Depuis plusieurs années, l'Inde, qui compte 600 millions de paysans, connaît
une véritable épidémie de suicides dans ses campagnes. Plusieurs milliers de
ruraux se sont en effet donné la mort pour échapper aux mauvaises récoltes
et à une pauvreté abjecte, mais surtout à leurs créanciers. Il s'agit
souvent de sommes modestes, avoisinant les 150 euros.
L'Andhra Pradesh, le Karnataka, le Maharashtra et le Pendjab, pourtant fer
de lance de la "révolution verte" et de la modernisation de l'agriculture
dans les années 1970, sont particulièrement touchés. Le problème de l'usure
est loin d'être nouveau, mais le morcellement des terres et les difficultés
que certains rencontrent pour devenir propriétaires de leurs champs ne fait
que rendre le problème plus aigu. Devinder Sharma rappelle, dans le webzine
indien Countercurrents.org, qu'"au Pendjab, au Maharashtra et ailleurs, des
dizaines de milliers de paysans prennent la route après chaque moisson pour
aller en ville et y trouver des petits boulots. Les pages des feuilles de
chou de province du centre de notre cyber-Etat - comme l'Andhra Pradesh aime
à se faire appeler - sont remplies de publicités invitant les gens à déposer
au mont-de-piété leurs bijoux d'or et d'argent. Au Karnataka, qui n'est pas
en reste en fait de suicides de paysans, l'accent mis par les autorités sur
les technologies de l'information a encore plus creusé l'écart entre les
ruraux et le reste de la population." Poussés à bout, les habitants de
plusieurs villages du Pendjab et du Maharashtra ont pris une décision
originale pour attirer l'attention des pouvoirs publics : mettre leur
village aux enchères. On peut ainsi lire sur des banderoles accrochées à
Shivani Rekhailapur, dans le Maharashtra : "Ce village est sur le point d'
être mis en vente. Laissez-nous ensuite nous suicider en masse." Près de là,
les villageois de Chingapur sont allés encore plus loin pour tirer la
sonnette d'alarme. Ils ont invité le président de l'Union indienne, Abdul
Kalam, et le Premier ministre, Manmohan Singh, pour une grande cérémonie, un
"marché humain". Il s'agissait pour eux de vendre non plus leur village mais
leurs organes, notamment leurs reins. Pour Devinder Sharma, "la situation
est alarmante depuis un moment déjà. Pendant au moins ces dix dernières
années, la production agricole a presque stagné puis plongé." Il en accuse l
'utilisation massive d'engrais chimiques, l'assèchement des nappes
phréatiques par des cultures inappropriées, le surendettement et une
politique qui a négligé la dimension vivrière de l'agriculture au profit de
la productivité. C'est cette modernisation apparente, qu'il appelle la
"seconde révolution verte", qui est responsable du désespoir actuel.
INDE . Des villages aux enchères !
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Gfa - invité
- Guest
Je ne suis pas certain que le problème soit dû en grande partie à l'utilisation d'engrais chimiques. Je crois que le problème se situe plutôt au niveau des prix du marché. En effet, si le prix du marché (par ex pour une céréale) est inférieur au prix de revient ou coût de production, les "paysans" ne dégagent pas les revenus suffisants pour garantir une qualité stable (ex: achat de pesticides, engrais,...). Moins bonne qualité, donc les prix du marché baissent encore...cercle vicieux.
En plus, je crois qu'en Inde, le problème de l'utilisation des semences transgéniques (type terminator) pose un gros problème en terme de rendement escompté.
Une solution est un prix de marché minimum qui couvre le prix de production ou encore la création d'une chambre de compensation au niveau mondial (mise en réserve des bénéfices les bonnes années puis distribution pour compenser les pertes les mauvaises années).
En plus, je crois qu'en Inde, le problème de l'utilisation des semences transgéniques (type terminator) pose un gros problème en terme de rendement escompté.
Une solution est un prix de marché minimum qui couvre le prix de production ou encore la création d'une chambre de compensation au niveau mondial (mise en réserve des bénéfices les bonnes années puis distribution pour compenser les pertes les mauvaises années).
mais à la dernière réunion, les états unis et l'europe se sont unamiment prononçé contre une telle situation qui les aurait conduit entres autres à arrêter de subventionner à plus de 70% leurs agriculteurs.Gfa - invité wrote: Une solution est un prix de marché minimum qui couvre le prix de production
D'ailleurs, l'agriclture est le seul secteur d'activité où les produits des pays tels que les pays africains, le brésil ou l'inde sont plus chers que les productions des pays de l'europe ou des etats unis!
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Gfa - invité
- Guest
Pardon pour le je sais,... (mais parfois, je bosse aussi 
)
En clair, mon premier post voulait surtout dire :" pour trouver une solution, il faut d'abord déterminer les véritables causes du problème".
Un autre point: dans le cadre des exportations de Matières Premières agricoles, une plus grande part de la Valeur Ajoutée devrait rester dans le pays exportateur ( et pas comme maintenant: 1/3 pour le pays exportateur et 2/3 pour le pays importateur).
)En clair, mon premier post voulait surtout dire :" pour trouver une solution, il faut d'abord déterminer les véritables causes du problème".
Un autre point: dans le cadre des exportations de Matières Premières agricoles, une plus grande part de la Valeur Ajoutée devrait rester dans le pays exportateur ( et pas comme maintenant: 1/3 pour le pays exportateur et 2/3 pour le pays importateur).
