Toirdhealbhách wrote:Décider qu’on va organiser toute la scolarité d’un enfant dans une langue qui n’est pas celle que parlent tous les les habitants du pays révèle une dimension psychologique qui m’effraie. J’assimilerais cela davantage à une pratique sectaire qu’à une pratique éducative…
Je suppose qu'il dit ça uniquement pour les langues régionales, et que les écoles bilingues franco-allemandes ou franco-anglaises (etc) ne lui posent pas de problème...

Jusqu'ici, la discussion a porté - à la suite d'une question précise de Flamenco et grâce aux compétences de Kokoyaya - sur l'aspect technique de l'enseignements, ou plutôt
des enseignements des langues en France. Offres du public, du privé, réseaux associatifs, part des cours dans la langue régionale, recrutements des enseignants, dispositions aux examens, etc. Ce qui est fort intéressant et potentiellement très instructif.
Certes, discuter de l'aspect moral et politique de l'enseignement des LR (j'abrège) en France n'est pas totalement hors-sujet, mais, si je puis me permettre, nous en avons déjà beaucoup discuté ailleurs, et pas forcément de la meilleure façon qui soit.

Je ne suis pas d'humeur à me taper une crise espérantoïde en ce moment, et surtout, cela polluerait un débat très instructifs pour les non-freelanguiens, puisque comme il a été dit plus haut, obtenir des renseignement sur les enseignements de langues régionales est difficile...
... À tout le moins, je vous mets en garde : je ne
veut pas revenir à des batailles de slogans et au trompettage de certains arguments éternels qui ne font pas beaucoup avancer le ker-chlimbeleg (ou l'eslimbligou). Alors attentions à vos chapeaux ronds (ou coiffes bigoudens ou bérets basques), je suis armé.
En conséquence, je m'étendrai pas sur la citation de Mélanchon, car je n'y serais pas neutre (J.L. Mélanchon est quelqu'un que j'apprécie, et l'un des rares hommes politiques que j'aie rencontré). Il convient au moins de contextualiser, ce que Maï a tenté de faire en évoquant l'aspect social de l'enseignement des langues régionales et la question du rapports de la classe ouvrière à l'école et des mécanismes d'échecs scolaires et de reproduction sociale en général (JLM a été sous-ministre de l'enseignement professionnel et intervient fréquemment sur la question) ; ce que pourrait résumer de façon caricaturale et sloganesque par "l'enseignement des LR en immersion totale ne serait-il pas fait que pour les bobos ?"...
... J'ai bien dit : volontairement sloganesque et caricaturale, ne me tombez pas dessus, par pitié !
Je suppose que Maï a trouvé la citation, comme moi, sur les "brèves" du Café Pédagogique ; je reconnais le sérieux du site (façon polie de dire que je n'apprécie pas forcément ses orientations), mais il s'agit de trois lignes extraites d'une interview entière qui elle a disparu du site de Libé, (j'essaie de la retrouver, une rasade de chouchen a qui réussira). Je comprends qu'elle choque, mais elle est l'épiphénomène (pour ne pas dire le déchet - je n'exonère pas JLM de céder lui-aussi au goût du slogan) d'un débat me semble-t-il plus profond, en l'occurence au sein du PS entre Lang et Mélanchon, ou au sein du monde éducatif entre "pédagos" et "républicains" (et en disant cela, je super-caricature à la manière de certains journalistes).
Bref : retour au débat technique, par pitié.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)