La langue régionale la plus parlée en France ?
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- Toirdhealbhách
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Le parler alsacien
Le parler alsacien
Bien sûr, je suis amoureux de la langue française. Mais je vous cacherais une vérité, si je ne vous avouais pas l’attachement à mon dialecte alsacien, qui est ma langue maternelle. C’est ma mère qui me chuchota les premières paroles en alsacien à l’oreille dés le premier jour de ma naissance. C’est en alsacien que les premiers mots d’amour maternel pénétrèrent mon ouïe. Sans doute, leurs sonorités particulières, ont marqué mon subconscient. Et c’est sans doute pour cette raison, que j’éprouve de la tendresse et du bien être, chaque fois que j’entends parler alsacien.
Je regrette seulement, que les autorités françaises, qui régissent la culture en Alsace, depuis la dernière guerre surtout, n’accordent pas plus d’attention à la sauvegarde de la culture alsacienne, attachée au dialecte alsacien. Elle n’a pas fait grand-chose pour son enseignement en Alsace, et elle ne montre aucun empressement à sa sauvegarde. En d’autres provinces, elle s’est montrée plus accommodante.
On traite donc le dialecte alsacien, différemment que le breton, le basque ou
l’occitan. Discrimination manifeste. La France devrait être particulièrement attentive au développement linguistique en Alsace, à la porte de l’Allemagne, et promouvoir, voir obliger l’apprentissage du dialecte alsacien, porteur des racines de l’allemand, aux élèves de cette province. La France devrait soutenir les écrivains alsaciens, d’expression dialectale, dans la démarche de publications de leurs ouvrages, car ils ne sont pas reçus par les maisons d’éditions régionales ou nationales. Leurs ouvrages pourraient servir à l’enseignement du dialecte dans les écoles en Alsace.
A l’heure de l’Union européenne et du rapprochement des peuples qui la forment, il est primordial d’apprendre la langue de ses voisins, pour mieux pouvoir se comprendre et s’entendre. Les alsaciens qui parlent le même dialecte que leurs voisins du Bade, ont un rôle de communicateurs ou d’interprètes à jouer pour les entreprises implantées de part et d’autre du Rhin, ou pour les relations politiques et culturelles entre la France ,l’Allemagne et l’Autriche. A l’aide du dialecte alsacien, ils sont à même de maîtriser plus facilement l’allemand et de s’exprimer parfaitement dans cette langue étrangère. Il y va de même pour le hollandais ou le danois.
On parle encore l’alsacien en Alsace, mais de moins en moins en ville, par ce que
en ville, il y a de plus en plus de français de l’intérieur qui viennent s’implanter là, sans se donner la peine d’apprendre le dialecte de l’endroit, le considérant inutile ou avec mépris. Et comme leurs enfants ne peuvent pas bénéficier d’un enseignement du dialecte alsacien à l’école, le dialecte alsacien se perd et disparaît.
Mais c’est peut-être justement, ce que veulent les français d’ailleurs et l’autorité centrale de Paris.
Bien sûr, je suis amoureux de la langue française. Mais je vous cacherais une vérité, si je ne vous avouais pas l’attachement à mon dialecte alsacien, qui est ma langue maternelle. C’est ma mère qui me chuchota les premières paroles en alsacien à l’oreille dés le premier jour de ma naissance. C’est en alsacien que les premiers mots d’amour maternel pénétrèrent mon ouïe. Sans doute, leurs sonorités particulières, ont marqué mon subconscient. Et c’est sans doute pour cette raison, que j’éprouve de la tendresse et du bien être, chaque fois que j’entends parler alsacien.
Je regrette seulement, que les autorités françaises, qui régissent la culture en Alsace, depuis la dernière guerre surtout, n’accordent pas plus d’attention à la sauvegarde de la culture alsacienne, attachée au dialecte alsacien. Elle n’a pas fait grand-chose pour son enseignement en Alsace, et elle ne montre aucun empressement à sa sauvegarde. En d’autres provinces, elle s’est montrée plus accommodante.
On traite donc le dialecte alsacien, différemment que le breton, le basque ou
l’occitan. Discrimination manifeste. La France devrait être particulièrement attentive au développement linguistique en Alsace, à la porte de l’Allemagne, et promouvoir, voir obliger l’apprentissage du dialecte alsacien, porteur des racines de l’allemand, aux élèves de cette province. La France devrait soutenir les écrivains alsaciens, d’expression dialectale, dans la démarche de publications de leurs ouvrages, car ils ne sont pas reçus par les maisons d’éditions régionales ou nationales. Leurs ouvrages pourraient servir à l’enseignement du dialecte dans les écoles en Alsace.
