C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent
Un ami étranger me demande à quoi se rapporte "accrochant" dans les premiers vers de ce poème ; je suis pas très fortiche en poésie, j'avoue que pour le coup je suis larguée...
(pourtant, on a bien dû me l'expliquer à l'école...)
Si qn a meilleure mémoire que moi, merci d'avance !
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
Ce que je comprends : dans ce coing de verdure (cong), il y a une rivière qui chante (eh bieng qu'elle danse maintenant !) ; en plus de chanter, cette rivière se repose les cordes vocales en accrochant (follement) des haillons d'argent aux herbes.
Sans garantie, j'espère que Sisyphe ne me donnera pas une mauvaise note
Ne vous en faites pas, j'en suis à peu près à ça à mes élèves, sauf qu'ils n'ont pas l'excuse d'être russophone (sauf un) : comprendre le texte (sauf qu'eux c'est de la prose toute plate mais bon).
Grammaticalement parlant, un participe apposé en français ne peut pas se rapporter à autre chose qu'au sujet de le phrase (selon le contre-exemple habituel : " *assises sur la barrière, des vaches nous regardaient").
À la rigueur, on aurait pu hésiter entre le sujet de la principale (un trou de verdure... qui d'ailleurs n'est pas le sujet mais l'attribut du verbe être, certes ici utilisé dans une formule présentative : "c'est...", mais ça aurait pu passer) et celui de la relative, ce qui est le cas.
Donc, c'est la rivière qui accroche.
La rivière "chante", métaphore pour dire qu'elle coule en faisant du bruit, et elle "accroche aux herbes des haillons d'argents", formule compliquée et métaphorique pour dire qu'elle dépose des ptites gouttes d'eau sur les herbes alentours qui luisent dans le soleil (comme de l'argent).
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Ah, merci !
Le contexte aurait pu m'aider, mais comme je comprenais pas le sens métaphorique non plus...
A la décharge de tes élèves Sisyphe (même s'ils ont des textes plus faciles :p), là je dois dire que je me suis vraiment trouvée conne avec l'appel de ce copain, il m'a demandé que des mots que je ne connaissais pas ou des phrases auxquelles je ne comprenais rien...
Tiens d'ailleurs, sais-tu (ou qn d'autre) qu'est-ce que ça veut dire les gars qui "fument des roses" dans la poème "A la musique" (je crois), toujours de Rimbaud ?
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
Non (en tout cas je ne trouve aucune note en ce sens dans mes livres, qui curieusement ne prennent pas non plus le temps d'expliquer cette expression-là... Ca m'est déjà arrivé pour du Montaigne ça : la phrase que personne ne comprend alors on fait comme si c'était évident), et puis les différentes essences qu'on appelle bois de roses sont particulièrement onéreuses, me semble-t-il, donc je vois mal des "pioupious" (c'est-à-dire des soldats en permission) fumer dans des pipes ainsi faites.
J'aurais plutôt tendance à penser qu'ils ont une rose dans la bouche : ce sont des trouffions en perm quisont dans un parc public en train de draguer les bonniches ; ils essaient de se donner des airs romantiques et en fait un peu vulgaires.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
J'ai lu la même interprétation que toi, sis, sur un site Internet, mais ça me semblait un peu tiré par les cheveux...
Mais en même temps, je vois pas mieux.
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it