TOEIC
... le TOEIC qui n'est reconnu dans aucun pays anglophone cela dit en passant. Donc evitez de depenser votre argent pour rien..
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
User avatar
Dada
Membre / Member
Posts: 2562
Joined: 17 Aug 2005 01:21
Location: La planète bleue

Post by Dada »

Et puisque finalement cette question de reforme est une question de competitivite, voila le classement des 500 "meilleures" universites du monde:

http://ed.sjtu.edu.cn/rank/2005/ARWU2005FullList2.pdf


Essayez de trouver les francaises au milieu de ce magma d'universites americaines! Ca fait peur!!
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
User avatar
beelemache
Membre / Member
Posts: 2199
Joined: 21 Oct 2004 21:54
Location: Rouen

Post by beelemache »

Dada wrote:
Sisyphe wrote: adéquation de la tradition continentale d'une recherche "de fond" (surtout dans les sciences humaines) avec un doctorat "light" en trois ans,
pourquoi un doctorat en 3 ans c'est "light"?
j'ai toujours connu les doctorats en 3 ans en France (du moins en Sciences, je sais pas pour les autres matieres), alors qu'au Canada c'est plutot en 4 ans (voir 5 si ton superviseur est pas presse).
en sciences éco et en sciences de gestion c'est rarement 3 ans.... tu prends le temps qu'il te faut pour rédiger ta thèse.
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10953
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

adéquation de la tradition continentale d'une recherche "de fond" (surtout dans les sciences humaines) avec un doctorat "light" en trois ans,
pourquoi un doctorat en 3 ans c'est "light"?
j'ai toujours connu les doctorats en 3 ans en France (du moins en Sciences, je sais pas pour les autres matieres), alors qu'au Canada c'est plutot en 4 ans (voir 5 si ton superviseur est pas presse).
La thèse "nouveau régime" de 82 (... c'est comme la "nouvelle vague" au cinéma, ça a quarante ans maintenant ;) ) fixait effectivement déjà trois ans, mais avec des possibilités de dépassement. Qui ne sont pas clairement explicité dans le nouveau fonctionnement.

En lettres, les thèses font rarement moins de quatre ans. La moyenne c'est cinq. En sciences elles ont toujours été plus courtes, mais le travail n'est pas le même.

Au-delà de la question de temps, il y a surtout la question de fond. J'ai souvent utilisé des PhD américains : ils ont la taille et la puissance de nos DEA.

La chose est encore plus vraie en Allemagne où ils en étaient restés, jusqu'à il y a très peu, à notre système d'avant 82 (et qui dans les faits a perduré jusque dans les années 90). C'est à dire le Doctorat d'Etat, la grosse Habilitationschrift qui durait dix ans. Mais avec un travail en conséquence.
double emploi entre les licences professionnelles et les BTS,
BTS c'est pas bac+2? est ce a dire que la licence pro est en 2 ans aussi? ou c'est 3 ans qui en valent 2?
et les IUP dans tout ca?? ca existe toujours?
Oui, les BTS sont en deux ans, et c'est bien ce qui pose problème : ça ne rentre pas dans le système ! De plus les BTS se préparent dans les lycées, et donc ça non plus ça ne rentre pas dans le système... Bref, une bonne poignée de penseur de la réforme voudraient tout simplement zigouiller les BTS. Et les licences pro, apparues il y a quelques années, s'y substitueraient bien.

D'ailleurs une bonne partie des BTS par alternance ont déjà été zigouillés.

:evil: Et ça ça me fout en rogne, parce que les BTS sont parmi nos meilleurs diplômes. Ceux qui fonctionnent le mieux, qui ont une employabilité très forte, etc. Bref, on brûle nos vaisseaux.

