On y trouve concentrées un bon paquet de difficultés, dont un impératif futur (le premier que je vois de ma vie )

Oui, c'est à peu près comme les eclipses lunaires, un tous les deux ans et demi en moyenne.
Je n'ai même jamais réussi à trouver la forme "amamino" (troisième du pluriel) que donnent certaines grammaires, à côté de "amanto", sinon dans les exemples officiels de ces mêmes grammaires. Mais je ne désespère pas.
En fait, l'impératif futur ne note pas "un ordre dans le futur", puisqu'un ordre se réalise toujours dans le futur, mais un ordre
dont le point de commencement de la réalisation se trouve dans le futur.
veni = viens (à partir du moment où je t'en donne l'ordre)
venito = viens (à partir d'un moment ultérieur)
-> C'est pour cela que le seul emploi vraiment courant de l'impératif futur, c'est dans les textes de lois : "si [quelqu'un fait telle chose], sacer esto" = qu'il soit maudit (c'est-à-dire : à partir du moment où il l'aura fait, ordre sera donné qu'il soit maudit). (Ernout & Thomas §253)
ita paratus ad dicendum venito quasi in singulis causis judicium de omni ingenio futurum sit
Je crois que tu l'as assez correctement traduite en fait.
ita... quasi ou sic... quasi : corrélation assez courante pour annoncer "quasi", donc le "ita" n'a pas de valeur très forte. On pourrait aller jusqu'à traduire "sois prêt à venir plaider".
"quasi" et "tamquam" introduisent systématiquement le subjonctif présent ou parfait, avec une nuance d'éventuel (par opposition à proinde si/tamquam si/velut si qui introduisent le subjonctif imparfait ou plus parfait, avec une nuance d'iréel). Ernout & Thomas §380
"futurum sit" est une forme périphrastique pour obtenir un "futur du subjonctif" qui n'existe pas.
S'il n'existe pas c'est qu'il n'est presque jamais nécessaire : à partir du moment où on est au subjonctif, c'est qu'on est dans l'éventuel ou l'iréel, donc l'idée de futur est généralement soit exclue soit évidente (s'il s'agit d'un ordre, d'un souhait, etc.)
"j'ordonne que tu viennes demain":
"= imperio ut cras venias"
Si j'ordonne, c'est que je souhaite la réalisation de quelque chose qui n'existe pas au moment où je parle, donc c'est forcément le futur.
Mais ici, Quintus Cicéron a besoin de la marquer fortement, puisque :
a) Grammaticalement, a employé un impératif futur (lui-même rare)
b) Tout son texte est placé dans une hypothèse future (si M. Cicéron veut faire campagne prochainement).

Tout ça pour dire que, quand tu feras des thèmes latins l'an prochain, ne te jette pas sur les "-turus sim" sous le prétexte de faire une concordance des temps. Ca n'est jamais obligatoire.
judicium de omni ingenio futurum sit : je pense qu'il faut entendre "judicium" comme le sujet "le jugement sera à propos de tout talent" = le jugement
concernera tout ton talent, etc.
A la rigueur, on pourrait aussi comprendre "futurum sit" impersonnel "il y aura" et "judicium" comme sa "séquence", mais c'est moins pertinent.

'ttention, en français tu ne peux pas mettre un futur après "comme si". Un moyen de s'en tirer et de mettre "devoir".
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)