A l’heure de l’Union européenne et du rapprochement des peuples qui la forment, il est primordial d’apprendre la langue de ses voisins, pour mieux pouvoir se comprendre et s’entendre. Les alsaciens qui parlent le même dialecte que leurs voisins du Bade, ont un rôle de communicateurs ou d’interprètes à jouer pour les entreprises implantées de part et d’autre du Rhin, ou pour les relations politiques et culturelles entre la France ,l’Allemagne et l’Autriche. A l’aide du dialecte alsacien, ils sont à même de maîtriser plus facilement l’allemand et de s’exprimer parfaitement dans cette langue étrangère. Il y va de même pour le hollandais ou le danois.
On parle encore l’alsacien en Alsace, mais de moins en moins en ville, par ce que
en ville, il y a de plus en plus de français de l’intérieur qui viennent s’implanter là, sans se donner la peine d’apprendre le dialecte de l’endroit, le considérant inutile ou avec mépris. Et comme leurs enfants ne peuvent pas bénéficier d’un enseignement du dialecte alsacien à l’école, le dialecte alsacien se perd et disparaît.
Mais c’est peut-être justement, ce que veulent les français d’ailleurs et l’autorité centrale de Paris.
N'étant pas français, mais francophone, je ne parlerai pas des langages ou dialectes pratiqués en France. Par contre, je pense que, à l'instar de vos dialectes, patois ou autres, le wallon, en Belgique (et Dieu sait combien il peut y en avoir de différents) subit le même phénomène. il se perd. Un peu partout, il est en régression. Pourquoi ? Outre le fait qu'il n'est pas enseigné dans les écoles, je pense surtout qu'il est victime d'une mobilité grandissante des populations qu'il ne connaissait pas jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Je pense aussi que souvent, il était pratiqué par une majorité ouvrière et que, pour une raison obscure, il a été dénigré lorsque la scolarité s'est... étendue au niveau universitaire pour une plus grande partie de la population. A mon sens, ce sont ces différents facteurs qui ont fait que les dialectes sont tombés en disgrâce.
Pourtant, pour avoir pratiqué pendant environ 14 ans du théâtre dialectal, en Montois puis en Borain, lorsqu'ils ne sont pas roturiers, ce sont des langages croustillants qui expriment des images qui sont intraduisibles en français ou qui, si elles sont traduites, ne reflètent que de très loin ce croustillant dialectal. Il y a aussi une autre sonorité qui en font des moments de pur bonheur pour qui comprend.
Ce que je trouve dommage, par contre, ce sont tous ces défenseurs de ces dialectes qui, s'ils font des efforts louables pour en transcrire les règles et les grammaires, ne peuvent malheureusement s'empêcher d'essayer d'y laisser leur empreinte en inventant des choses quand ils ne trouvent pas de traces dans les archives. Il faudrait citer des exemples pour appuyer mes dires mais, malheureusement, je n'habite plus dans ces régions depuis huit ans maintenant et je dois avouer que des exemples typiques d'invention ne me viennent pas à l'esprit comme cela. Ce que je voulais exprimer, en fait, c'est que, en voulant défendre ou sauvegarder ces patois, ces gens, de bonne intention certes, les altèrent.
Je pense aussi que souvent, il était pratiqué par une majorité ouvrière et que, pour une raison obscure, il a été dénigré lorsque la scolarité s'est... étendue au niveau universitaire pour une plus grande partie de la population. A mon sens, ce sont ces différents facteurs qui ont fait que les dialectes sont tombés en disgrâce.
Pourtant, pour avoir pratiqué pendant environ 14 ans du théâtre dialectal, en Montois puis en Borain, lorsqu'ils ne sont pas roturiers, ce sont des langages croustillants qui expriment des images qui sont intraduisibles en français ou qui, si elles sont traduites, ne reflètent que de très loin ce croustillant dialectal. Il y a aussi une autre sonorité qui en font des moments de pur bonheur pour qui comprend.