D'autant que le cadre "lycéen" des BTS permettait d'y attirer un certain nombre de jeunes gens qui, culturellement, seraient perturbés par la faculté. Ses messieurs ne saisissent pas combien la possession ou non de "L'habitus" universitaire, pour parler le Bourdieu, reste un facteur super-discriminant à la faculté.
perso j'ai toujours connu les semestres, et je suis rentre a la fac en 97 (y'a presque 10 ans c'est fou!!), mais comme tu dis ca depend de chaque fac, Toulouse III ayant anticipe la reforme longtemps, longtemps en avance... et en fait ce systeme de semestre c'etait pas mal, ca marchait comme ca:
en DEUG: si tu ratais tu pouvais refaire le meme semestre dans la foulee, pourvu qu'il y ait assez d'inscrits dans chaque UV (et sachant que seulement 20% des etudiants avait le defunt DEUG en 2 ans, on peut dire qu'il y avait toujours assez d'inscrits) ou faire le semestre suivant puis refaire ton semestre rate l'annee suivante
Licence/Maitrise: vu que les effectifs sont plus reduits a ce niveau, si tu ratais, la premiere solution n'etait pas possible donc soit tu faisais la deuxieme solution (ce qui revenait a faire le deuxieme semestre avant le premier, ce qui n'est pas forcement genant en DEUG, mais peut l'etre en Licence ou Maitrise) soit tu prenais 6 mois sabbatiques, ou stage, ou voyage a l'etranger, etc... avant de refaire ton semestre l'annee suivante.
Autrement dit, tu perdais six mois de ta vie. Dont deux mois de loyer de ton studio, puisque tu ne peux pas le rendre sans préavis. Ce qui suppose aussi de retrouver un studio en septembre suivant, et connaissant la folie immobilière actuelle...

Tout le monde n'a pas les moyens de partir à l'étranger. Quant aux stages, en lettres....

De toute façon, toutes les facs n'ont pas les moyens de doubler leurs semestres, loin s'en faut. La question de la semestrialisation va creuser le fossé entre les grandes facs (Toulouse) et les petites (Besançon), qui est déjà abyssal. Je sais, j'ai fait les deux.

Et puisque finalement cette question de reforme est une question de competitivite, voila le classement des 500 "meilleures" universites du monde:
Ce glassement est une connerie monumentale !

Il a été critiqué partout dans la presse, y compris spécialisée.

Quand tu prends le sous-classement des universités par pays, donc la France, tu vois dans les premières.... le Collège de France !

Le Collège de France, rappelons-le, n'est PAS une université, il ne délivre PAS de diplôme, il ne nécessite aucune inscription, tout le monde peut assister à ses conférences, y compris quelques SDF qui viennent s'y réchauffer ; c'est son principe et son éthique depuis le seizième siècle !

De plus, non seulement il mélange grandes écoles et universités (bon, OK, c'est pas facile à comprendre pour un étranger), mais il mélange surtout les grandes écoles entre elles ! Celles qui délivrent des diplômes et qui ont un corps d'enseignants-chercheurs (comme les écoles d'ingé), et celles qui n'en délivrent pas et qui n'ont que des répétiteurs, commes les Ecoles Normales Supérieures ! (Les étudiants des ENS n'ont que peu de cours au sein de l'Ecole, ils fréquentent les universités de Paris ou de Lyon et valident leur parcours en accord avec la direction de l'école ! Les méchantes langues disent que l'ENS est une pension de famille).

Enfin, last but not least, ce ranking c'est appuyé essentiellement sur les publications scientifiques. Or en France un même chercheur peut appartenir en même temps :
- au CNRS
- à l'Ecole Pratique des Hautes-Etudes
- à l'ENS sciences de Lyon
- à l'université Lyon I

Cette dernière pouvant aussi bien être appelée Lyon I, Université Claude Bernard, UCB de Lyon. Sans parler des labos qui ont des noms parfois pompeux ("Institut", "Centre International d'étude de..", etc.) et qui ont été pris pour des écoles...

Et notre universitaire de signer tantôt de l'une tantôt de l'autre.

Je ne nie pas que toute cette complexité nuise. Mais d'une part on ne va pas la résoudre en un coup de baguette magique. D'autre part ça n'excuse pas l'Université de Shanghai d'avoir été aussi légère dans son classement.

Bref, ce fameux classement est de la merde, de la crotte et de la chiure. Mais le pire, c'est qu'on est obligé de composer avec, et que les mandarins de Pierre & Marie Curie ne se gênent pas pour dire qu'ils sont la première et la seule française, et pour cracher sur toutes les autres, à commencer par les Grandes Ecoles dont ils sont tous sortis.

