Bonjour^^
Voilà, je publie ceci pour vous demander de l'aide.
J'ai dû traduire un texte en Ancien Français X__x
On me demande l'origine du mot étable, qui dans mon texte s'écrit estable (c'est du picard)
Pourriez vous m'aider à répondre à cette question =)?
Merci d'avance
Etymologie Ancien français
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
Re: Etymologie Ancien français
Si tu n'as pas besoin de plus de détail quand aux dialectes et à l'ancien français, le TLF en ligne dit:Mi$s-himitsu wrote:On me demande l'origine du mot étable, qui dans mon texte s'écrit estable (c'est du picard)
(donc la racine c'est sta- "être debout, être là")Du lat. vulg. *stabula, prob. plur. collectif du class. stabulum « lieu où l'on séjourne » et en partic. « étable, écurie, bergerie »
-- Olivier
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Je ne comprends pas : vous êtes en lettres et c'est un devoir d'ancien français, c'est ça ? (Juste pour savoir jusqu'à quel point je peux jargonner...)
"étable" bien en effet du latin "stábulum", qui dérive effectivement du verbe stare, se tenir debout, être dans tel ou tel lieu, et dont on retrouve l'équivalent dans presque toutes les langues indo-européennes (stehen, to stay, istêmi, tiSthati, stat' etc.). le "-bulum" étant ce qu'on appelle un suffixe "médiatif" qui désigne en l'occurence "le lieu où" (mais ça vous pouvez l'ignorer).
l'évolution du mot est plutôt simple :
- Disparition de la posttonique dès le latin classique : [stablum]. La graphe "stablum" doit être attestée.
- Apparition d'une prothèse vocalique au IIe siècle, d'aborde timbre /i/ bref [istablum]. Qui évolue ensuite en [e] fermé en latin parlé tardif (j'ai des doutes quant à la date). [establum]
- Au Ve siècle, le bref final passe à [o], cependant que les -m finaux s'amuissent : [establo]
- Au VIIe/VIIIe siècle, la présence de la liquide (le [l]) empêche la disparition complète du [o], qui devient donc un [e] central ([e] avec un petit rond creux en dessous en alphabet bourciez). [establE].
De là, la forme reste pratiquement la même durant tout le moyen âge, quels que soient les dialectes.
Quant au passage de 'estable' à "étable", c'est vraiment un des phénomènes les plus généraux de l'histoire de notre langue : l'effacement des sifflantes sourdes intérieures devant consonne, ordinairement accompagné d'un allongement compensatoire.
Chronologiquement parlant, la datation est ambiguë : disons que ça commence au XIe siècle, que l'Académie enregistre la modification orthographique en 1740, et qu'il faudra la Révolution française pour que la nouvelle orthographe rentre dans les moeurs.
Graphiquement parlant, ces S devant consonnes :
- Sont remplacés par des accents circonflexes dans 70% des cas : estre > être, forest > forêt (mais les Anglais nous ont emprunté forest avant le XIe siècle, de même que tempest, escape, feast), beste > bête, isle > île (mais l'Isle-sur-le-Doubs), asne > âne, aumosne > aumône, etc.
- Sont remplacés par des accents aigus dans 25% des cas, en particuliers si la syllabe est atone : festu > fétu, estable > étable.
- N'a pas du tout été remplacé dans le cas de la 3e sing. du verbe être : "il est". Donc la graphie n'a pas changé depuis le latin classique !
Il y a quelques exceptions à tout ça, mais là j'ai la flemme alors je vous renvois au Bourciez, §157 et sqq.
"étable" bien en effet du latin "stábulum", qui dérive effectivement du verbe stare, se tenir debout, être dans tel ou tel lieu, et dont on retrouve l'équivalent dans presque toutes les langues indo-européennes (stehen, to stay, istêmi, tiSthati, stat' etc.). le "-bulum" étant ce qu'on appelle un suffixe "médiatif" qui désigne en l'occurence "le lieu où" (mais ça vous pouvez l'ignorer).
l'évolution du mot est plutôt simple :
- Disparition de la posttonique dès le latin classique : [stablum]. La graphe "stablum" doit être attestée.
- Apparition d'une prothèse vocalique au IIe siècle, d'aborde timbre /i/ bref [istablum]. Qui évolue ensuite en [e] fermé en latin parlé tardif (j'ai des doutes quant à la date). [establum]
- Au Ve siècle, le bref final passe à [o], cependant que les -m finaux s'amuissent : [establo]
- Au VIIe/VIIIe siècle, la présence de la liquide (le [l]) empêche la disparition complète du [o], qui devient donc un [e] central ([e] avec un petit rond creux en dessous en alphabet bourciez). [establE].
De là, la forme reste pratiquement la même durant tout le moyen âge, quels que soient les dialectes.
