pouvez-vous me dévoiler, je vous prie,
ce que signifie réellement le nom Geoffroy
(c'est le mien, je sais qu'il est un peu désuet mais je suis fier de le porter,
j'aimerais toutefois savoir si je suis digne de le porter)
je veux dire que je souhaiterais savoir ce qu'il signifie,
de quelles racines et de quelle langue provient-il
quelles valeurs porte-t-il
pouvez vous en suite le traduire ou donner son équivalent dans toutes les langues existantes sur terre
le projet est ambitieux ! comme vous pouvez le constatez
je cite les langues dont la traduction m'est plus particulièrement importante :
espagnol, latin classique, elfique (quenya de préférance si possible), grec ancien, sancri, hebreux, allemand, malgache, arabe, italien, suedois, russe
Merci de l'aide précieuse que vous m'offrez !
Significations et traductions de Geoffroy
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Pour ce qui est de l'origine, il est comme vous le savez germanique.
"Gott, God, etc". sous toutes ses variantes signifie "Dieu". Les frères Grimm (qui n'ont pas fait que rédiger des contes : ils étaient d'abord de grands linguistes) disaient dans leur dictionnaire que ce mot était un des signes de reconnaissance les plus sûrs des langues germaniques ("Kennzeichen der germanischen Sprachen"), vu qu'on retrouve ce mot dans TOUTES les langues germaniques, mais uniquement chez elles.
La forme en "proto-germanique" est *guða-, mais tel quel ça ne veut pas dire grand-chose, puisque l'astérisque signifie précisément que c'est une forme théorique.
Bon, comme je suis une grosse feignasse, je vais vous copier-coller l'extrait d'un article que j'avais écrit :
"Friede, Frieden, vriede (en néerlandais), frid (en suédois)", la paix, curieusement disparu en anglais (friþu en vieil-anglais) est apparenté à "Frei, free, etc." qui veut dire "libre". C'est donc à l'origine l'état de ce à quoi on ne cherche pas à soumettre. De la même racine, d'ailleurs, il y a aussi "Freund" (ami).
tout ça se rapporte à une racine "*prai/pri" qui veut dire "aimer bien, donc ménager" : sanscrit "priyaH" cher, aimé. Russe "prijatel' (enfin priyatel transcrit en français), ami, grec "praus", doux, et quelques autres.
Pour ce qui est du sens des deux ensemble, mieux vaut ne pas se casser la tête : je suis en désaccord avec Wikipédia, ça ne veut pas forcément "dire" quelque chose : les noms propres composés germaniques ne veulent souvent rien dire, on prend deux mots et on les colle...
... Même chose en grec ancien : si vous avez des Aristo- quelque chose du côté du père et des machin-phanès du côté maternel, on appelera le gosse "Aristophanès", et ça ne veut rien dire.
Donc, la paix de Dieu, tout ça, ça me semble un peu douteux...
*
En français, on peut trouver les variantes Geoffroi, Geoffroy, Godefroi (la chute du d entre deux voyelles est typiquement française, la forme Godefroi est à moitié relatinisée).
En latin (médiéval, nécessairement ! Classique c'est pas possible, c'est un nom qui arrive avec les invasions barbares), c'est Gaufridus, ou plus rarement Got(h)efridus.
En grec byzantin, ça doit exister, ne serait-ce qu'à cause de Godefroi de Bouillon, mais quelle forme ont-il adopté, j'avoue que j'en sais rien...
... Ah si, un tour sur le wiki grec à l'article "première croisade" me donne Γοδεφρείδος (Godephreidos).
En espéranto, il n'y a pas l'air d'y avoir de traduction reçue : on trouve au moins un Godofredo, mais ça pourrait aussi bien être le prénom espagnol.
J'ai un peu la flemme pour le sanscrit ce soir, de toute façon ça ne sera nécessairement qu'une transcription phonétique. Le prénom n'a pas dépassé le Moyen Orient, il y a déjà fait pas mal de dégâts à mon avis.
*
NOTE : puisqu'il s'agit d'une demande "dans toutes les langues", je déplace vers la section concernée.
"Gott, God, etc". sous toutes ses variantes signifie "Dieu". Les frères Grimm (qui n'ont pas fait que rédiger des contes : ils étaient d'abord de grands linguistes) disaient dans leur dictionnaire que ce mot était un des signes de reconnaissance les plus sûrs des langues germaniques ("Kennzeichen der germanischen Sprachen"), vu qu'on retrouve ce mot dans TOUTES les langues germaniques, mais uniquement chez elles.
