Rigolonzinbrin : erreurs de traduction
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
Je vous propose l’anecdote suivante sur les problèmes de traduction.
L’histoire se déroule en 1998 dans un B/B à OBAN en Ecosse. Tous les soirs le propriétaire donne à chaque visiteur une petite fiche avec un choix de plats pour le déjeuner sérieux du matin ; ces fiches sont en Anglais et Allemand. Pour lui rendre service je lui propose de traduire un modèle de fiche en Français.
Le lendemain matin avant de prendre le copieux petit déj , je m’installe sur son micro et modifie la fameuse fiche. Sur la dernière ligne il y a un terme que je ne connais pas avec une abréviation, n’ayant pas de dictionnaire j’extrapole et traduit : « saucisses locales ». J’enregistre le fichier et entre dans la salle à manger, m’assoit à côté d’un anglais, regarde ce qu’il mange et lui demande ce que c’est que ce poisson il m’annonce le terme que je venais de traduire par saucisses locales.
Après déjeuner j’ai fait la correction
L’histoire se déroule en 1998 dans un B/B à OBAN en Ecosse. Tous les soirs le propriétaire donne à chaque visiteur une petite fiche avec un choix de plats pour le déjeuner sérieux du matin ; ces fiches sont en Anglais et Allemand. Pour lui rendre service je lui propose de traduire un modèle de fiche en Français.
Le lendemain matin avant de prendre le copieux petit déj , je m’installe sur son micro et modifie la fameuse fiche. Sur la dernière ligne il y a un terme que je ne connais pas avec une abréviation, n’ayant pas de dictionnaire j’extrapole et traduit : « saucisses locales ». J’enregistre le fichier et entre dans la salle à manger, m’assoit à côté d’un anglais, regarde ce qu’il mange et lui demande ce que c’est que ce poisson il m’annonce le terme que je venais de traduire par saucisses locales.
Après déjeuner j’ai fait la correction
Avec tout le bonheur que se petafine dans le monde que d'heureux on pourrait faire. 

- Sisyphe
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Ce n'est pas vraiment une erreur, plutôt une question d'adaptation
Vous vous souvenez peut-être des aventures d'Anselme Lanturlu, BD de vulgarisation scientifique écrite par un célèbre physicien, qui a traîné dans tous les CDI de France...
Il a été beaucoup traduit, et parfois la traduction ne s'est pas limitée au texte, surtout s'agissant du personnage secondaire, Sophie, étudiante au décolleté avantageux.
Et ce dans deux pays :
- l'Iran
- Les Etats-Unis
Je ne ferai aucun commentaire....
Dessins "avant/après" visibles ici (milieu de la page) :
http://lanturluland.free.fr/lanturlulan ... ant_fr.htm
Vous vous souvenez peut-être des aventures d'Anselme Lanturlu, BD de vulgarisation scientifique écrite par un célèbre physicien, qui a traîné dans tous les CDI de France...
Il a été beaucoup traduit, et parfois la traduction ne s'est pas limitée au texte, surtout s'agissant du personnage secondaire, Sophie, étudiante au décolleté avantageux.
Et ce dans deux pays :
- l'Iran
- Les Etats-Unis
Je ne ferai aucun commentaire....

Dessins "avant/après" visibles ici (milieu de la page) :
http://lanturluland.free.fr/lanturlulan ... ant_fr.htm
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
- Sisyphe
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Aymeric wrote:Je m'éloigne un peu du sujet, mais avez-vous remarqué cette tendance qu'ont les sous-titreurs français à utiliser des expressions complètement désuètes ou argotiques que personne n'utilise, pour essayer de traduire le slang américain ?
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
- Maïwenn
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Je ne sais pas si c'est vraiment une erreur de traduction mais c'est assez drôle
Ceux qui fréquentent les projecteurs de diapo (ça existe encore ?) ou les présentations power point savent combien les écrans blancs peuvent être têtus. Les autres se rappellent sûrement de s'être moqués de leurs profs aux prises avec un écran qui ne veut pas rester en place. Dans une des salles où j'officie, il y a le mode d'emploi sur le tableau. Ca doit être censé aider (les majuscules sont d'origine) :
Pull screen down all the way - HESITATE - then allow screen to retract VERY SLOWLY until it locks in place.
Ah oui, moi aussi j'hésite beaucoup à suivre ces instructions !
Ceux qui fréquentent les projecteurs de diapo (ça existe encore ?) ou les présentations power point savent combien les écrans blancs peuvent être têtus. Les autres se rappellent sûrement de s'être moqués de leurs profs aux prises avec un écran qui ne veut pas rester en place. Dans une des salles où j'officie, il y a le mode d'emploi sur le tableau. Ca doit être censé aider (les majuscules sont d'origine) :
Pull screen down all the way - HESITATE - then allow screen to retract VERY SLOWLY until it locks in place.
Ah oui, moi aussi j'hésite beaucoup à suivre ces instructions !

