On peut distinguer deux cas majeurs :
1. La demande polie (conditionnel de politesse au sens propre)
2. Le conseil
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1. Lorsqu'il s'agit d'une demande, donc avec "vouloir" et dans une moindre mesure "falloir" et "pouvoir", l'usage du conditionnel de politesse est presque la règle (ne pas l'utiliser passera pour impoli) lorsqu'on s'adresse à quelqu'un pour demander quelque chose : à un vendeur dans un magasin, à un fonctionnaire dans une administration, à un bibliothécaire derrière son bureau, voire à un collègue de bureau ou même à son employé si l'on est un patron poli et respectueux.
Mais la personne qui s'enquiert de votre demande (vendeur, bibliothécaire, collègue etc.), elle, le fera au présent.
Exemple :
[vendeur etc.] - Que voulez-vous ?
[client etc.] - Je
voudrais deux tranches de jambon, s'il vous plaît.
[vendeur etc.] - Que vous faut-il ?
[client etc.] - Il me
faudrait une clef à molette pour visser le tuyau.
Dans cet emploi Il n'y a pratiquement aucune différence entre conditionnel présent et conditionnel passé, sinon que le second est peut-être encore plus poli, mais les deux peuvent s'employer :
[vendeur etc.] - Que voulez-vous ?
[client etc.] - Je
voudrais / j'aurais voulu deux tranches de jambon, s'il vous plaît.
[vendeur etc.] - Que vous faut-il ?
[client etc.] - Il me
faudrait / il m'aurait fallu une clef à molette pour visser le tuyau.
NOTE 1 : par hypercorrection, certains vendeurs ont tendance à employer le conditionnel dans leur demande, mais c'est considéré comme populaire et incorrect : "*qu'est-ce qu'il vous faudrait / qu'est-ce qu'il vous aurait fallu / Qu'est-ce que vous voudriez ?".
NOTE 2 : dans le cas du verbe "pouvoir", je ne vois pas d'autres emplois possibles dans cette situation qu'à la forme interrogative :
[client] : "Pouvez-vous/pourriez-vous me donner un sac en plastique s'il vous plaît ?"
Dans ce cas, l'usage du conditionnel de politesse est moins obligatoire car la modalité interrogative marque déjà par elle-même la politesse. Par contre on ne peut pas employer le passé dans ce cas.
C'est d'ailleurs ce que vous avez fait à juste titre dans votre demande :
*Pourrait quelqu'un m'aider ...
Je n'aurais pas été choqué si vous aviez utilisé le présent, en disant toutefois :
"quelqu'un pourrait-il m'aider..."
(Les pronoms "quelqu'un/quelque chose/personne" sont trop "gros" pour être mis après le verbe. Par conséquent, aussi absurde que cela paraisse, dans une interrogation, il faut les mettre en premier et les "répéter" par un "-il" après le verbe)
Par contre, si vous aviez employé "vouloir", il aurait fallu dire :
"Je voudrais que quelqu'un m'aide"
Car si vous aviez dit :
"Je veux que quelqu'un m'aide..."
on vous aurait considéré comme impoli !
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B. S'agissant des verbes devoir, pouvoir et dans une moindre mesure "falloir", lorsqu'on s'adresse à quelqu'un :
- le présent de l'indicatif marque une affirmation, un constat
- le conditionnel présent marque un conseil
- le conditionnel passé un "conseil dans le passé", proche du regret :
A. "Tu peux lui demander" = tu en as la possibilité.
B. "Tu pourrais lui demander" = c'est un conseil que je te donne
C. "Tu aurais pu lui demander" = mais tu ne l'as pas fait, c'est dommage.
A. "Tu dois laisser passer cette voiture en premier" = dit le moniteur d'auto-école à son élève, le code de la route l'exige
B. "Tu devrais laisser passer cette voiture en premier" = dit au chauffeur son ami, c'est un conseil que je te donne, ça sera certainement plus pratique pour tout le monde ensuite.
C. "Tu aurais dû laisser passer cette voiture en premier" = mais tu ne l'as pas fait et maintenant tu as provoqué un embouteillage.

La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)