La forme en "proto-germanique" est *guða-, mais tel quel ça ne veut pas dire grand-chose, puisque l'astérisque signifie précisément que c'est une forme théorique.
Bon, comme je suis une grosse feignasse, je vais vous copier-coller l'extrait d'un article que j'avais écrit :
Normalement, vous n'avez rien compris. En gros, ça veut dire "celui qu'on a appelé".got « dieu », se retrouve avec le même sens dans l’ensemble des langues germaniques du Moyen Âge à nos jours (« Kennzeichen der germanischen Sprachen » disaient les frères Grimm !) sous des formes diverses supposant toutes une forme de germanique commun *guða- ; toutes ces langues ont donc éliminé le nom indo-européen du dieu *deios (latin deus, sanscrit devaḥ, lituanien diẽvas, etc.), qu’on retrouve encore dans le vieux-haut-allemand Zio, et peut-être, à partir de la forme athématique correspondante *dēs (grec Ζεῦς, sanscrit dyauḥ, latin Diūs Pater > Juppiter etc.) dans le nom du dieux scandinave Týr.
Il n’est pas possible de poser la finale de la forme (thématique) de germanique commun *guða-, car il n’est pas assuré que le nom soit bien masculin (comme il l’est dans toutes les langues, mais sous l’influence du christianisme). L’étymologie la plus probable rattache le terme à la racine *gh°-H- « appeler », plus précisément sous la forme d’une suffixation en *-to (à valeur de « réalisation de la notion dans l’objet » selon Benveniste, ou dit plus simplement de participe passif) : *ghūtó- > *guða- (première mutation consonantique et loi de Verner : *Vt > *Vð) > got (seconde mutation consonantique et amuïssement des [a] finaux suivi ou non de consonne). La forme got serait donc l’exact correspondant du participe passé passif sanscrit hūta- « appelé », également présent en védique dans l’épiclèse du dieu guerrier Indra parahūta « l’appelé ». Le dictionnaire étymologique de W. Pfeifer rapproche également le grec archaïque καυχάωμαι « se vanter », mais la consonne initiale ne correspond pas à l’évolution attendue de *gh-, à moins d’envisager – ce qui est possible – une permutation des consonnes (*ghauk- > *kaugh-).
"Friede, Frieden, vriede (en néerlandais), frid (en suédois)", la paix, curieusement disparu en anglais (friþu en vieil-anglais) est apparenté à "Frei, free, etc." qui veut dire "libre". C'est donc à l'origine l'état de ce à quoi on ne cherche pas à soumettre. De la même racine, d'ailleurs, il y a aussi "Freund" (ami).
tout ça se rapporte à une racine "*prai/pri" qui veut dire "aimer bien, donc ménager" : sanscrit "priyaH" cher, aimé. Russe "prijatel' (enfin priyatel transcrit en français), ami, grec "praus", doux, et quelques autres.
Pour ce qui est du sens des deux ensemble, mieux vaut ne pas se casser la tête : je suis en désaccord avec Wikipédia, ça ne veut pas forcément "dire" quelque chose : les noms propres composés germaniques ne veulent souvent rien dire, on prend deux mots et on les colle...
... Même chose en grec ancien : si vous avez des Aristo- quelque chose du côté du père et des machin-phanès du côté maternel, on appelera le gosse "Aristophanès", et ça ne veut rien dire.
Donc, la paix de Dieu, tout ça, ça me semble un peu douteux...
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En français, on peut trouver les variantes Geoffroi, Geoffroy, Godefroi (la chute du d entre deux voyelles est typiquement française, la forme Godefroi est à moitié relatinisée).
En latin (médiéval, nécessairement ! Classique c'est pas possible, c'est un nom qui arrive avec les invasions barbares), c'est Gaufridus, ou plus rarement Got(h)efridus.
En grec byzantin, ça doit exister, ne serait-ce qu'à cause de Godefroi de Bouillon, mais quelle forme ont-il adopté, j'avoue que j'en sais rien...
... Ah si, un tour sur le wiki grec à l'article "première croisade" me donne Γοδεφρείδος (Godephreidos).
En espéranto, il n'y a pas l'air d'y avoir de traduction reçue : on trouve au moins un Godofredo, mais ça pourrait aussi bien être le prénom espagnol.
J'ai un peu la flemme pour le sanscrit ce soir, de toute façon ça ne sera nécessairement qu'une transcription phonétique. Le prénom n'a pas dépassé le Moyen Orient, il y a déjà fait pas mal de dégâts à mon avis.
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NOTE : puisqu'il s'agit d'une demande "dans toutes les langues", je déplace vers la section concernée.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)