Penn ar Bed
The end of the land
Le commencement d'un monde
The end of the land
Le commencement d'un monde
'ôpû
Bonjour à tous et toutes
Certaines langues diffèrent BEAUCOUP du français et de l'ensemble des langues d'Europe de l'ouest (c'était un euphémisme...). Toutes les langues sont polynomiques, mais les différents sens d'un mots présentent généralement une ressemblance entre eux. Par exemple télescope, du grec télé (de loin ou au loin) et scopo (voir) : instrument qui permet de voir ce qui est loin. Et télévision, qui permet de voir de loin ou à distance. Ne pas en conclure cependant qu'un télescope et une télévision sont la même chose!
Les ressemblances entre les sens d'un mot sont associées dans ce mot selon le mode de pensée local, ce qui fait que la polynomie peut prendre des allures très différentes chez des peuples qui pensent différemment.
En Polynésie, les langues (reo ma'ohi) découlent de plusieurs modes de pensée très différents : origines indonésiennes, influences chinoise, anglaise, américaine, française, danoise... Donc un pot-pourri inextricable! En page 2 de ce sujet, Sisyphe parlait des "faux amis". Ceci m'a rappelé un mot terrible qui a donné lieu à des traduction imb... euh,,, je resterai poli. Ce mot, c'est 'ôpû. À ne pas confondre avec "ôpu, opû, 'opu. 'upu"...
'ôpû : tribu
'ôpû : ventre, abdomen, sein (dans le sens de "entrailles")
'ôpû : siège de la pensée
'ôpû : courbe dans un graphique
tari 'ôpû : tendon
'ôpû : aube
'ôpû : tracer une orbe (comme un météorite)
'opu : détacher un vêtement (dans le sens de "enlever une tache", ce qui peut déjà prêter à confusion...)
'opu : rinser à l'eau, tremper
'ôpû fêtêtê : obèse
"ôpû (déformation de 'upu) : invocation au dieu Ta'aroa
'ôpû mârama : esprit sage ou éclairé ; qui réfléchit beaucoup.
'opû moemoe 'e'ê : étranger en qui on n'a pas confiance
'opu : rinser un poisson couvert de sang
...
...
et j'en passe plusieurs
Ai-je à vous dire les traductions incroyables auxquelles ceci donna naissance?
En voici quelques unes (pardonnez-moi de ne pas nommer les auteurs pour ne pas causer de litiges...) Je mettrai en bleu le sens original, et en rouge les "traductions"(?)
Elle se purifia avant de s'adresser au dieu Ta'aroa
Elle détacha ses vêtements pour plaire à son dieu
Elle détacha ses vêtements pour montrer ses courbes divines
Elle laissa paraître un sein obèse
Elle se déshabilla pour prier à l'aube
Elle sacrifia à leur dieu un poisson couvert de sang
Deux mots qui se ressemblent : vahie (bois à brûler) et vahine (femme, épouse, quoique épouse serait plutôt hoa fa'aipoipo) :
Il faisait frais ; il mit du bois à brûler
Il faisait frais ; il s'enflama pour son épouse
Mais une des fleurs (tiare?) dans le genre fut cette traduction aussi idiote qu'auto-contradictoire pour des gens amoureux de leur pays.
'ai'a : terre natale
aiea : fantôme apparaissant au-dessus de la mer la nuit et effrayant les marins.
Ces deux mots ont presque la même prononciation. Ceux-ci aussi d'ailleurs :
'ere'ere : noir, obscurité
here : aimé, chéri
Ce qui donna
Ils aperçut avec frayeur un fantôme dans la nuit
Il aperçut avec horreur sa terre natale bien-aimée
Sans commentaire.
Certaines langues diffèrent BEAUCOUP du français et de l'ensemble des langues d'Europe de l'ouest (c'était un euphémisme...). Toutes les langues sont polynomiques, mais les différents sens d'un mots présentent généralement une ressemblance entre eux. Par exemple télescope, du grec télé (de loin ou au loin) et scopo (voir) : instrument qui permet de voir ce qui est loin. Et télévision, qui permet de voir de loin ou à distance. Ne pas en conclure cependant qu'un télescope et une télévision sont la même chose!