*

L'existence même de ce classement confirme hélas ce que je disais : l'enseignement supérieur devient un pur marché. Et le LMD n'a rien à voir avec l'Europe : on nous demande à nous, la vieille Europe "fransiscaine", d'adopter le marketing universitaire américain - et ses partisans, extrémistes comme tous les récents convertis, sont même plus américains que les Américains. Car il y a de bonnes choses dans la tradition universitaire américaine, notamment leur esprit pédagogique.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
User avatar
Dada
Membre / Member
Posts: 2562
Joined: 17 Aug 2005 01:21
Location: La planète bleue

Post by Dada »

Sisyphe wrote:Tout le monde n'a pas les moyens de partir à l'étranger. Quant aux stages, en lettres....
c'est vrai qu'en lettres les stages ou petit boulot a l'etranger...
j'ai l'habitude de raisonner a partir de ma propre experience, cad en Sciences. :roll: mais je maintiens que le systeme semestrialise en Sciences c'est pas mal parceque finalement au lieu de rater une annee entiere, tu peux mettre a profit 6 mois pour bosser dans une boite, ou j'en ai connu qui s'etaient arranges pour faire un programme d'echange et passer 6 mois dans une fac americaine, et a l'arrivee sur un CV c'est un gros plus!
De toute façon, toutes les facs n'ont pas les moyens de doubler leurs semestres, loin s'en faut. La question de la semestrialisation va creuser le fossé entre les grandes facs (Toulouse) et les petites (Besançon), qui est déjà abyssal. Je sais, j'ai fait les deux.
j'avais pas pense a ca, et c'est un bon point (enfin un mauvais pour la semestrialisation)
Et puisque finalement cette question de reforme est une question de competitivite, voila le classement des 500 "meilleures" universites du monde:
Ce glassement est une connerie monumentale !
je suis entierement d'aggord!! :lol:
Enfin, last but not least, ce ranking c'est appuyé essentiellement sur les publications scientifiques. Or en France un même chercheur peut appartenir en même temps :
- au CNRS
- à l'Ecole Pratique des Hautes-Etudes
- à l'ENS sciences de Lyon
- à l'université Lyon I
finalement le veritable enseignement de ce classement n'est il pas que le systeme francais est illisible pour les non-francais??
ce qui expliquerait le manque de competitivite apparent et le manque d'attractivite... (Cf "on attire que des Maliens" [sic])
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10953
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

:D Bon bin je laisse mon glassement, ça fera rire dans les chaumières...

*

Que le système français soit foutraquement compliqué, personne ne le nie. Cela étant les "modernistes" ( :) oui parce que moi je suis un réactionnaire, c'est en substance ce qu'un mandarin pro-LMD m'avait dit une fois) en ont beaucoup rajouté du bazar, en inventant tous les trois ans et demi "la solution définitive" : DEUST, licences pro, IUP dont tu parlais (j'ai dans ma bib un bouquin prétendument de méthodologie universitaire, en réalité de propagande pour les IUP, datant de leur invention, qui explique sans mollir que c'est la solution miracle et qu'en cinq ans ils allaient être en position d'absorber les écoles d'ingé et régler par la même le problème de la dualité du système français), sans parler de l'innénarable Maîtrise des Sciences et Techniques, la MST, ça fallait vraiment être intelligent comme un moderniste pour l'inventer : "tu sais quoi, j'ai une MST", passons.

:loljump:

Sans compter que pour l'instant, le LMD en rajoute beaucoup, du bazar.

Enfin bref, oui le système est compliqué. Mais je ne crois pas aux baguettes magiques.

Et puis ça n'excuse pas l'ineptie du classement de Shanghaï : prendre le Collège de France pour une université, c'est grossier ! C'est un peu comme si je prenais un PhD pour une thèse de philo, ou le Massashussets Institute of Technologie pour un lycée technique !

Bon, je pourrais rajouter que l'attractivité ne dépend pas seulement de la forme du système, qu'un peu d'éthique ne ferait pas de mal et que de toute façon l'attractivité ne saurait être le seul critère de notre politique universitaire, mais en plus d'être réactionnaire, je serais certainement ethnocentrique et nationaliste. Donc je vais m'arrêter là :sun:
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Post Reply