Ce que je trouve dommage, par contre, ce sont tous ces défenseurs de ces dialectes qui, s'ils font des efforts louables pour en transcrire les règles et les grammaires, ne peuvent malheureusement s'empêcher d'essayer d'y laisser leur empreinte en inventant des choses quand ils ne trouvent pas de traces dans les archives. Il faudrait citer des exemples pour appuyer mes dires mais, malheureusement, je n'habite plus dans ces régions depuis huit ans maintenant et je dois avouer que des exemples typiques d'invention ne me viennent pas à l'esprit comme cela. Ce que je voulais exprimer, en fait, c'est que, en voulant défendre ou sauvegarder ces patois, ces gens, de bonne intention certes, les altèrent.
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Les fleurs poussent même dans les cimetières
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Re: Le parler alsacien
J'ai jamais eu l'impression que l'alsacien etait plus persecute que les autres langues regionales. Et je ne vois pas pour quelle(s) raison(s) cela serait.Forst wrote:Je regrette seulement, que les autorités françaises, qui régissent la culture en Alsace, depuis la dernière guerre surtout, n’accordent pas plus d’attention à la sauvegarde de la culture alsacienne, attachée au dialecte alsacien. Elle n’a pas fait grand-chose pour son enseignement en Alsace, et elle ne montre aucun empressement à sa sauvegarde. En d’autres provinces, elle s’est montrée plus accommodante.
Je pense que c'est la meme galere pour tout le monde (alsacien, occitan, basque, breton, etc...). Le gouvernement francais sait qu'avec sa politique attentiste les langues regionales auront disparu d'ici la prochaine generation. La France n'a pas signe la Charte europeenne des langues minoritaires, et ca ne risque pas d'arriver de sitot, vu que la non-signature de celle-ci etait dans le programme du vainqueur de la derniere election presidentielle.
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
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Re: Le parler alsacien
La langue régionale la plus parlée en France est le francilien.
Re: Le parler alsacien
ElieDeLeuze wrote:La langue régionale la plus parlée en France est le francilien.

Si, si, il a déjà été question du créole (on devrait peut-être dire les créoles car il y en a différents) dans ce sujet.
Et puis, je pense qu'il serait plus judicieux de parler de langues minoritaires, car certaines ne sont pas liées à un territoire mais pratiquées par des communautés autochtones, présentes sur le territoire français depuis plusieurs siècles : je citerai pour exemples le yiddish, le romani (et ses différents dialectes), et bien sûr la LSF !
Et puis, je pense qu'il serait plus judicieux de parler de langues minoritaires, car certaines ne sont pas liées à un territoire mais pratiquées par des communautés autochtones, présentes sur le territoire français depuis plusieurs siècles : je citerai pour exemples le yiddish, le romani (et ses différents dialectes), et bien sûr la LSF !
Oh la la, le déterrage de topic ! Mais rien que pour ces deux citations truculentes, je ne regrette pas :

Ca m'a donné envie dire ce que j'ai su plus récemment de l'alsacien et ça rejoint la première réflexion de Geache, la mobilité. Comme j'ai maintenant une très bonne amie Alsacienne, je peux dire que l'alsacien semble encore bien vivant. Pour les gens de la génération de ses parents (pas si vieux donc, la cinquantaine environ), c'est généralement encore la langue maternelle. Et effectivement les jeunes le parlent, pas tous, mon amie ne le parle pas, mais ses amies si. Et elle le comprend parfaitement (alors, quand on comprend mais qu'on parle pas sauf quelques mots à l'occasion, on est compté dans les locuteurs ?) Et pourquoi elle ne le parle pas pas, en bonne partie pour la raison avancée par Geache : c'est une "émigrée", elle a fait des études, vécu à l'étranger et finalement quitté l'Alsace, donc je pense qu'à la base elle le parlait pas beaucoup, et maintenant plus du tout.
roti wrote:Byin sir i fo anlèvé tout bann zorèy-la i koz pa kréol.