Les ressemblances entre les sens d'un mot sont associées dans ce mot selon le mode de pensée local, ce qui fait que la polynomie peut prendre des allures très différentes chez des peuples qui pensent différemment.
En Polynésie, les langues (reo ma'ohi) découlent de plusieurs modes de pensée très différents : origines indonésiennes, influences chinoise, anglaise, américaine, française, danoise... Donc un pot-pourri inextricable! En page 2 de ce sujet, Sisyphe parlait des "faux amis". Ceci m'a rappelé un mot terrible qui a donné lieu à des traduction imb... euh,,, je resterai poli. Ce mot, c'est 'ôpû. À ne pas confondre avec "ôpu, opû, 'opu. 'upu"...
'ôpû : tribu
'ôpû : ventre, abdomen, sein (dans le sens de "entrailles")
'ôpû : siège de la pensée
'ôpû : courbe dans un graphique
tari 'ôpû : tendon
'ôpû : aube
'ôpû : tracer une orbe (comme un météorite)
'opu : détacher un vêtement (dans le sens de "enlever une tache", ce qui peut déjà prêter à confusion...)
'opu : rinser à l'eau, tremper
'ôpû fêtêtê : obèse
"ôpû (déformation de 'upu) : invocation au dieu Ta'aroa
'ôpû mârama : esprit sage ou éclairé ; qui réfléchit beaucoup.
'opû moemoe 'e'ê : étranger en qui on n'a pas confiance
'opu : rinser un poisson couvert de sang
...
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et j'en passe plusieurs
Ai-je à vous dire les traductions incroyables auxquelles ceci donna naissance?
En voici quelques unes (pardonnez-moi de ne pas nommer les auteurs pour ne pas causer de litiges...) Je mettrai en bleu le sens original, et en rouge les "traductions"(?)
Elle se purifia avant de s'adresser au dieu Ta'aroa
Elle détacha ses vêtements pour plaire à son dieu
Elle détacha ses vêtements pour montrer ses courbes divines
Elle laissa paraître un sein obèse
Elle se déshabilla pour prier à l'aube
Elle sacrifia à leur dieu un poisson couvert de sang
Deux mots qui se ressemblent : vahie (bois à brûler) et vahine (femme, épouse, quoique épouse serait plutôt hoa fa'aipoipo) :
Il faisait frais ; il mit du bois à brûler
Il faisait frais ; il s'enflama pour son épouse
Mais une des fleurs (tiare?) dans le genre fut cette traduction aussi idiote qu'auto-contradictoire pour des gens amoureux de leur pays.
'ai'a : terre natale
aiea : fantôme apparaissant au-dessus de la mer la nuit et effrayant les marins.
Ces deux mots ont presque la même prononciation. Ceux-ci aussi d'ailleurs :
'ere'ere : noir, obscurité
here : aimé, chéri
Ce qui donna
Ils aperçut avec frayeur un fantôme dans la nuit
Il aperçut avec horreur sa terre natale bien-aimée
Sans commentaire.
I te rahiraa o te taime, mea pāpū aè te reo ia taì mai i te mafatu, e mea haavarevare roa atoā rä o ia.
La langue est souvent plus éloquente, mais aussi plus trompeuse que le coeur.
La langue est souvent plus éloquente, mais aussi plus trompeuse que le coeur.
Je farfouille dans les sites italiens pour les détails organisationnels de mon voyage.
J'ai eu droit à la "liste de courses". Non non, c'est pas au supermarché, c'est juste les horaires des bus (apparemment, un trajet en bus, c'est "corso"...)
Et là, je tombe par hasard sur un hôtel, j'ai un peu peur quand même (en plus que c'est un trois étoiles...) :