Quant au passage de 'estable' à "étable", c'est vraiment un des phénomènes les plus généraux de l'histoire de notre langue : l'effacement des sifflantes sourdes intérieures devant consonne, ordinairement accompagné d'un allongement compensatoire.
Chronologiquement parlant, la datation est ambiguë : disons que ça commence au XIe siècle, que l'Académie enregistre la modification orthographique en 1740, et qu'il faudra la Révolution française pour que la nouvelle orthographe rentre dans les moeurs.
Graphiquement parlant, ces S devant consonnes :
- Sont remplacés par des accents circonflexes dans 70% des cas : estre > être, forest > forêt (mais les Anglais nous ont emprunté forest avant le XIe siècle, de même que tempest, escape, feast), beste > bête, isle > île (mais l'Isle-sur-le-Doubs), asne > âne, aumosne > aumône, etc.
- Sont remplacés par des accents aigus dans 25% des cas, en particuliers si la syllabe est atone : festu > fétu, estable > étable.
- N'a pas du tout été remplacé dans le cas de la 3e sing. du verbe être : "il est". Donc la graphie n'a pas changé depuis le latin classique !
Il y a quelques exceptions à tout ça, mais là j'ai la flemme alors je vous renvois au Bourciez, §157 et sqq.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
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étable
je dirais que étable vient du latin stabula
lq tu regardes l'étymon latin et le produit français tu vois que le de -bu- s'est syncopé, ce n''est dc pas la syllabe accentuée. l'accent remonte sur la première syllabe:sta-
amuïssement du ds entourage consonnatique, càd syncope ss doute dès époque latine, soit [stabla]
pas diphtongaison spontanée de [a] tonique au VIè siècle car prosthèse, càd dév d'un morphème vocalique devant la base: soit [establa]
VIIème affaiblissement de [a] en position finale en [e] central [estable]
XII2 amuïssement de [s] antéconsonnatique [etable]
MF [e] central s'affaiblit en [oe], comme pas en hiatus se maintient ds graphie et prononciation [etabloe]
début XVII, devient caduc: prononcé ou non prononcé selon contexte
ex: une étable = pas prononcé; une belle étable que je vois = prononcé[
on note dc ce phonème par [e] à l'envers, qui indique que proncé ou non
voilà je pense avoir répondu à ta question[/i]
lq tu regardes l'étymon latin et le produit français tu vois que le de -bu- s'est syncopé, ce n''est dc pas la syllabe accentuée. l'accent remonte sur la première syllabe:sta-
amuïssement du ds entourage consonnatique, càd syncope ss doute dès époque latine, soit [stabla]
pas diphtongaison spontanée de [a] tonique au VIè siècle car prosthèse, càd dév d'un morphème vocalique devant la base: soit [establa]
VIIème affaiblissement de [a] en position finale en [e] central [estable]
XII2 amuïssement de [s] antéconsonnatique [etable]
MF [e] central s'affaiblit en [oe], comme pas en hiatus se maintient ds graphie et prononciation [etabloe]
début XVII, devient caduc: prononcé ou non prononcé selon contexte
ex: une étable = pas prononcé; une belle étable que je vois = prononcé[
on note dc ce phonème par [e] à l'envers, qui indique que proncé ou non
voilà je pense avoir répondu à ta question[/i]
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Re: étable
iris astro wrote:je dirais que étable vient du latin stabula
lq tu regardes l'étymon latin et le produit français tu vois que le de -bu- s'est syncopé, ce n''est dc pas la syllabe accentuée. l'accent remonte sur la première syllabe:sta-
amuïssement du ds entourage consonnatique, càd syncope ss doute dès époque latine, soit [stabla]
pas diphtongaison spontanée de [a] tonique au VIè siècle car prosthèse, càd dév d'un morphème vocalique devant la base: soit [establa]
VIIème affaiblissement de [a] en position finale en [e] central [estable]
XII2 amuïssement de [s] antéconsonnatique [etable]
MF [e] central s'affaiblit en [oe], comme pas en hiatus se maintient ds graphie et prononciation [etabloe]
début XVII, devient caduc: prononcé ou non prononcé selon contexte
ex: une étable = pas prononcé; une belle étable que je vois = prononcé[
on note dc ce phonème par [e] à l'envers, qui indique que proncé ou non
voilà je pense avoir répondu à ta question[/i]

(Mais inscrivez-vous, Iris, ce serait bien d'avoir un(e) "vrai(e)" franciste sur ce forum, moi je suis un traître.
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Non, ça se prononce [etãp]... Mais c'est effectivement une exception. C'est un emprunt à l'italien "stampa", postérieur à la résolution #esC > #eC-.bluetwo wrote:C'est un peu comme le mot estampe, dont on a garder le "es" mais on le prononce "étampe", non?
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