Le portugais est assurément une jolie langue, qui mérite mieux que de la "famé de ménache portugueche que passe l'aspiratorch". De mon esprit elle évoque moins le fado (certes charmant) que Pessoa, Bevinda qui l'a chanté et les films de Manoel de Oliveira (

96 ans et toujours actif, le seul cinéaste encore en activité a avoir tourné ses premiers films en muet). Je me rends compte que je comptais vous parler du
Cinquième empire que j'avais vu à Paris en juillet dernier et que j'ai oublié, tant pis j'ai plus le temps.
D'un point de vue linguistique, le portugais est une langue passionante, la plus étonnante de toutes les langues romanes peut-être, avec ses conservatismes suprenants (la non diphtongaison des toniques [novo]) et ses évolutions bizarres (l'amuïssement des consonnes intervocalique, comme en français d'ailleurs, mais en pire : pessõa = personna), ses jolies voyelles et sa phonétique syntactique un peu pas simple, son tratamento hors d'âge et ses infinitifs conjugués (ce qui tient quand même de l'oxymore).
Enfin bref, pour ça et trente-six-mille autres raisons, le portugais m'a toujours beaucoup plus intéressé que l'espagnol. J'ai même plus étudié l'un que l'autre (mais bon, ça fait trois leçons d'assimil portugais contre pas une seule minute de ma vie en espagnol).
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)