J'ai eu droit à la "liste de courses". Non non, c'est pas au supermarché, c'est juste les horaires des bus (apparemment, un trajet en bus, c'est "corso"...)
Et là, je tombe par hasard sur un hôtel, j'ai un peu peur quand même (en plus que c'est un trois étoiles...) :
Hôtel moderne, restructuré en 2002, avec 44 chambres avec de tous le comfort. Services : - CONNEXION à INTERNET : zones communes et chambres. NAVETTE : service et pour d'Aéroport de de Ciampino et Metropolitana (payable en place) ; - PETIT DÉJEUNER À BUFFET : croissant, tartes, substances de fruits, café, latte, yogurt, céréales, pain, affectés, fRomage...


Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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But for a moment you and I, we caught it
- Sisyphe
- Freelang co-moderator
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- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
L'anglomanie approximative n'est pas récente :
Je farfouille dans la bibliothèque de ma grand-mère (qui fut épicière - mon grand-père s'enflait en disant "négociant"), et je retombe sur un antique manuel de comptabilité, datant du 19e siècle, qui s'appelle La ligne droite.
Au-dessus du titre, fièrement : times is money...
*
De mon côté, je cherchais à vérifier un détail à propos de l'hymne national anglais. Je tape son nom dans Wikipédia.
Curieusement, pas d'article. Un seul renvoi, à l'article Gouine. Sic.
J'ai fini par comprendre qu'il fallait que je fasse attention à mon orthographe anglaise.
J'avais écrit "Gode save the Queen".

Je farfouille dans la bibliothèque de ma grand-mère (qui fut épicière - mon grand-père s'enflait en disant "négociant"), et je retombe sur un antique manuel de comptabilité, datant du 19e siècle, qui s'appelle La ligne droite.
Au-dessus du titre, fièrement : times is money...
*
De mon côté, je cherchais à vérifier un détail à propos de l'hymne national anglais. Je tape son nom dans Wikipédia.
Curieusement, pas d'article. Un seul renvoi, à l'article Gouine. Sic.

J'avais écrit "Gode save the Queen".

La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
"Dieu sauve la gouine"? C'est peut-être approprié, après tout. Elles ont aussi besoin d'être sauvées, non?
Ce qui me rappelle une "traduction" avec laquelle on s'amuse parfois au Québec. Quand quelqu'un éternue, on lui souhaite, en franglais "Que Dieu te bless".
Une autre "traduction" que j'avais aimée. Près de l'Université de Montréal, passé l'école Vincent d'Indy qui était alors la faculté de musique, il y a un cimetière juif. À la grille d'entrée il y avait une affiche ...unilingue anglaise (évidemment!) qui disait "No trespassing". Une main charitable (anonyme) a ajouté la traduction française : "Défense de trépasser".

Ce qui me rappelle une "traduction" avec laquelle on s'amuse parfois au Québec. Quand quelqu'un éternue, on lui souhaite, en franglais "Que Dieu te bless".
Une autre "traduction" que j'avais aimée. Près de l'Université de Montréal, passé l'école Vincent d'Indy qui était alors la faculté de musique, il y a un cimetière juif. À la grille d'entrée il y avait une affiche ...unilingue anglaise (évidemment!) qui disait "No trespassing". Une main charitable (anonyme) a ajouté la traduction française : "Défense de trépasser".

I te rahiraa o te taime, mea pāpū aè te reo ia taì mai i te mafatu, e mea haavarevare roa atoā rä o ia.
La langue est souvent plus éloquente, mais aussi plus trompeuse que le coeur.
La langue est souvent plus éloquente, mais aussi plus trompeuse que le coeur.
Sisyphe wrote:Curieusement, pas d'article. Un seul renvoi, à l'article Gouine. Sic.
J'ai fini par comprendre qu'il fallait que je fasse attention à mon orthographe anglaise.
J'avais écrit "Gode save the Queen".



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