Vikr wrote:faudra qu'il pense à rajouter le tamoul; bon aire restreinte, surtout autour de la Gare du Nord

Ca m'a donné envie dire ce que j'ai su plus récemment de l'alsacien et ça rejoint la première réflexion de Geache, la mobilité. Comme j'ai maintenant une très bonne amie Alsacienne, je peux dire que l'alsacien semble encore bien vivant. Pour les gens de la génération de ses parents (pas si vieux donc, la cinquantaine environ), c'est généralement encore la langue maternelle. Et effectivement les jeunes le parlent, pas tous, mon amie ne le parle pas, mais ses amies si. Et elle le comprend parfaitement (alors, quand on comprend mais qu'on parle pas sauf quelques mots à l'occasion, on est compté dans les locuteurs ?) Et pourquoi elle ne le parle pas pas, en bonne partie pour la raison avancée par Geache : c'est une "émigrée", elle a fait des études, vécu à l'étranger et finalement quitté l'Alsace, donc je pense qu'à la base elle le parlait pas beaucoup, et maintenant plus du tout.
Je vois bien ce que tu veux dire ! Ca me fait penser à l'ukrainien, qui n'est pas actuellement une langue régionale, mais à vrai dire une langue régionale devenue langue nationale. Eh bien malheureusement, apprendre l'ukrainien, c'est faire de la politique, car soutenir l'ukrainien, c'est soutenir l'indépendance de l'Ukraine vis-à-vis de son grand frère russe. C'est pourquoi dans certaines méthodes on trouve des choses complètement farfelues, voir totalement inventées, qui sont ajoutée pour montrer artificiellement à quel point l'ukrainien diffère du russe. Je suppose que c'est ce qu'on peut observer dans les langues dont tu parles : si par exemple il n'existe pas de mot, pas question de prendre le mot français que tout le monde utiliserait naturellement, il faut impérativement inventer un mot qui puisse donner l'illusion d'être naturellement dialectal ?Geache wrote:Ce que je trouve dommage, par contre, ce sont tous ces défenseurs de ces dialectes qui, s'ils font des efforts louables pour en transcrire les règles et les grammaires, ne peuvent malheureusement s'empêcher d'essayer d'y laisser leur empreinte en inventant des choses quand ils ne trouvent pas de traces dans les archives. Il faudrait citer des exemples pour appuyer mes dires mais, malheureusement, je n'habite plus dans ces régions depuis huit ans maintenant et je dois avouer que des exemples typiques d'invention ne me viennent pas à l'esprit comme cela. Ce que je voulais exprimer, en fait, c'est que, en voulant défendre ou sauvegarder ces patois, ces gens, de bonne intention certes, les altèrent.
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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Je pense que l'alsacien est le mieux conservé, pour des raisons historiques. Pendant la période 1870-1918, l'Alsace était un "Land" allemand, et a donc échappé a l'école publique ou il était interdit de parler "patois"
Et c'est la seule région de France ou j'aie entendu les gens parler la langue régionale entre eux, sans se forcer.
Et c'est la seule région de France ou j'aie entendu les gens parler la langue régionale entre eux, sans se forcer.
- Maïwenn
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Hmmm... Tu veux peut-être dire que tu as entendu un grand nombre de personnes parler alsacien ? Parce que des gens qui parlent breton sans se forcer, sans penser "il faut que je parle breton maintenant, il en va de la survie de la langue", j'en connais plein ! Mais effectivement on n'en croise pas à tous les coins de rues, et ils sont plutôt à la campagne qu'en ville...francis wrote: Et c'est la seule région de France ou j'aie entendu les gens parler la langue régionale entre eux, sans se forcer.
Penn ar Bed
The end of the land
Le commencement d'un monde
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Le commencement d'un monde
Exactement. Ou des orthographes qui sortent de nulle part, soudainement.svernoux wrote: C'est pourquoi dans certaines méthodes on trouve des choses complètement farfelues, voir totalement inventées, qui sont ajoutée pour montrer artificiellement à quel point l'ukrainien diffère du russe. Je suppose que c'est ce qu'on peut observer dans les langues dont tu parles : si par exemple il n'existe pas de mot, pas question de prendre le mot français que tout le monde utiliserait naturellement, il faut impérativement inventer un mot qui puisse donner l'illusion d'être naturellement dialectal ?
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- Toirdhealbhách
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Dans les grandes villes en Bretagne, on a toujours parlé beaucoup français, même il y a des siècles, quand les campagnes ne parlaient que breton.en Bretagne, a la même époque, je n'ai entendu que du français a Quimper...
Qn qui parle 3 langues = un trilingue.
Qn qui parle 2 langues = un bilingue.
Et qn qui ne parle qu'une langue? = un Français.
Qn qui parle 2 langues = un bilingue.
Et qn qui ne parle qu'une langue? = un Français.